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La Madeleine Proust : les adieux à la scène

le  03/06/2018   au l’Olympia, 28 boulevard des Capucines 75009 Paris (le 03/06 à 16h30)

Mise en scène de Lola Sémonin avec Lola Sémonin écrit par Lola Sémonin




Celle qui a certainement ou sans aucun doute beaucoup influencé sans le vouloir, voire même initié à son corps défendant des duos comiques tels que Les Vamps, Les Bodins ou bien encore peut-être aussi Les Chevaliers du Fiel, a décidé de faire ses adieux à la scène après 35 ans de carrière à travers 5 one-woman-show qui ont été vu un peu partout dans le monde. Lola Sémonin, alias La Madeleine Proust, va donc « définitivement » raccrocher sa blouse sans chic et son tablier de vieille paysanne/cuisinière pour se consacrer dorénavant à l’écriture, qu’elle maîtrise d’ailleurs fort bien, à voir le nombre d’expressions typiques et autres réflexions bien de chez nous qu’elle débite pendant presque 2 heures non-stop !
Ce profond accent du terroir, originaire de Morteau dans le Doubs, ces monologues bien sentis comme si elle se parlait à elle-même (c’est bien connu que les « vieux » réagissent de la sorte !), ces petites phrases de toute évidence pleine de bon sens et d’humour, ces remarques pertinentes et ces répliques parfois corrosives, ces réactions on ne peut plus perspicaces, une dégaine d’antan avec cette drôle d’allure démodée, tout en préparant un repas (une soupe aux légumes et un gâteau aux pommes, là, juste devant nos yeux !) avec en fond un décor de cuisine très réaliste, parfaitement équipée et en état de marche (« tout le matos est là ! »), c’est plus vrai que nature ! On se croirait quasiment être en visite chez des parents éloignés, oncles ou tantes, qui habitent plus ou moins reclus dans leur ferme, vivant de la culture de leur propre exploitation et ne voyant pratiquement personne, à part le postier lors de sa tournée quotidienne ou alors les rares commerçants qui viennent faire leur livraison du côté de chez eux.
Tout est prétexte à (mau)dire sur le temps qui passe (« on avait du temps à notre époque »), bien obligée malgré tout – et elle - à essayer de s’adapter à celle-là (« le progrès, c’était mieux avant » ; les régimes à suivre et « plutôt 2 à la fois pour que ça marche » ; le téléphone et « ces maudits numéros commençant par 09 » : la technologie Internet et ses « réseaux dans l’espace » : bref, tout y passe !). C’est bien simple, voilà la veuve campagnarde dans toute sa splendeur, avec ses trucs vieux jeu, ses habitudes d’anciens et ses astuces sans oublier le souci du détail, économe au plus haut point mais jamais avare d’être médisante, pour ne pas dire raciste (« les musulmans prient beaucoup : ils sont très chrétiens »), envers son prochain. En résumé, impossible de ne pas craquer devant cette tendre pionnière au grand cœur et à l’émotion intacte, elle qui fait tant rire et marquer plusieurs générations de spectateurs...

C.LB



 
 
 
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