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- festival : 13ème édition du Festival de l'Histoire de l'Art au Château de Fontainebleau - les temps forts (jusqu'au 2 juin)

le  31/05/2024   au château de Fontainebleau, 77300 Fontainebleau

Mise en scène de Marie-Christine Labourdette, présidente du château de Fontainebleau avec plus de 200 événements et 250 invités français et internationaux écrit par ou plutôt organisé sous l’égide du ministère de la Culture par l’Institut national d’histoire de l’art et le château de Fontainebleau




La 13ème édition du festival de l’histoire de l’art se déroulera les 31 mai, 1er et 2 juin 2024 au château de Fontainebleau, avec pour pays invité le Mexique et pour thème le sport.
Cet événement unique, organisé sous l’égide du ministère de la Culture par l’Institut national d’histoire de l’art et le château de Fontainebleau, constitue depuis 2011, le grand rendez-vous annuel de l’histoire de l’art auquel s’associent de nombreux partenaires nationaux et locaux.
Avec plus de 200 événements et 250 invités français et internationaux, le festival est un moment de partage et de rencontres entre le grand public et des artistes, chercheuses et chercheurs, professionnels du monde de l’art, cinéastes, autrices et auteurs, éditrices et éditeurs dans le cadre exceptionnel du château de Fontainebleau, en accès libre et gratuit. À travers une grande diversité d’événements – conférences, débats, présentations d’ouvrages, films, expositions, visites guidées, concerts, spectacles, ateliers et activités pour le jeune public – le festival s’adresse à toutes et tous, curieux ou passionnés, petits ou grands.
Il démontre que l’histoire de l’art est un merveilleux outil de découverte du monde qui nous entoure, mais aussi d’émancipation et de plaisir.

-LE SPORT ET LE MEXIQUE À L’HONNEUR :
Le thème 2024 est celui du sport. Si le sport a toujours constitué un sujet de choix pour les artistes, ce n’est que depuis peu que l’histoire de l’art s’y intéresse d’aussi près. Avec pour toile de fond les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les participants débattront de la représentation du corps sportif, de l’effort, de la compétition, des lieux dans lesquels le sport se déroule et de l’univers visuel qu’il engendre. Qu’il s’agisse de l’antique Olympie ou de Mexico 1968, il s’agira de donner une
épaisseur historique et artistique aux disciplines sportives qui seront pratiquées, montrées et commentées ces prochains mois.
Cette année, le festival vous embarque aussi vers un autre continent. Pour la première fois, un pays d’Amérique latine, le Mexique, est mis à l’honneur. Grâce à la participation d’une délégation importante d’artistes, d’historiens de l’art et de responsables d’institutions culturelles mexicaines, le FHA24 est l’occasion de mieux faire connaître la richesse artistique de ce pays aux mille musées et aux arts populaires vivants.
La programmation de conférences, débats, tables-rondes et projections sera accompagnée par des performances artistiques et musicales. Elle rendra compte de la place importante qu’occupent les arts au Mexique, de la période préhispanique jusqu’à la création la plus actuelle en passant par les figures incontournables de Frida Kahlo et Diego Rivera. Dépassant les stéréotypes, le festival s’interrogera aussi sur les débats culturels qui traversent ce pays, des contre-mouvements des années 70 aux revendications des communautés indigènes aujourd’hui.
Le festival débutera avec la conférence inaugurale de l’artiste Mario Garcia Torres, figure de premier plan de la scène artistique mexicaine et internationale. À travers une production artistique protéiforme de photographies, films, installations sonores et performances, l’artiste revisite l’histoire et l’histoire de l’art pour interroger notre expérience linéaire du temps.

Le samedi, une conférence performée sera proposée par l’artiste. Le public pourra également découvrir dans les galeries du château de Fontainebleau, un parcours d’art mexicain contemporain imaginé par Muriel Barbier, directrice du patrimoine et des collections du château de Fontainebleau, et Éric de Chassey, directeur de l’INHA.
La section cinéma du festival fera découvrir toute la richesse et l’hétérogénéité du cinéma mexicain. En avant-première, et en présence de son autrice Tatiana Huezo, El Eco, film documentaire sur la rébellion et le vertige face à la vie dans un village isolé au Mexique, sera programmé.
Côté sport, le cinéaste Julien Faraut est le grand invité de la section cinéma et, grâce à la Fondation olympique pour la culture et le patrimoine, le public pourra découvrir plusieurs films documentaires des olympiades passées.

-LE SALON DU LIVRE, AUTRES TEMPS FORTS ET ÉVÉNEMENTS FESTIFS :
Cette année encore le festival s’associe à la Ville et au théâtre municipal de Fontainebleau pour offrir un concert. Le samedi 1er, se produira le groupe Kumbia Boruka qui, depuis 10 ans, fait vibrer les scènes internationales sur les rythmes afro-caribéens de la cumbia qui se danse dans les quartiers populaires des grandes villes du Mexique.
Le Salon du livre et de la revue d’art s’affirme depuis son origine comme une composante essentielle du festival. Piloté par la RMN-GP, il réunira cette année près d’une centaine de maisons d’édition dans la Cour Henri IV du château. Avec pour ambition la valorisation et la diffusion des publications dans le domaine de l’histoire de l’art et des sciences humaines, le salon rendra compte de la diversité des approches et mettra en avant le travail d’autrices et d’auteurs, de traductrices et traducteurs, d’éditrices et d’éditeurs et de libraires.
Tout au long de ces trois jours, le château de Fontainebleau proposera des visites guidées permettant au public de découvrir son patrimoine exceptionnel. Les conservateurs et les élèves médiateurs de l’École du Louvre apporteront un éclairage particulier sur les décors et collections du château à travers le prisme du sport. L’évènement « Rendez-vous aux jardins » s’invite au cœur du festival avec des visites autour de l’art des jardins et de la biodiversité au sein du domaine.
Le festival sera aussi l’occasion de présenter au public les réalisations menées par de nombreuses classes du pays de Fontainebleau, ainsi que des médiathèques de Maisons-Alfort dans le cadre des programmes d’éducation artistique et culturelle portées par le château de Fontainebleau et l’INHA, sur le thème du sport et du Mexique. Les élèves de l’association « Orchestre à l’école » tout comme ceux du Conservatoire national de musique et de danse de Paris se produiront dans des spectacles musicaux originaux dans les jardins et la salle de bal.
Ateliers d’escrime, initiations et démonstrations de jeu de paume viendront célébrer les sports anciens tandis qu’un atelier d’initiation au break dance, épreuve officielle aux Jeux de Paris 2024, mettra à l’honneur les cultures urbaines.

-LE VOLET PROFESSIONNEL : CONTACTS PRESSE TRANSMETTRE L’HISTOIRE DE L’ART :
L’Université de Printemps d’histoire des arts est inscrite au Plan national de formation du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques. Adossée au festival, elle joue un rôle tout particulier cette année en écho à la place qu’occupera l’histoire de l’art dans l’enseignement au collège à la rentrée prochaine.
Seul rendez-vous national annuel à réunir les enseignantes et enseignants de la discipline, cette université de printemps offre une formation in situ aux enseignants pour leur permettre de disposer des meilleurs outils visant à faire de l’histoire de l’art une discipline de son temps.
Ouvertes à toutes et tous, les rencontres professionnelles, moments d’échanges, de partage de bonnes pratiques et de débat permettront aux professionnels de la culture et du patrimoine mais aussi aux curieuses et curieux, de s’interroger sur les perspectives d’évolution et les enjeux propres au monde de l’art. La galerie des métiers mettra également l’accent sur des problématiques actuelles à partir des différents parcours de ses intervenants, distillant ainsi de précieux conseils d’orientation aux étudiantes et étudiants.

-LE GRAND PRIX DU FESTIVAL :
Pour la troisième année et grâce au généreux soutien de la maison Cartier, le Grand Prix du festival de l’histoire de l’art sera remis au château de Fontainebleau le samedi 1er juin. Créé en 2022 pour encourager toute action exemplaire – restauration, exposition, texte, édition, enquête, film, émission – ayant eu lieu dans l’année, émanant d’un milieu de l’art riche et varié, le prix entend faire valoir la pertinence de l’art comme objet chargé des grands enjeux de notre temps. Laurence Bertrand Dorléac, présidente du jury, annoncera le nom du lauréat 2024, lors de la soirée de lancement du festival, le mardi 21 mars au musée du Jeu de Paume.

-Quelques temps forts de la 13e édition :
*La conférence inaugurale de l’artiste Mario Garcia Torres :
Pour cette treizième édition, le festival invite Mario García Torres pour sa conférence inaugurale. Mario García Torres est artiste plasticien et vit actuellement entre Mexico et Los Angeles. Grâce à une pratique personnelle et intime basée sur la recherche, son travail interroge les structures et les politiques qui rendent l’art possible, principalement à travers les angles morts de l’histoire de l’art récente et en convoquant des gestes traditionnellement liés à l’héritage de l’art conceptuel. Intéressé par
l’incertitude et les contre-récits, il brouille les notions de fait et de fiction par le biais d’un large éventail de médiums, notamment la vidéo, les diaporamas, la performance, le son et la peinture.

*Un parcours d’œuvres mexicaines dans les salles du château :
Mario Garcia Torres [né en 1975 à Monclova, Mexique] a récemment réalisé une série de tableaux intitulée Spoiled Paintings [Peintures gâchées]. De dimensions moyennes, préparés pour être peints mais laissés blancs, ils sont marqués par des empreintes de doigts sur leurs bords supérieurs, qui font images. À l'occasion du Festival de l'histoire de l'art, quatre tableaux de cette série ont été choisis et accrochés dans deux pièces des appartements de Napoléon Ier au Château de Fontainebleau, prenant la place d'estampes décoratives. Ces pièces – Passage des bains et Salon des aides de camp – sont des pièces d'attente ou de passage, parcourues chaque jour par des milliers de visiteurs et de visiteuses qui ne remarquent qu'à peine le mobilier et les images de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe qui s’y trouvent placés dans un souci de vraisemblance, pour qu'elles aient l'air de ce qu'elles étaient lorsque l'empereur et l'impératrice y passaient. Les œuvres de Mario Garcia Torres qui s’y insèrent, sans attirer spectaculairement l'attention, font entrer dans ces pièces un principe d'incertitude qui est le propre du contemporain. Ce sont des œuvres en attente, dont on ne sait tout à fait si elles sont effectivement des « œuvres gâchées », comme l'indique leur titre, ou des images d'œuvres qui auraient été gâchées.

*Prix « Ma thèse en histoire de l’art et en archéologie en 180 secondes» :
Organisé par le festival de l’histoire de l’art avec le soutien de la Fondation pour l’Art et la Recherche, le concours « Ma thèse en histoire de l’art et en archéologie en 180 secondes » permet aux doctorantes et doctorants venus de toute la France de présenter, valoriser et diffuser leur recherche de manière dynamique devant un public diversifié, tout en se faisant connaître d’un jury de professionnels. Vivantes, synthétiques et facilement compréhensibles pour un public non spécialiste, les trois meilleures présentations orales sont récompensées par un prix décerné à l’issue du concours.

*Une conférence dédiée à la peinture de Frida Kahlo :
Frida Kahlo (1907-1954) est mondialement connue pour ses autoportraits célébrant les traditions mexicaines à travers costumes et coiffures. Peintre de l’intime, elle évoque sa souffrance physique ou sa relation tourmentée avec Diego Rivera. Son œuvre est aussi empreinte d’une réflexion sur le fonctionnement des images entre perceptions, souvenirs et recompositions parfois conceptuelles. Elle s’aventure également au-delà de l’auto-référentiel à travers des éléments ou symboles qui témoignent de sa curiosité et de sa connaissance de différentes sciences naturelles et de la psychanalyse, confirmées par la redécouverte de ses archives dans lesquelles se côtoient ouvrages freudiens, manuels d’astronomie et astrophotographies…

*Un concert de Kumbia Boruka :
À l’occasion de la sortie de leur nouvel album, Santa Suerte, le théâtre municipal accueillera la Kumbia Boruka pour un concert. Ce groupe de 8 musiciens, fondé il y a plus de 10 ans à Monterrey, au Nord-Est du Mexique, proposera une performance mêlant le rythme puissant des percussions à des sonorités électriques et cuivrées qui subliment les mélodies de l’accordéon et du chant. À travers ce spectacle, c’est un pays à la confluence de nombreuses traditions populaires, embrassant airs de cumbia, influences tropicales et afro-caribéennes, qui sera présenté au public. Après plusieurs tournées européennes, la Kumbia Boruka est connue et reconnue pour ses interprétations vibrantes en communion avec les spectateurs. Le terme de boruka ne renvoie-t-il pas, pour les jeunes de Monterrey, à une « explosion de joie » ?

*Projection-rencontre autour du film El Eco de Tatiana Huezo (2023) :
En partenariat avec le Festival Cinélatino de Toulouse, la section cinéma du Festival accueillera Tatiana Huezo, cinéaste salvadorienne résidant et travaillant au Mexique. Aujourd’hui internationalement reconnue, elle présentera au public son dernier long métrage en date, El Eco (2023). Dans la continuité de l’approche sensible et poétique de ses films précédents, Tatiana Huezo accompagne dans El Eco le quotidien de trois familles d’un village reculé du nord du Mexique, où les enfants doivent apprendre à grandir très vite. Avec une grande tendresse, la cinéaste prête particulièrement attention aux gestes et aux visages des femmes de tous les âges : son film tisse entre eux les portraits de quelques figures faisant face à la difficulté d’échapper à l’écho de traditions déterminant toujours l’avenir. À l’issue de la projection du film, Tatiana Huezo dialoguera avec Marion Gautreau (Université Toulouse-Jean Jaurès) et le critique de cinéma Cédric Lépine (blog Mediapart).

*Une table-ronde sur les arts et la boxe :
Cette table-ronde portera sur les liens qui unissent arts et boxes. À travers différents médiums, l’histoire de l’art et la culture visuelle du XVIIIe siècle à nos jours permettront de comprendre comment s’est mise en place l’iconographie de ce sport. Le renouvellement des motifs et des pratiques artistiques impulsé par la boxe sera également abordé, en comparaison notamment d’un autre sport de combat, la lutte. Enfin, l’analogie récurrente entre boxeurs, artistes et collectionneurs – à travers le cas, par exemple, d’Alfred Flechtheim – sera aussi au centre des débats.

*Une conférence-performance par les artistes et historiennes et historiens de l’art en résidence à la Villa Médicis :
Cette année, le festival de l’histoire de l’art se clôturera par une carte blanche proposée par la Villa Médicis. Entrecoupé de lectures et rythmé par des intermèdes musicaux, cet événement revisitera la figure d’Atlas, porteur de la sphère céleste et véritable athlète de la mythologie grecque. Un moment pluriel qui permettra au festival de clore cette 13e édition à travers une évocation à la fois érudite et poétique de ce titan, ancêtre des lanceurs de poids qui viendront fouler les stades de l’olympiade parisienne de 2024.

-Pays invité - Le Mexique :
Au Sud de l’Amérique du Nord et au Nord de l’Amérique du Sud, ouverte sur les océans Atlantique et Pacifique, la culture mexicaine est faite de rencontres et de mélanges. Elle s’appuie sur une grande diversité de cultures dont il est important de défendre la continuité aujourd’hui.
L’inventivité, entre pratiques anciennes et formes nouvelles, se perçoit dans tous les domaines artistiques, de l’architecture aux arts décoratifs et au design, des arts visuels aux arts de la scène, du cinéma aux arts populaires. En présence de chercheuses et chercheurs, de professionnels des musées et d’artistes invités qui prendront la parole en espagnol, c’est l’histoire de l’art mexicain qui sera explorée durant trois journées riches en interventions afin de sortir des stéréotypes et d’explorer la richesse et la
diversité du pays. Le FHA24 sera l’occasion de découvrir une histoire de l’art mexicain tournée vers l’expression d’une identité locale et empreinte de métissage culturel à travers une longue chronologie qui va de l’archéologie mésoaméricaine à l’époque contemporaine.
Nous ne serons pas uniquement tournés vers le passé mais embrasserons également la création la plus actuelle : performances, expositions, les artistes contemporains seront présents pour témoigner de l’art et l’artisanat mexicain d’aujourd’hui.

*Une conférence sur l’art des portraits mayas :
Les anciens Mayas avaient une conception du corps humain différente de celle des Occidentaux d’aujourd’hui. Pour eux, il n’y avait pas de séparation entre l’âme et le corps, mais une croyance en plusieurs âmes faites de matière et circulant dans les veines. Le sang était une sorte d’Olympe intérieur, car chaque âme était la projection d’une divinité du cosmos. Conformément à ces idées, les Mayas soumettaient le corps humain à des modifications physiques dès l’enfance afin de le rendre plus confortable pour les dieux qui le peuplaient. Les artistes mayas ont souligné ces attributs théomorphiques dans leurs portraits.

*Une conférence sur la colonisation du Mexique :
Serge Gruzinski prononcera une conférence sur la guerre des images et la colonisation alphabétique dans le Mexique de la Renaissance. Comprendre la première mondialisation au XVIe siècle sans se laisser piéger par une conception monolithique des cultures concernées, en gardant les yeux ouverts sur leur porosité, c’est la tâche que s’est donnée Serge Gruzinski, historien, paléographe et archiviste et l’un des plus grands spécialistes de l’Amérique coloniale. Depuis ses premières recherches des années 1980 sur les relations
entre pouvoir indigène et domination coloniale au Mexique, jusqu’à son dernier ouvrage Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l’Amérique du XVIe siècle (octobre 2023), il n’a cessé d’étudier les mécanismes d’assimilation qui ont accompagné le contact entre cultures indigènes amérindiennes et la culture
européenne.

*Conférence sur le rôle des premières photographies prises au Mexique :
À travers plusieurs exemples de photographies réalisées au Mexique, principalement au XIXe siècle, cette conférence mettra en lumière des ponts et des passages entre des photographies à visée scientifique, des pratiques commerciales, des usages populaires. Cette perméabilité entre des objets a priori différents sera également soulignée entre des pratiques photographiques et des traditions picturales antérieures (peinture, gravure, plumasserie).

*Grande table-ronde sur la production artistique indigène contemporaine :
Cette table ronde discutera de l’utilisation problématique des catégories des arts occidentaux pour penser la production plastique indigène contemporaine dans sa grande complexité. Il s’agit de réfléchir et de discuter des divers débouchés de la production artistique des sujets indigènes au Mexique, tels que les artisans, les artistes populaires et les artistes contemporains. Que signifient pour eux chacune de ces pratiques et comment affectent-elles la manière dont les non-indigènes perçoivent leurs pratiques esthétiques ?
Comment affectent-elles la manière dont leurs productions sont exposées, commercialisées et collectionnées ? Les participants à cette table ronde, engagés dans la recherche, la collaboration avec les communautés indigènes, la conservation et la production artistique offriront au public de Fontainebleau une discussion d’actualité à partir d’expériences diverses.

*Présentations d’œuvres vidéo d’artistes contemporains et performance :
Kit Hammonds, conservateur en chef du Museo Jumex, présentera une sélection d’œuvres vidéo d’artistes internationaux qui prennent pour sujet des sites du Mexique explorant leur histoire ancienne. La projection sera suivie de la performance de Mario García Torres autour d’un musée en ruines sur l’île grecque de Syros et sur son histoire presque oubliée et sa survivance.

Melanie Smith (UK/MX) : Spiral City, 2002 (6min 47 sec)
Suivant les mouvements de la photographie aérienne du film Spiral Jetty (1970) de Robert Smithson, Melanie Smith documente l’étalement de la ville de Mexico comme s’il s’agissait de Land Art.

Cyprien Gaillard (FR) : Cités d’or et de miroirs, 2009 (8 min 59 sec)
Le film de Cyprien Gaillard présente des ruines anciennes et modernes dans le Yucatan, dépeignant un paysage dystopique dans le style de la science-fiction, proche de celui de Robert Smithson.

Anri Sala (AL) : Tlatelolco Clash, 2011 (11 min 49 sec)
Se concentrant sur la Place des Trois Cultures à Mexico, qui comprend une pyramide précolombienne, une cathédrale coloniale et un développement moderne construit pour les Jeux olympiques, Sala utilise la musique de The Clash pour parler de l’oppression des protestations étudiantes pendant les Jeux olympiques de 1968 qui se sont déroulées sur ce site.

Joachim Koester (DK) : Maybe one must begin with some particular place, Barragan, 2012 (5min)
Dans une danse mise en scène dans la maison de l’architecte mexicain Luis Barragan, la vidéo de Koester apparaît comme un contact ritualisé avec un passé moderne. Elle est entrecoupée d’images historiques qui poursuivent cette investigation.

Performance de Mario García Torres (MX), : What Doesn’t Kill You Makes You Stronger,
2008 (diaporama)
L’artiste explore l’île grecque de Syros, où l’artiste allemand Martin Kippenberger a fondé un musée d’art moderne en 1993. García Torres fouille les ruines de l’île à la recherche de ses traces physiques et culturelles.

*Une performance en trois temps :
Dans le cadre du FHA, trois artistes mexicaines qui explorent dans leur travail la mémoire, le langage, la peau et la résilience présenteront une performance en trois parties. Une artiste chaque jour du festival, à 14h puis à 16h.

Julieta Hanono - Broder les voix
Etroitement lié à son expérience politique en Argentine à la fin des années 1970 et à son exil en France, le travail de Julieta Hanono interroge la capacité du langage à traduire des histoires personnelles et collectives. Par l’exploration de techniques multiples, elle mêle son vécu aux narrations collectives, tantôt indiennes, tantôt urbaines, toujours résolument humanistes. Entourée par un fragment de son œuvre « Temps-Mêlés » (395 broderies), Julieta Hanono brode et chante les réminiscences de temps passés et rend hommage à la complicité des brodeuses mexicaines. - Vendredi 31 mai, 14h30 et 15h30. Environ 30mn au Château, antichambre de l’Impératrice

Antinea Jimena - Deuxième peau, mémoire première :
Antinea Jimena est une artiste pluridisciplinaire qui tisse sa vie entre la France et le Mexique. À travers une pratique transdisciplinaire qui inclut le dessin, la peinture, la performance, la vidéo et l'installation, elle aborde les liens entre les plantes, les humains, les racines et le déracinement, explorant leur fragilité dans la singularité et la vulnérabilité des matériaux vivants. Ses pas croisent des sons, des souvenirs humains et végétaux, des histoires et des trajectoires individuelles, tissant ainsi une toile unique d'expériences. - Samedi 1er juin, 15h30 et 17h. Environ 30mn, au Château, galerie des Fleurs

Paulina Ruiz Carballido - Corpo poèmes somatiques :
Paulina Ruiz Carballido est une artiste chorégraphique franco-mexicaine dont le travail explore le corps sous différentes perspectives. Elle se focalise sur la poétique du corps en mouvement, la mémoire, la condition humaine et la quotidienneté. Utilisant la vidéodanse, elle transpose son expression artistique à l'écran, tout en intégrant la chorégraphie et la performance in situ dans l'architecture quotidienne. Paulina interagit également sensiblement avec la technologie à travers des œuvres scéniques interdisciplinaires. Corpo poèmes somatiques est une lecture performée. Corps en tension et en rebond, poésies sonores en état de danse, un espace de jeu où le souffle et la voix invitent au voyage et à la rêverie.

*Expositions photographiques en plein air :
Théo Saffroy, photographe de ces deux séries, propose une œuvre à la frontière entre le documentaire et la fiction, immortalisant le réel tout en convoquant un imaginaire, grâce à son sens de la scénographie. Inspirées par la street photography et le dessin futuriste, des compositions colorées et la quête du mouvement caractérisent son travail.
Avec la première exposition, c’est l’univers des escaramuzas, ces femmes cavalières mexicaines montant en amazone et s’affrontant durant la charrería, un rodéo équestre chorégraphié et en musique, qui sera à découvrir. Vêtues de robes de crinolines colorées évoquant la figure des combattantes de la Révolution mexicaine de 1910, les escaramuzas donnent à voir la permanence des traditions populaires tout en incarnant l’émancipation féminine à travers le sport équestre.
La seconde exposition est consacrée à la lucha libre féminine, et à ces reines du ring qui déchaînent les foules au sein des arènes des grandes métropoles mexicaines. À travers son
masque et son costume tout à fait unique, chaque luchadora oppose le mystère d’un visage dissimulé à une identité visuelle inimitable, qu’accompagnent un nom de scène et un storytelling digne des plus grandes popstars. À leur façon, les luchadoras incarnent une spectaculaire revanche des femmes mexicaines, désormais fortes voire violentes, bref puissantes et héroïques.

-Thème - Le Sport :
Le corps, l’effort, la domination d’un athlète, le grandiose de sa victoire ou le pathétique de sa défaite, le lieu dans lequel il se produit ont été et sont toujours des sujets pour les artistes et, par extension, pour les historiennes et historiens de l’art. En cette année marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, le festival, labélisé Olympiade culturelle, s’attachera à penser le sport comme un fait culturel total. Qu’il s’agisse du sport avant le sport ou du sport moderne, né dans les universités britanniques pour ensuite devenir le phénomène social et médiatique que l’on connait aujourd’hui, de nombreuses pratiques seront l’objet de nos réflexions pendant ces trois jours. Mais point de compétition acharnée, le festival ne vise pas à déterminer un vainqueur, un premier, à délivrer une médaille d’or. Le festival, à travers ce thème absolument fédérateur, aura pour objectif premier de transmettre ce que l’on sait aujourd’hui des liens entre l’art et le sport, mais aussi, pourquoi pas, de passer le relai de ces recherches aux futures générations d’historiennes et d’historiens de l’art. « Le sport donne à croire et convient parfaitement aux exigences de l’image » a écrit l’historien George Vigarello. Mais le sport donne aussi à faire, et les corps et les muscles des visiteurs devront être affutés face aux matchs de jeu de paume, aux démonstrations d’escrimes, aux ateliers de boxe ou encore aux surgissements équestres dans les cours du château de Fontainebleau.

*Conférence sur les gestes et les corps acrobates dans l’Antiquité :
En Grèce et à Rome, les performances corporelles et physiques des acrobates appartiennent plus au registre du prodige qu’à celui du sport. De nombreux documents transmettent la fascination et l’émotion que leurs spectacles suscitent. Cette conférence examinera les contours de l’identité protéiforme de ces artistes-athlètes et de leurs activités. Souvent associés à des contrées lointaines (Égypte, Inde), ou à la différence physique, comme le nanisme, les saltimbanques participent au « kaléidoscope» culturel des époques hellénistique et romaine. La construction littéraire de leur altérité trouve une expression particulièrement forte dans l’iconographie, comme le montrent les satyres funambules de Pompéi.

*Conférence sur les liens entre art et sport :
Pour Jean-Marc Huitorel, critique d’art et commissaire d’exposition, la question des liens entre l’art et le sport est devenue un sujet de recherche à part entière à la fin des années 1990, à une époque où de nombreux artistes se référaient au sport dans leurs œuvres. Il s’agissait d’envisager la notion de culture dans sa dimension individuelle et hétérogène, en l’occurrence tenter la synthèse de ce qui d’une part semblait relever de la culture savante et, de l’autre, de la culture populaire. Cette conférence offrira un regard rétrospectif sur cette question sportive qui, au fil des textes écrits, des expositions et des conférences a pris corps et peu à peu s’est vue reconnaitre dans le champ de l’art.

*Conférence sur l’ullamaliztli, un jeu de balle préhispanique :
Il existe en Mésoamérique de multiples jeux et pratiques sportives par exemple des batailles rituelles. Cependant le jeu le plus important au sein des communautés préhispaniques, et ce dès l’époque Préclassique, est sans nul doute celui du jeu de balle: ullamaliztli. Il est un symbole fort, associé à la croissance et à la renaissance végétale et à l’alternance des saisons. Il constitue également un marqueur d’identité propre à chacune des communautés et bien davantage, comme l’ont démontré l’histoire de l’art et l’archéologie.

*Visites-guidées et spectacles :
Tout au long du festival, les équipes du château de Fontainebleau se mobiliseront pour permettre au public de découvrir son patrimoine exceptionnel : les conservateurs, un architecte, un jardinier... et bien sûr les guides conférenciers vous accompagneront pour une visite. Les élèves l’École du Louvre proposeront des médiations libres et des visites-guidées du château, dont certaines spécialement à l’attention des familles et du jeune public, apportant un éclairage inédit sur les grands décors et les collections au prisme du sport, omniprésent au château.

*Initiation au jeu de paume :
Au sein de la salle du jeu de Paume, la dernière en activité dans une résidence royale, un tournoi arbitré par le maître paumier illustrera ce temps fort de la vie de cour tandis que des initiations pour petits et grands susciteront peut-être des vocations.

*Démonstrations de dressage et de saut d’obstacles :
Dans le manège Sénarmont, chef d’œuvre d’architecture du début XIXe rarement ouvert au public, des reprises de dressage et des démonstrations de saut d’obstacle serviront de point de départ à une médiation des élèves de l’École du Louvre autour de l’histoire du lieu mais aussi de la pratique équestre, entre art et sport.

*Surgissements équestres :
Les cavaliers de la compagnie du théâtre du Centaure, depuis 1995, explorent le lien entre l’homme et l’animal lors d’apparitions inattendues, moments merveilleux et hors du temps. Les festivaliers pourront assister à des surgissements équestres de la part d’acteurs centaures, acteurs doubles, hybrides, entre hommes et chevaux qui investiront les cours et jardins du château de leur danse poétique, au plus proche et en communion avec le public.

*Escrime artistique :
La compagnie Estocade propose depuis 5 ans une escrime de spectacle alliant combat et théâtre. Un véritable voyage dans le temps. Cette escrime artistique, en costume d’époque, se nourrit de littérature, en puisant le verbe de ses scénettes dans les œuvres classiques des plus grands auteurs – Molière, Dumas ou encore Hugo. Elle fait également la part belle au sport à travers le geste du combat à la lame maîtrisée à un haut niveau et des cascades impressionnantes. Ses spectacles populaires et intergénérationnels ouvrent ainsi une fenêtre sur l’Histoire de France en redonnant vie à des personnages légendaires connus du grand public tout en animant les espaces patrimoniaux qui servent de décors à ses performances.



 
 
 
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