Trovaores (jusqu’au 29 juillet)

le  07/07/2023   au théâtre du Rempart, 56 rue du Rempart Saint Lazare 84000 Avignon (tous les jours à 15h55 sauf le jeudi)

Mise en scène de Antonio Placer et Jean-François Carcelen avec Antonio Placer (chanteur), Javier Rivera (chanteur), Juan-Antonio Suarez (guitariste) et Abel Harana (danseur) écrit par Antonio Placer Quartet



Nominé aux Victoires de la musique 2022, Antonio Placer revient au Festival d’Avignon avec son nouveau spectacle Trovaores. Nous avons eu la chance de le voir en avant-première à Paris avec ses complices : Javier Rivera au chant flamenco subtil, à la fois puissant et sensible, Abel Harana, danseur plein de fougue et de passion, et surtout l’extraordinaire guitariste Juan-Antonio Suarez « Canito », lauréat des Victoires de la musique 2021 !
Dès les premiers accords de guitare, on est transporté dans la chaleur des étés andalous. Arrive la voix grave, profonde d’Antonio Placer, cette voix qu’il va chercher dans les tunnels de la mine -comme il dit - et qui nous saisit immédiatement par sa force et sa générosité. Habité par la musique et les mots, il nous transporte dans son monde sauvage et poétique, violent et tendre. S’immisce le chant flamenco avec la voix chaude et vibrante de Javier Rivera. Les deux chanteurs se rencontrent, dialoguent, échangent leurs univers musicaux pour nous offrir avec les accompagnements magiques de « Canito », ce qu’ils appellent la « Trova Flamenca ». Quel beau moment que cette chanson à deux voix qui se marient à la perfection dans laquelle puissance, tendresse, harmonie, musique et silences fusionnent dans une symbiose exceptionnelle.
Cet envoutant voyage musical dans la vérité, l’intensité des émotions, la spiritualité même, ne serait pas complet sans la présence d’Abel Harana, danseur dont la gestuelle, les postures sont imprégnées de fierté et de sensualité. Petit bémol personnel cependant, un effort d’harmonie vestimentaire serait un plus appréciable… Mais cela n’enlève rien à cet instant magique mené par un quartet au sommet de son art.

Paul Mickaels