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Ave César

le  25/01/2023   au théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté 75014 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 15h)

Mise en scène de Eric Laugérias avec Frédéric Bouraly et Christelle Reboul écrit par Michèle Riml




« Tu veux ou tu veux, tu veux c’est bien, si tu veux pas, tant pis, j’en ferai pas une maladie…. », chantait le musicien de jazz Marcel Zanini en 1969. Cette chanson pourrait aisément résumer une bonne partie de cette pièce qui semble opposer ici un couple ayant perdu « quelque chose » et, n’ayant pas réussi à le retrouver, décide d’essayer de le (re)chercher dans la chambre feutrée et « chaude » d’une sorte d’hôtel de passe style « claque » (endroit très tendance à ce qu’il paraît). Tous les moyens sont bons pour redonner du piquant à leur vie défraichie, même si aucun des deux n’est sur la même longueur d’onde, chacun n’ayant pas les mêmes envies que l’autre : elle fantasme, rêvant de partouze, lui, d’une femme sans colère ni reproches.
A quoi peut bien tenir l’amour parfois ? Où va se nicher le bonheur, j’vous jure ? Vous le découvrirez dans cette gentille comédie à la tonalité douce-amère qui tente tant bien que mal de changer l’ordre des choses, de raviver une flamme qui s’est éteinte avec les années, d’abord entre massage, câlin, guide, yeux bandés, métaphores et surnoms (d’où « César »), puis arrivent les confessions, débarquent les mesquineries, surgissent les embrouilles, rappliquent les disputes et, au final, s’installent règlements de compte « sur le tard » à l’issue prévisible.
Certains comédiens passent allégrement du théâtre à la télévision et/ou au cinéma et vice-versa. Si Christelle Reboul (connue pour sa prestation dans la série Nos chers voisins) et Frédéric Bouraly (dans celle de Scènes de ménage) déambulent aisément sur scène, ils n’offrent pas toutes les attentes que l’on espérait d’eux, ne donnant pas « corps » à leurs échanges verbaux : elle légèrement (trop) hystérique, lui, plutôt débonnaire, limite pataud.
La cause vient sans (aucun) doute du texte qui ne les sert pas d’avantage, enquillant l’un après l’autre les clichés, les phrases toutes faites, les longueurs (l’énumération finale). Bref, la communication passe mal et donc, forcément, le réalisme de plusieurs scènes manquent totalement de crédibilité (entre autres le rabibochage qui tombe comme un cheveu sur la soupe). On sort du théâtre aussi « bouffés » qu’eux par une déception perceptible alors que le sujet avait de quoi dire et faire beaucoup de très bonnes autres "choses".

C.LB



 
 
 
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