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Piège pour Cendrillon

le  07/10/2019   au théâtre Michel, 38 rue des Mathurins 75008 Paris (du mercredi au samedi à 19h et dimanche à 18h)

Mise en scène de Sébastien Azzopardi avec Alyzée Costes, Nassima Benchicou, David Talbot et Aurélie Boquien écrit par Sébastien Japrisot (adaptation Aïda Asgharzadeh)




Ce titre au nom si évocateur à nos oreilles pourrait tout à fait nous induire en erreur : il ne s’agit pas de la fameuse Cendrillon telle que nous la connaissons tous mais d’une « Cendrillon » parmi tant d’autres, ici une pauvre « petite fille riche » gâtée pourrie d’âge adulte à qui il arrive bien des malheurs et qui essaye tant bien que mal de se sortir d’une multitude d’affres alors que ses souvenirs particulièrement confus semblent lui faire défaut.
Néanmoins, celle-là n’est pas vraiment comme la Cendrillon de notre enfance : égoïste, capricieuse voire hystérique, agaçante, superficielle, fatale, arriviste, manipulatrice, en un mot, un monstre sous ses allures très « girly ». Mais qui peut bien se cacher réellement sous cette apparence si frivole et trompeuse ? Tel un scénario hitchcockien, on découvre petit à petit les vrais raisons d’un pareil comportement, elle, la miraculeuse rescapée d’un incendie mortel qui a perdu totalement la mémoire.
Etait-ce un accident ou bien prémédité ? Tout se joue devant nous à un rythme plutôt effréné, monté astucieusement et de façon originale sans aucun temps mort, organisé de telle manière à ce que l’on voit évolué tout ce « beau monde », gravitant autour d’elle entre moments présents tendus et flash-back sulfureux, sous leurs plus noirs pour ne pas dire desseins, le tout sur fond de non-dits, de faux semblants, d’usurpation d’identité, de coups fourrés - et montés aussi -, sans oublier une BO à la Bernard Hermann façon Psychose. Mais alors, comment se souvenir quand on veut ignorer son passé ?
A vous de le découvrir patiemment cette mystérieuse mascarade dans un décor aussi désaxé qu’atypique où se livre une bataille sans merci entre 4 personnages machiavéliques, autant pour la vérité que pour le meilleur comme le pire. Malgré un casting pas toujours à la hauteur, on apprécie la réalisation qui ne manque ni d’énergie ni de nuance et encore moins de glamour (avec ces robes très années 50/60). Il plane comme un parfum de « sexe & drogue » que n’aurait sûrement renié le maître du suspense...

C.LB



 
 
 
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