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Conversations avec ma mère (jusqu'au 11 décembre)

le  12/10/2016   au théâtre La Pépinière, 7 rue Louis Le Grand 75002 Paris (du mercredi au samedi à 19h et dimanche à 15h)

Mise en scène de Pietro Pizzuti avec Jacqueline Bir et Alain Leempoel écrit par Santiago Carlos Ovès (adapté par Jordi Galceràn)




La version théâtrale de Conversations avec ma mère, adaptée par Jordi Galcerán d’après le scénario du film argentin Conversationes con mama sorti en 2006 et réalisé par Santiago Carlos Ovés, est à la fois une très drôle et très émouvante conversation entre une mère et son fils.
Thème universel que celui du rapport filial entre la Mama de 82 ans qui vit et se débrouille toute seule dans l’appartement que lui ont prêté son fils et sa belle-fille. Jaime, 50 ans, vit très confortablement dans une belle villa, conduit une grosse voiture et ses enfants fréquentent un collège sélect : bref, le standing du cadre supérieur. Sauf que la crise arrive et Jaime se débat avec ses nouveaux problèmes. Il se résout à aller rendre visite à sa mère pour lui annoncer la mauvaise nouvelle : il doit vendre l’appartement qu’elle occupe pour pallier ses problèmes financiers, conséquence de son licenciement. Cette fois, il ne se contentera pas du coup de fil quotidien mais d’une visite, certes en coup de vent, refusant le pot au feu que sa mère a préparé au cas où. Mais cette octogénaire encore très tonique n’a aucune intention de changer de logement en fin de vie et encore moins d’aller habiter avec sa belle-fille, ses petits-enfants et la belle-mère de son fils. Et surtout, cette conversation, qui se prolonge durant 2 mois entre un pot au feu et une paëlla, sera l’occasion pour cette mère et son fils de prendre le temps de se parler, de mieux se connaître, depuis que l’enfant est devenu adulte, et surtout de ne plus rester dans les non-dits avant le départ final, afin de ne pas regretter de ne pas s’être apprivoisés avant qu’il ne soit trop tard.
Jacqueline Bir, qui a quasiment l’âge du rôle, est tout simplement épatante. Alain Leempoel, en bon fils, est discret mais bien présent face à cette mère tout à la fois maternante et cinglante. Ce duo de comédiens fonctionne à merveille : entre eux, une longue complicité et une osmose perceptible même si c’est la première pièce qu’ils jouent ensemble et ce pour notre plus grand plaisir. Aucune mièvrerie, de l’humour, de la tendresse, de l’émotion, bref, les ingrédients qui donnent un véritable gâteau d’amour .Ils ont choisi pour mettre en scène ce texte touchant le grand Pietro Pizzuti qui fait usage de sobriété et de subtilité, laissant la place à cette Mama et son fils. Beau sujet que celui de l’introspection des sentiments filiaux. La crise aura au moins servi à rapprocher ces 2 êtres vivants chacun dans un monde différent, elle toujours pleine de bon sens mais toujours rebelle, lui ayant oublié ses idéaux pour un monde d’apparence. Une vraie pépite au théâtre de la Pépinière, et comme Mama le dit si bien : « sans les mères, Freud, ne serait arrivé à rien »...

L.BV



 
 
 
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