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- expo : "L’Impressionnisme et la mer" au musée des Impressionnismes à Giverny (jusqu'au 30 juin)

le  29/03/2024   au musée des impressionnismes, 99 rue Claude Monet 27620 Giverny (tous les jours, de 10h à 18h - dernière admission 17h30)

Mise en scène de Cyrille Sciama avec des tableaux écrit par ou plutôt proposé par Cyrille Sciama, Directeur général du musée des impressionnismes Giverny, Conservateur en chef du patrimoine


Grâce à l’opération nationale « Les 150 ans de l’impressionnisme avec le musée d’Orsay. 1874-2024 », le musée des impressionnismes Giverny se voit généreusement prêter seize chefs-d’œuvre présentés dans cette exposition.

L’Impressionnisme et la mer fait partie de la programmation du festival Normandie Impressionniste 2024.


À l’occasion de la célébration des cent cinquante ans de la naissance de l’impressionnisme en 1874, le musée des impressionnismes Giverny organise, du 29 mars au 30 juin 2024, une exposition intitulée L’Impressionnisme et la mer.
Si le sujet semble banal, il ne fut toutefois que partiellement évoqué, surtout sous l’angle des loisirs balnéaires avec des scènes de plage, des vues maritimes, ou des portraits d’estivants.
Il demeure toutefois certaines autres thématiques à aborder qui permettent de donner une vision un peu différente de l’attirance des artistes impressionnistes pour le grand large.

-L’impressionnisme n’est-il pas né au bord de l’eau ? :
Impression, soleil levant de Claude Monet (1872, Paris, musée Marmottan Monet), est d’abord une marine qui sacrifie à un genre magnifié déjà par Gustave Courbet ou Eugène Boudin avant lui. Pissarro, Manet, Gauguin ou Jongkind ont représenté avec délicatesse et originalité les bords de mer. Cette vision du paysage a ainsi été bien appréhendée par les chercheurs, qui se sont souvent concentrés sur les effets du soleil, mais aussi sur l’originalité des points de vue, le cadrage photographique ou le mode de vie des estivants à l’époque impressionniste.
Néanmoins, il demeure des problématiques qui sont propres à la vie maritime au temps des
impressionnistes et qui n’ont pas été envisagées : la vie des ports, l’industrie maritime, le transport en mer, mais aussi les tempêtes ou encore le goût de l’ailleurs...
Au-delà d’une image générique et plaisante des impressionnistes à Deauville ou Cabourg, on peut décliner le sujet selon des nouvelles perspectives thématiques et chronologiques. Le mouvement impressionniste n’est pas homogène et le traitement du sujet de la marine et du bord de mer diffère selon les tempéraments, mais aussi les préoccupations propres à chaque artiste. Quoi de commun entre Monet et Renoir sur la mer ? De même, Pissarro ne voit pas le Havre comme Monet.
Le périmètre géographique est assez restreint : les séjours des artistes se focalisent entre la Normandie et la Riviera française. Si un focus est proposé sur le traitement de la marine en Normandie, il nous semble pertinent de se pencher sur l’impressionnisme en Bretagne, autour de Maxime Maufra et Henry Moret, fortement influencés par Monet.

Dans L’Impressionnisme et la mer, les chefs-d’œuvre célèbres comme La Vague de Courbet
(1870, Orléans, musée des Beaux-Arts) ou encore L’Évasion de Rochefort de Manet (1881, Paris, musée d’Orsay), dialoguent avec des œuvres méconnues, créant ainsi un échange fécond entre peintures, dessins et estampes.

-Bicentenaire de la naissance d’Eugène Boudin : L’hommage du musée des impressionnismes Giverny
L’année 2024 marque également un autre anniversaire : celui des 200 ans de la naissance de l’un des précurseurs de l’impressionnisme, Eugène Boudin, qui consacra sa peinture à l’observation du ciel et des bords de mer.
Pour rendre hommage à l’artiste normand, 25 de ses œuvres seront exposées dans L’Impressionnisme et la mer.
Boudin, pour qui la nature est « le grand maître », s’efforce toujours de préserver dans ses œuvres son impression première. Il privilégie le travail en plein air, développe une technique rapide et brouille la frontière entre esquisse et peinture achevée. La critique lui reproche le manque de finition de ses tableaux, mais son exemple marque profondément le travail des impressionnistes.

En 2024, le ministère de la Culture et le musée d’Orsay fêtent les 150 ans de l’impressionnisme.
En parallèle de l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme, qui se tiendra à Paris, quelque 180 œuvres prêtées par le musée d’Orsay sont à découvrir dans plus de 30 musées en régions, y compris en outre-mer et à la Villa Médicis à Rome.

*Le festival Normandie Impressionniste : 5e édition du festival Normandie Impressionniste
Si nous devions retenir un slogan pour cette 5e édition du festival, il n’en est qu’un : « L’esprit d’invention ! ». Il s’agit de la thématique du festival pour cette nouvelle édition, mais c’est aussi ce qui qualifie le mieux l’impressionnisme dont nous fêtons les 150 ans.
Toutes les propositions du festival, qu’elles soient historiques ou contemporaines, relèvent d’un même état d’esprit. Que ce soit par l’utilisation de nouveaux procédés, l’hybridation des pratiques artistiques, ou encore le caractère novateur du propos, tous les projets s’insèrent dans cette ligne directrice audacieuse, à la croisée des disciplines.
C’est également par leur esprit d’invention que les impressionnistes ont transformé le monde de l’art. Il faut se souvenir qu’il y a 150 ans, les impressionnistes ont bousculé toutes les conventions en usage à l’époque. Les temps sont différents, les techniques autres, mais les vecteurs fondamentaux demeurent : il faut aux artistes être pleinement de leur temps et au festival être ouvert à toutes les disciplines ce qui constitue la marque de la post-modernité et l’assure d’une plus-value prospective.
Pour cette 5e édition, le festival invite le monde à célébrer les 150 ans de l’impressionnisme avec des figures de la création contemporaine internationale dans toute la Normandie : David Hockney, Robert Wilson, Sean Scully pour n’en citer que trois.
La dimension fondamentale du festival, c’est aussi son ancrage territorial, puisqu’à chaque édition, il se bâtit grâce et avec tous les acteurs culturels du territoire. Le festival s’étend dans toute la Normandie, tant dans les lieux consacrés de la culture que dans des lieux inattendus, afin de s’ouvrir au plus grand nombre. Il faut saluer la capacité exceptionnelle de toutes les puissances publiques du territoire à unir leurs ambitions autour de ce projet ainsi que la présence des mécènes et partenaires qui restent fidèles à ce projet phare de la vie culturelle française.
Contemporain, le festival l’est enfin par le modèle responsable qu’il développe sur un temps volontairement long, fondé autant que possible sur l’existant, et paritaire. En 1874, une seule femme faisait partie de la première exposition impressionniste, Berthe Morisot. 150 ans plus tard, 47% des artistes du programme de Normandie Impressionniste sont des femmes.



 
 
 
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