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2 + 2

le  13/02/2019   au théâtre Tristan Bernard, 64 rue du Rocher 75008 Paris (du mardi au samedi à 21h et mâtinée samedi à 16h)

Mise en scène de Joffrey Bourdenet avec Elsa Lunghini, Claire Nebout, José Paul et Eric Savin écrit par Cyril Gely et Eric Rouquette




Si l’on se réfère à la définition du dictionnaire, le théâtre de boulevard est un « genre de théâtre conventionnel qui vise uniquement à plaire, par des effets faciles » (Larousse). En cela, « 2+2 », présenté en ce moment au Théâtre Tristan Bernard, s’inscrit dans cette tradition. La corde des effets faciles y est en effet tirée jusqu’à la rupture, tel l’élastique fatigué d’un vieux slip.
De slip, il en est en effet question dans ce vaudeville hors d’âge, dont on a du mal à penser qu’il est l’œuvre d’auteurs de ce siècle. Le public va y assister, confondu, à un week-end à la campagne de deux couples bourgeois cinquantenaires Alain et Patricia d’un côté et Caroline et Stéphane de l’autre. Les couples s’ennuient… Mais voilà, pour pimenter une sexualité en berne, l’un des duo pratique l’échangisme. Il va essayer d’inviter l’autre couple à se joindre à lui dans les galipettes multipartenaires.
Que d’audace se dit-on !! Et bien non, la pantalonnade tourne rapidement à la vulgarité totale, le texte est indécent et la perversité laisse rapidement la place au libidineux. D’un bout à l’autre de ce trop long spectacle, les répliques se succèdent, tentatives échouées de traits d’humour recueillant parfois quelques rires épars. Parmi les perles recueillies, celle prononcée par Alain au sujet de sa maitresse, la femme de son ami qu’il emmène régulièrement s’encanailler « Au club (échangiste), tout le monde t’a adoptée, je n’ai que des compliments ».
On est consterné par le conservatisme extrême d’un texte figé dans le formol du 19ème siècle, faisant fi de l’évolution des rapports sociaux et de la place des femmes. On est en plein paradoxe entre le thème affiche (l’échangisme) et son traitement hyper bourgeois. Il faut tout le latent de vieux routier de José Paul pour arriver à tirer - rarement - un sourire. Il déploie toutes les ficelles du métier pour tenter-en vain de sauver le spectacle du naufrage. Alors, à l’équation posée par le titre, « 2+2 », on poserait bien la solution. « 2+2 » serait égal à Zéro ?

E.D



 
 
 
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