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- Ouverture du théâtre T.E.C. – théâtre Elizabeth Czerczuk à Paris

le  05/10/2017   au théâtre TEC, 20 rue Marsoulan 75012 Paris

Mise en scène de différents réalisateurs avec plusieurs comédiennes et comédiens écrit par de multiples auteurs


Le théâtre rue Marsoulan a été en chantier toute l’année dernière, ce qui n’a pas empêché Elizabeth Czerczuk de présenter des étapes de travail de différentes créations au public dans un espace en travaux. Entièrement rénové, agrandi, ce lieu comporte maintenant, outre un studio de danse et une salle de 200 places avec des gradins modulables, un hall, un bar, des chambres et une cour ombragée au cœur du théâtre.

L’ouverture du théâtre aura lieu le 5 Octobre 2017, avec la première de Requiem pour les artistes, la dernière création d’Elizabeth Czerczuk. Y succèdera en novembre la reprise de Matka, puis en décembre celle de Dementia Praecox.

Retour sur cette programmation avec la metteure en scène :
-Elizabeth, quel est le fil rouge de cette trilogie ?
*Il m’a paru intéressant de présenter ces trois spectacles au premier semestre, car ils forment une trilogie. Ils interrogent la condition de l’artiste dans la société contemporaine, et le besoin d’art aujourd’hui. Comment accède-t-on au spectateur ? Comment le touche-t-on ? Comment le provoquons-nous ? Ce sont les questions que je me pose avec ces trois créations.
-Tu as choisi de présenter d’abord Requiem, puis Matka et enfin Dementia, alors que les spectacles ont été créés dans l’ordre inverse. Quel est le parcours proposé aux spectateurs ?
*C’est vrai, j’ai choisi le chemin inverse de l’ordre habituel qui va de la naissance à la mort. Avec Requiem en effet, on part de la mort (le spectacle commence par un défilé de morts-vivants), pour aller vers une traversée du purgatoire. Purgatoire que l’on retrouve dans Matka, spectacle plus intimiste où un couple mère-fils s’écharpe. Or même à la mort de la mère, le fils continue à vivre un cauchemar avec les apparitions de sa génitrice. L’autre problématique de Matka, c’est l’inassouvissement, thème que l’on retrouve dans Dementia. La leçon de ces spectacles, c’est qu’il faut aller dans ce purgatoire pour se libérer de ses angoisses et retrouver un peu de légèreté. Cette séance cathartique nous permet d’aller plus loin, de nous déplacer dans
l’espace de la vie. N
-Tu revendiques une filiation avec Kantor, et tes spectacles sont librement inspirés de Witkiewicz. Qu’est-ce que les grands maîtres polonais ont à nous dire aujourd’hui ?
*Ce sont les sources de mon art, et pour moi il est important de leur rendre hommage.
Mais je ne peux pas me contenter de refaire ce qu’ils ont fait. Il faut les rendre actuels, et pour cela chercher des formes nouvelles. Il s’agit de cultiver ce trésor, et en même temps d’aller plus loin. Je veux transmettre mon héritage, les rendre compréhensibles.
Kantor, c’est le théâtre de la mort, c’est parlant pour nos parents. Mais il faut trouver le moyen d’éveiller la sensibilité des spectateurs d’aujourd’hui pour qu’ils comprennent les angoisses et la souffrance de leurs aïeux.

Présentation des créations :
* Requiem pour les artistes : Un cortège s’ébranle et s’anime, composé de morts-vivants qui reprennent vie sous nos yeux quand leurs souvenirs s’échappent des lourdes valises qu’ils transportent. Ils vont traverser ce qui ressemble au purgatoire pour revivre leur passé, l’affronter, et peut-être réussir à changer.
* Matka : Création librement inspirée de l’oeuvre de S. I. Witkiewicz. Matka, est un spectacle dans lequel les notions de pureté et de monstruosité s’entrechoquent. Cette femme, à la fois muse et démon, mère et petite fille, se débat au milieu d’objets mouvants et entraine le spectateur dans un délire spatio-temporel total. Au coeur de ce chaos mécanisé traversé de lumières rouges où désirs et vérités s’égarent, un homme, ”artiste raté”, aussi cruel que naïf, se désagrège au milieu de femmes-poupées démoniaques et séduisantes.
* Dementia Praecox : Librement inspirée de Le fou et la nonne de Stanislaw Ignacy Witkiewicz. Total et radical, cette création explore le basculement dans le monde de la folie. Une religieuse aliénée par sa dévotion, un poète raté, un amant éconduit... inassouvissements, enfermements, dictats sociaux, érotisme... Tout va très vite et tout leur échappe ! Elizabeth Czerczuk abat le quatrième mur, et le spectateur devient un des facteurs de création.



 
 
 
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