en 
 
 
cinema

 
 

URSS 1970 (jusqu’au 29 décembre)

le  22/11/2018   au théâtre Dejazet, 41 boulevard du Temple 75003 Paris (du 20 au 24/11 à 20h30 et du 04 au 29/12 à 19h du mardi au samedi et mâtinée le samedi à 16h)

Mise en scène de Marcha Orlova avec Viviane Jauffret, Jérôme Rodrigues, Marie Céolin, Didier Forest, Victor Bas, Macha Orlova et Amélie Chauveau écrit par Marcha Orlova




L’URSS des années 1970, l’âme russe, Brejnev, le KGB et la vie dans les appartements collectifs. Macha Orlova nous propose un retour en arrière dans la pièce qu’elle monte au Théâtre Dejazet.
Alors certes, tous les ingrédients y sont.
On l’entend, cette musique, mélange d’exaltation et de fierté communiste, nous rappelant où nous sommes. On la sent, l’inconfort de la promiscuité avec Léna et Youri, un jeune couple logé dans un de ces « kommunalka », ces appartements partagés, attribués d’office par le régime, et où l’on s’entassait parfois à deux familles dans une même chambre. On le voit roder, Ivan, ce voisin, trop mielleux pour être honnête, cupide autant que délateur. On le sent, cet attachement à son pays de la part d’Olga, la mère de Lena lorsqu’il sera question de s’exiler.
S’exiler ? C’est en effet la seule voie de sortie possible face aux brimades subies par Youri, qui a le malheur d’être juif dans cette Russie de 1970 dont le régime est si viscéralement antisémite. C’est la seule issue de secours laissée au couple qu’il forme avec Léna pour que leur enfant ne soit pas élevé dans ce pays où l’arbitraire et la peur sont érigés en valeurs cardinales. Arriveront-ils ou pas à fuir ? Nous laissons le suspens ouvert…
Hélas, très rapidement, le spectateur se désintéresse de ce qui se passe sur le plateau. Même avec l’indulgence due au fait que la pièce n’en était qu’à sa troisième représentation le soir de notre venue, on n’est nullement convaincu par le jeu des comédiens. Tout au plus surprend-on parfois une expression intéressante sur le visage de la mère, qui semble plus rodée au jeu théâtral que le reste de la troupe. On passera brièvement sur le manque total de rythme, et on préfère le considérer comme un défaut de jeunesse qui s’estompera au fil des représentations. Quant au texte, il ne brille pas particulièrement par son originalité.
Peut être l’auteur-metteuse en scène s’est-elle rendue compte de la faiblesse dramatique de sa pièce car elle a jugé nécessaire de rajouter un monsieur Loyal dont les interventions peu convaincantes apportent sans cesse une remise en contexte dont les personnages eux-mêmes auraient dû être porteurs. Sur le papier, on voit le potentiel que recélait URSS 1970. Force est hélas de constater que la pièce est une série d’espoirs déçus....

E.D



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique