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Marie Curie

le  24/01/2018  

Mise en scène de Marie Noëlle avec Karolina Gruszha, Arieh Worthalter, Charles Berling, Izabela Kuna, Malik Zidi, André Wilms et Daniel Olbrychski


Physicienne-chimiste d’origine polonaise, Marie Skłodowska-Curie est une pionnière dans l’étude de la radioactivité. Elle travaille main dans la main avec son mari, Pierre Curie, pour développer la recherche scientifique. Dans ce milieu particulièrement masculin et conservateur, Marie doit lutter pour se faire une place...

Pour fêter les 150 ans de la naissance de la célèbre scientifique d’exception, Marie Curie (elle est née un 7 novembre), il fallait bien d’une manière ou d’une autre lui rendre un vibrant hommage à travers un film, sorte de biopic sur une période charnière de son existence, au moment de la perte de son mari Pierre (« sans lui, je ne suis rien ! ») et de la façon qu’elle va employer pour tenter de s’affirmer en tant que chercheuse (« et non en tant que profiteuse ! ») dans un monde composé exclusivement d’hommes, qu’ils soient professeurs hypocrites ou recteurs frileux. 2 fois Prix Nobel – la 1ère fois de physique avec son époux et la 2ème de chimie toute seule pour ses travaux sur le polonium et le radium -, elle fut la 1ère femme à remporter une telle récompense et cela malgré la réticence d’un certain nombre de ces confrères qui voyaient d’un mauvais œil une « radiante » dirigée ses propres travaux et écrire un traité sur la radioactivité, tout en voulant reprendre la chaire de son défunt conjoint à l’Académie des Sciences de Paris.
Bref, elle va devoir se battre contre beaucoup de monde et pour différentes causes : d’abord, pour survivre en tant que femme « visionnaire » tour à tour brillante et insouciante, froide et sensuelle, passionnée et indécente ; puis pour travailler sur ses fameuses théories - la force curative du radium - afin de sauver des gens atteints de cancers tout en œuvrant pour la paix (elle va d’ailleurs créer un institut du radium) ; et enfin pour imposer tant bien que mal ses compétences face à des personnes influentes malintentionnées limite aveuglées, tout en se confrontant aux nombreuses intrigues qui se trament contre elle en coulisses. Un difficile parcours d’émancipation contre des préjugés plutôt tenaces en ce temps-là, interprété merveilleusement par une jeune actrice (encore) inconnue chez nous, la belle Karolina Gruszha d’origine polonaise (vue dans La fille du capitaine, Inland empire et Résolution 819) qui irradie – dans tous les sens du terme d’ailleurs ! - à l’écran.
Quant au reste du casting, il s’en sort avec quelques honneurs même s’il se la joue souvent trop théâtral, voire parfois assez mal, mais néanmoins avec une certaine sincérité et une réelle conviction chevillées au corps – et à l’esprit. Le belge Arieh Worthalter (aperçu dans L’attentat, Les anarchistes et Bastille day) apparaît sous les traits de son amant Paul Langevin, Charles Berling en tant que Pierre Curie (il endossait déjà le même rôle dans le film Les palmes de M. Schutz sorti en 1997 – il y a 20 ans ! -, tiré de la pièce de théâtre à succès du même nom !), et Malik Zidi (présent notamment dans La marche, Made in France et Gauguin – voyage à Tahiti) en aide précieuse au sein du labo des Curie. Quoi qu’il en soit, on reste tout de même captivé par cette véritable histoire aussi poétique qu’engagée, réalisée par Marie Noëlle (La femme de l’anarchiste ; Ludwig II), tournée avec originalité, cadrée avec des angles intéressants et des images presque « subliminales », ainsi que montée avec inspiration, le tout sur fond de rares photos d’archives et d’une somptueuse BO de Bruno Coulais. Que demander de plus ?....

C.LB



 
 
 
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