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Encore une fois (jusqu’au 3 avril)

le  14/01/2022   au théâtre Le Funambule Montmartre, 53 rue des Saules 75018 Paris (du mercredi au samedi à 19h ou 21h en alternance une semaine sur deux, et dimanche à 16h)

Mise en scène de Robert Sandoz avec Davide Autieri, Julie Cavalli, Leana Durney, Julien Heteau, Rémi Ortega, Adrien Polycarpe ou Florent Lattuga (en alternance) écrit par Leana Durney, Robert Sandoz, Blaise Ubaldini et Davide Autieri




Nous sommes à Paris dans la salle du Funambule, mais c’est dans un théâtre similaire cette fois situé en province que nous projette « Encore une fois », car c’est aujourd’hui la 5000ème de « Le Présent », spectacle musical joué dans un obscur lieu par une troupe mixte composée de professionnels à carrière courte et d’un amateur ambitieux. Et à cette occasion, nous sommes conviés à ce que l’on annonce comme la retransmission sur grand écran de cette opérette sans imagination, à base de quiproquos, de transmission d’entreprise, de lutte des classes et d’amant putatif prolétaire de la femme du patron.
En fait de projection, c’est du théâtre dans le théâtre que nous offre cette création, nous
proposant des allers retours entre représentation de ladite opérette et vue depuis les coulisses.
Alternent ainsi spectacle musical et interviews des artistes, en troupe ou bien seul et, parfois,
évocation de leur carrière toute autant lyrique que locale. Cabotinages et grands airs sont au menu : les chanteurs-comédiens de la fameuse opérette jouent avec emphase et chantent avec justesse, alors que les comédiens-chanteurs du spectacle développent tout leur talent pour interpréter avec outrance et dans la caricature. Il faut tout le talent de ces quatre artistes lyriques, excellents comédiens au demeurant – et, en supplément, de ce comédien bon chanteur -, pour faire croire à la médiocrité de leurs personnages et emporter le spectateur dans ce tourbillon comique.
Décors mobiles, costumes simples, claviers pour seul accompagnement : la modestie apparente
des moyens est inversement proportionnelle à l’ambition du propos. Au-delà des airs, plutôt convaincants, permettant à tous les registres (ténor, baryton, mezzo) de s’exprimer, on relève avec bonheur les jeux de mots dont le texte est truffé et les nombreuses allusions musicales dont la partition est ornée. On nous permettra ici de mentionner deux morceaux de bravoure, sans déflorer la surprise. Ainsi, lorsque la troupe, prétendument auréolée de ses nombreux succès à l’étranger, reprendra ses airs en pas moins de 5 langues. Autre moment de bonheur (mais il y en a beaucoup) : cette fausse mort de l’un des protagonistes » comme la fin d’un opéra qui s’étale dans un long final d’agonie ».
Volonté de faire un point sur leur situation post-confinement ou simple hasard de la programmation, il y a en ce moment, sur les scènes parisiennes, de nombreux spectacles qui
jouent la mise en abyme. Celui-ci le fait avec humour, talent, et énergie. On en redemande !

E.D



 
 
 
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