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Garden party (jusqu’au 13 avril)

le  21/02/2019   au théâtre Antoine, 14 boulevard de Strasbourg 75010 Paris (du mercredi au samedi à 19h)

Mise en scène de Alexandre Pavlata avec Stefania Brannetti, Susan Redmond, Hélène Risterucci, Charlotte Saliou, Benjamin Bernard, Gregory Corre, Matthieu Lemeunier, Fabrice Peineau et Frédéric Ruiz écrit par La Compagnie n°8




Amateurs de la délicatesse et du bon goût, ce spectacle n’est pas pour vous !!! En effet, sous les smokings et tenues de soirée de ces invités chics d’une garden-party se cachent de véritables monstres ! Ils ont l’air bien proprets, ces Pierre Emmanuel, Marc-Antoine, et autres Gonzague, 4 hommes et autant de femmes qui cultivent l’entre-soi total. On se parle de botox, de champagne, de la catastrophe des RTT et l’on finit par s’apercevoir qu’il y a un public que l’on considère comme une plèbe méprisante, juste bonne à recevoir des cacahuètes et des bananes !
Enfin, parler est un terme inapproprié pour décrire le sabir employé par ces invités de la garden-party : entre onomatopées et yaourt, seuls subsistent les quelques mots juste nécessaires à la compréhension générale ! On pense ainsi à Tati qui, dans certains de ses films, faisait dialoguer ses personnages dans une sorte de pépiement. Le jeu des comédiens oscille ainsi entre Harold Lloyd et Chaplin, un show presque muet acrobatique et grinçant, où l’on se battrait en duel pour finir jeté sans ménagement dans une poubelle. A chaque scène, le talent technique des comédiens, tous issus du cirque ou des arts de la rue, est évident, mais à chacune d’entre elles, on constate hélas à quel point il manque une incarnation aux performances physiques de cette troupe talentueuse.
On pense ici à Django Edwards, clown extrémiste des années 90 qui dynamitait les plateaux télé en finissant à demi nu couvert de mousse à raser. Mais les nineties, c’était il y a de cela presque 30 ans !!! Néanmoins, l’on rit parfois devant ce délire grand guignolesque qui s’empare du plateau. On pense ici à deux scènes magistrales : celle des deux mariés qui s’envolent (au sens littéral du terme) lors de leur duo chanté, et cette autre envolée plus lyrique de la walkyrie conviée à chanter devant (enfin au-dessus, plutôt !) cet aréopage. Le « gore » assumé recueille quant à lui moins de suffrage. On jettera à ce propos un voile pudique sur la scène d’anthologie qui clôt le spectacle, véritable manifeste politique et d’un mauvais goût totalement assumé.
Mais ce qui fait penser que l’ensemble est moins raté que ne le pense le critique sévère, c’est cette réaction du public entendue pendant cette garden-party, ce cri du cœur de ces jeunes femmes bourgeoises « high tech » assumées, venues en groupe profiter du spectacle à la vision des aristos du plateau transformées en racaille : « mais c’est nous !!! »....

E.D



 
 
 
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