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T-Rex – chronique d’une vie de bureau ordinaire (jusqu'au 20 juin)

le  20/03/2018   au théâtre de la Contrescarpe, 5 rue Blainville 75005 Paris (lundi et mardi à 21h et dimanche à 18h30 jusqu’au 27/03 et du lundi au mercredi à 20h ainsi que dimanche à 18h30 du 08/04 au 20/06)

Mise en scène de Marie Guibourt avec Alexandre Oppecini écrit par Alexandre Oppecini




Lors de ses tentatives d’aborder le monde du travail, le théâtre le fait avec un sens parfois distendu des réalités du monde de l’atelier ou des bureaux. Cela n’est certes pas le cas d’Alexandre Oppecini, l’auteur et interprète unique de T-Rex actuellement présenté au théâtre de la Contrescarpe.
Le boulot et ses petites et grandes vicissitudes, il semble les connaitre lorsqu’il décrit la cheffe doucereuse, ou la frustration de l’employé sous-payé qui turbine dans son open space. Lorsqu’Alexandre - c’est aussi le prénom du personnage - décrit son collègue qui sent fort, les trois grâces affiliées au syndicat et qui revendiquent en permanence, les rires du public attestent qu’il voit juste et que l’on peut aisément se reconnaitre dans cette « chronique d’une vie de bureau ordinaire », sous-titre de la pièce.
Alors que vient faire un Tyrannosaure Rex, cet immense prédateur préhistorique dans cette vie moderne et bien banale ? Il illustre - de manière assez maline - le moloch, l’angoisse, le trop plein, la pression que va subir notre héros moderne de la finance subitement propulsé sur un dossier stratégique pour sa boite : la migration vers un système informatique prétendument hyper performant du nom d’Easy trade. On le suivra dans la spirale qui l’amènera - fort logiquement- vers le burn-out et la folie.
La pièce est souvent habile, quelquefois caricaturale et parfois maladroite et feignante. Quant au jeu de l'auteur/comédien, il manque de tenue. On a souvent du mal à “rentrer” dans la pièce tant le comédien semble lui même prendre des distances avec son personnage (peut-être une mauvaise soirée ?). Mais le grand mérite de “T-Rex”, c'est, via l'outrance et le rire - souvent grinçant- de nous faire prendre conscience de la grande inhumanité de l'organisation quasi taylorienne du travail moderne.

E.D



 
 
 
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