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Albert & Charlie

le  18/01/2023   au théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaîté 75014 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 15h30)

Mise en scène de Christophe Lidon avec Daniel Russo, Jean-Pierre Lorit et Elisa Benizio écrit par Olivier Dutaillis




D’un côté, Charlie Chaplin, autodidacte, le dernier dinosaure du cinéma muet, et de l’autre, Albert Einstein, sorti de l’école (trop) jeune, le plus célèbre cerveau du monde. Entre eux, une amitié semble-t-il sincère, faite de quelques très rares rencontres glanées ici et là sur une vingtaine d’années, l’une en 1938, l’autre en 1947 et la dernière, en 1952, juste avant le départ de Charlot pour la Suisse. L’un est encore assez jeune, l’autre, plutôt malade et vieillissant. Exceptés certains points communs (une totale indépendance, une profonde humanité, l’humour, l’amour et la musique), ses 2 êtres au caractère plutôt mégalo sont pourtant assez dissemblables voire opposés sur bien des sujets avec des points de reproches comme de discorde, notamment autour de la préparation du film Le dictateur sur Hitler (Charlie est venu chercher un soutien auprès d’Albert qu’il prend pour modèle), et de l’utilisation de la bombe atomique (Albert a fait accélérer sa fabrication sans culpabilité ni aucun remord).
Ces « fameux » rdv ont-ils bien eu lieu ? Où est la part de vrai et celle de faux dans tout cela ? Qu’importe si, aussi invraisemblable qu’ils puissent le paraître, ceux-ci ont vraiment - ou pas – existé (une photo finale laisse supposer qu’ils se sont vus au moins une fois !), le but étant de confronter 2 éminentes personnalités dans un échange de propos sur leurs occupations respectives, et débat d’idées autant politiques qu’historiques et cinématographiques, sur fond de souvenirs et d’anecdotes, le tout ponctués de commentaires narratifs divulgués par la gouvernante d’Albert, seule rôle féminin de la pièce prenant parfois à partie le public.
A défaut d’être enlevée et profonde, nous assistons à une « comédie engagée » plutôt posée, à la mise en scène linéaire et au jeu d’acteurs monocorde (surtout Daniel Russo, pas vraiment à l’aise dans un rôle pourtant écrasant, celui d’Einstein, totalement aux antipodes de ces précédentes interventions dans des pièces dites de boulevard !). Jean-Pierre Lorit s’en sort mieux grâce à son ton, son aisance et sa grâce à évoluer librement sur scène, tout en cherchant une certaine bénédiction et à ne surtout « pas priver l’humanité d’une avancée majeure ». Reste un spectacle non dénué d’intérêt, plein de tendresse et d’un peu d’humour, avec un décor astucieux (celui du laboratoire d’Albert) qui met en valeur les planches du théâtre Montparnasse.

C.LB



 
 
 
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