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3 femmes – l’échappée (jusqu’au 5 janvier 2020)

le  19/12/2019   au Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris (du mardi au samedi à 19h et dimanche à 16h)

Mise en scène de Catherine Anne avec Catherine Hiegel, Clotilde Mollet et Milena Csergo écrit par Catherine Anne




Une vieille et riche acariâtre, sa modeste et discrète « dame de compagnie » et la fort déterminée fille de cette dernière : c’est le trio que nous propose « trois femmes » monté actuellement au Lucernaire.
On le sait bien, d’ailleurs, on le sent : ça n’est pas l’intrigue qui mobilise l’attention des spectateurs venus malgré les aléas des transports en cette période de grève. L’histoire est en effet simple avec un petit air de déjà-vu : sur un double plateau symbolisant la différence de milieux sociaux, on assiste à la confrontation entre la riche dame insupportable et celle qui lui est envoyée. Une intrigue va se superposer : la vieille dame va en effet s’enticher de la fille de celle-ci qu’elle prend pour sa petite fille.
Plus que l’histoire, le public est venu voir l’ogresse Catherine Hiegel, l’ex-comédienne de la Comédie Française qui joue avec délectation la fort désagréable Madame Chevalier, la riche veuve. Et il faut reconnaitre que son attente est comblée, en témoigne ce petit florilège de mots gentils de la veuve à Joëlle, la dame de compagnie qui lui est envoyée par sa fille pour assurer une garde de nuit : « vous êtes inutile, mettez-vous ça dans le crâne » ; « une étrangère chez moi, elle va se promener dans mon appartement, elle va prendre ses aises ».
A cela, Joëlle la mère et dame de compagnie, interprétée par Clotilde Mollet, répond avec gentillesse et bienveillance, un peu trop outrée pour être vraiment crédible, même si elle se dit prête à en supporter beaucoup pour ne plus connaitre le déclassement social et le chômage. Pour compléter ce tableau féminin, la fille de Joëlle, qui porte le même prénom que sa mère, offre une fraicheur peu convaincante, pas plus que ne l’est le cynisme qu’elle affiche lorsque la vieille dame la prend pour sa petite fille. C’est Milena Csergo qui l’interprète.
Le sentiment du spectateur est mitigé à l’issue de ce court spectacle : il y a certes quelques joliesses dans le texte et les affrontements entre les protagonistes sont poignants mais force est de reconnaitre que l’ensemble, plutôt classique, ronronne un peu. « Trois femmes » trouve (as)surément son public et c’est tant mieux mais on nous permettra ici d’en pointer les limites...

E.D



 
 
 
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