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Atelier Cyrano (à l'automne sur France 5)

le  28/06/2021   au programme d'automne sur France 5

Mise en scène de Jacques Weber avec François Morel, Audrey Bonnet, Jacques Weber, Arnaud Charrin, Antoine Sahler, Bernard Larré, Marc Lesage et Césarée Genet Bonnet écrit par Jacques Weber




Rien que le nom Cyrano donne déjà une dimension très particulière au théâtre, ouvrant ainsi tout un univers plus ou moins connu par tous et chacun. Si Jacques Weber, « monument » théâtral au sens propre comme à celui figuré, est derrière la caméra, c’est encore un autre domaine qu’il maîtrise d’ailleurs à la perfection. Sans oublier, pour finir en beauté, le choix des comédien(ne)s à l’écran apportent à nouveau enthousiasme, légèreté et vie à une œuvre devenu culte, jamais démentie par le public perpétuellement conquis (il suffit de voir récemment l’énorme succès d’Edmond, aussi bien au théâtre qu’au cinéma d’ailleurs !).
Rien n’a été omis dans cette représentation filmée pour la télévision, ni les célèbres tirades qui séduisent à chaque fois toujours autant, ni la verve nuancée du casting à la hauteur de cet atelier « capté » au plus près de leur performance respective, et encore moins le décor qui, dépouillé de tout artifice et autres accessoires superflus, a été tourné dans les coulisses du théâtre de l’Atelier, que ce soient dans les loges, au maquillage ou sur la scène presque nue. Le spectacle auquel nous assistons ressemble à un filage, où la petite troupe, à peine déguisée ou alors habillée comme vous et moi, récite ces vers qui ont bercé notre enfance et marqué à tout jamais nos esprits.
On voyage allègrement d’un acte à l’autre, de l’hôtel de Bourgogne à la rôtisserie des poètes et au baiser de Roxane avec, en prime ici et là, des passages en chansons (présence d’un piano droit), d’une recette de cuisine et d’un humour un tantinet canaille, versions modernisées et mise en scène dépoussiérée pour la circonstance. C’est pour François Morel l’occasion de prouver son immense talent, et pour Audrey Bonnet, d’être une Roxane bien décidée limite très engagée. Quant à Jacques Weber, présent ici sous les traits de De Guiche (tout comme dans le film de Jean-Paul Rappeneau qui lui valut un César en 1990), il semble vouloir passer le relais à une autre génération tout aussi imprégné de belles lettres et de bons mots que lui, histoire d’en finir (presque) une bonne fois pour toute avec ce répertoire qui lui colle depuis si longtemps à la peau, exactement comme un sparadrap sur la main du capitaine Haddock….

C.LB



 
 
 
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