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Misery (jusqu’au 6 janvier 2019)

le  28/09/2018   au théâtre Hébertot, 78bis boulevard des Batignolles 75017 Paris (du mardi au samedi à 21h et matinées samedi à 16h30 et dimanche à 15h)

Mise en scène de Daniel Benoin avec Myriam Boyer et Francis Lombrail écrit par William Goldman d’après le roman de Stephen King




Pour tous ceux et celles qui ont lu le fameux livre de Stephen King et/ou vu le film oscarisé réalisé par Rob Reiner en 1991, cette adaptation au théâtre ne peut que les réjouir à nouveau de revoir s’affronter ces 2 protagonistes emblématiques, l’un, romancier célèbre, cloîtré sur un lit d’hôpital suite à un grave accident de voiture l’obligeant à rester alité et soigné par l’autre, une infirmière à la retraite qui est son « fan n°1 » et qui l’a ramené à la vie, bien déterminée à le garder enfermé chez elle, dans son chalet isolé, pour son plus grand plaisir au grand dam – et désespoir - du premier.
Pour les autres, c’est une découverte on ne peut plus angoissante qui va se dérouler sous leurs yeux pendant 1h30, celle de cette femme obsédée qu’il ne faut fâché, obnubilé par le personnage de Misery dont l’écrivain a écrit la saga, arborant des grimaces faciales tendues lorsqu’elle porte des réserves sur le nouveau manuscrit que son hôte - bien malgré lui - vient de terminer, et on ne peut plus terrifiantes lorsqu’elle découvre que son créateur a fait mourir son héroïne préférée afin de passer à autre chose. Le décor dépouillé et oppressant, bardé de lumières sombres et de fondus enchainés ainsi que d’extraits de cauchemars hallucinatoires et d’écrans de caméra de sécurité intérieurs, aide pour beaucoup à se plonger dans les méandres cérébraux de cette « raide dingue » qui le punit, le martyrise et le torture, lui infligeant des sévices autant physiques que psychologiques, elle qui ne demande qu’un peu de reconnaissance.
Cette supporter inconditionnelle de la belle Misery est interprétée par l’excellente Myriam Boyer, parfaite dans ce rôle de folle furieuse qu’elle porte sur ses épaules avec force et conviction comme s’il avait été créé sur mesure pour elle. De son côté, Francis Lombrail n’est pas en reste, certes un peu plus en retrait mais néanmoins crédible en auteur abandonné à cette furie capable de tout même à l’extrême. S’il y a bel et bien péril en la demeure, on le doit surtout à l’atmosphère glauque et anxiogène que dégage ce thriller scénique, plus qu’aux dialogues et autres échanges verbaux sans véritable profondeur d’esprit ni grande frayeur ambiante.

C.LB



 
 
 
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