en 
 
 
cinema
Théâtre nouveautés festival   > actu <

 
 

- expo : Jean-Charles Blais "Spring-Summer" à l'Opera Gallery à Paris (jusqu'au 15 juin)

le  26/05/2023   au sein de l'Opera Gallery, 62 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Mise en scène de Jean-Charles Blais avec des peintures écrit par ou plutôt créé par Jean-Charles Blais




Après avoir annoncé la représentation mondiale et exclusive de Jean-Charles Blais, Opera Gallery propose du 26 mai au 15 juin 2023 dans son espace parisien l’exposition monographique « Spring/ Summer », composée des dernières créations de cet artiste incontournable et protéiforme.

Parmi son corpus d’œuvres, nous retrouvons des peintures au revers de paquets d’affiches, comme d’immenses cahiers dont il aurait collé toutes les pages entre elles. Certaines toiles dépeignent un environnement apprivoisé par des plantes, feuilles et racines d’arbres, ne faisant qu’un avec les personnages déchirés entre l’étreinte et la fuite. En effet, celles-ci montrent des figures souvent agitées qui tantôt se transforment et fusionnent, tantôt sont en proie à une course effrénée – la course étant un thème récurrent dans son travail. L’artiste affirme d’ailleurs : « Le mode végétal, l’entrelacement des figures créent une combinatoire plus complexe, indémêlable. S’invente une densité nouvelle, qui, à mes yeux, procure à la peinture des facultés immersives. » Cette série permet d’apprécier la démarche d’un artiste qui, dans son atelier vençois, où il travaille depuis près de trente-cinq années, est en perpétuelle recherche.

Jean-Charles Blais rencontre un succès fulgurant dès le début des années 1980 avec ses peintures sur des affiches arrachées, des journaux ou des matériaux insolites voués au rebut et dénichés dans les rues, parfois prélevés sur des panneaux publicitaires. Dans cette pratique essentielle à ses yeux, il met en évidence les moindres défauts ou aspérités des supports avec lesquels il joue habilement dans ses œuvres. Dans ses peintures, l’attachement à la représentation de la figure prédomine, investissant l’atelier comme un laboratoire, il conduit ses recherches picturales, se laissant guider par les médiums, faisant place à l’improvisation... La couleur de ces silhouettes, souvent noires et bleues, est la conséquence du bleu au dos des affiches utilisées. Ses œuvres séduisent par leur simplicité apparente, mais en les observant attentivement, force est de constater qu’elles obéissent à une construction plus complexe qu’il n’y paraît. Au lieu d’ajouter de la matière à la matière, l’artiste travaille en général par retrait, découpant et retirant les parties inutiles, comme un peintre qui aurait emprunté les outils d’un sculpteur. « Je peins des figures qui ne sont plus des personnages mais des objets [...]. Le corps est devenu un morceau de peinture », déclare-t-il.

La diversité de pratiques que Jean-Charles Blais déploie lui permet de questionner le corps et sa représentation, la fragmentation, le renversement, ou bien encore l’absence. « Chacune de mes peintures commence avec une architecture souple, issue d’un tableau précédent, avec un dessin légèrement évanescent. Au fur et à mesure que le tableau se constitue, s’accumulent des informations contradictoires », explique-t-il. Ses multiples sources d’inspiration – figurées dans le travail d’Henri Matisse avec notamment Le Baigneur (repris ensuite par Kazimir Malevich) et de Philip Guston – l’amènent à forger son propre répertoire artistique qu’il utilise pour dépeindre le corps humain. Ainsi Jean-Charles Blais donne naissance à des formes modernes et audacieuses, uniques et insaisissables. Son travail s’inspire également de la diversité des applications du médium en utilisant aussi bien la couture, le dessin ou la peinture. Par ailleurs, dans ses œuvres, l’artiste a associé ses souvenirs du Sarcophage des Époux (520-510 av. J.-C.) qu’il a observé au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre. « J’aimais ces sarcophages étrusques car j’ai toujours eu des affinités avec les tableaux présentant des figures allongées. Ces personnages couchés ont des corps relâchés qui offrent au peintre une plus grande liberté, des corps paradoxaux qui m’ont toujours intéressé », raconte Jean-Charles Blais.

-L'artiste : Né à Nantes le 22 octobre 1956, Jean-Charles Blais étudie aux Beaux-Arts de Rennes entre 1974 et 1979. Il arrive sur la scène artistique dès 1981 en participant à l’exposition « Finir en beauté » organisée par le critique Bernard Lamarche-Vadel. Cet événement devient l’acte de naissance d’une nouvelle génération d’artistes, qui, à travers leur travail, représentent librement toutes les formes d’art, sans frontières de genres culturels ni hiérarchie de valeurs entre les différentes cultures. La première exposition personnelle de Jean-Charles Blais est organisée en 1982 au musée d’Art contemporain de Bordeaux. Cinq années plus tard, le Centre Pompidou, à Paris, lui en consacrera une également.

Expérimentateur avant tout, Jean-Charles Blais multiplie les expériences inédites ; il signe divers décors, dont la station du métro parisien Assemblée nationale, devient scénographe pour la compagnie Régine Chopinot, collaborateur dans le domaine de la mode, graphiste pour le Grand Théâtre de Genève, travaille avec Jean Nouvel… En outre, en parallèle de ses peintures d’affiches, il manie aussi bien les ciseaux sur papiers découpés que les pinceaux. Il se lance dans la réalisation de tableaux numériques au début des années 2000. Nécessitant peu de moyens, cette dernière expérience lui a sans doute permis de répondre à ses interrogations sur l’apparition des formes, thème auquel il a consacré la majeure partie de son activité picturale. « J’aime l’idée de produire des images qui n’ont pas de consistance matérielle [...] et cette manière nouvelle d’introduire une sorte de suspens dans quelque chose de pictural », dira l’artiste en 2005.

Ses œuvres seront successivement exposées tant en France qu’en Europe – Paris par la Galerie Yvon Lambert –, mais aussi à Rome, Amsterdam, Londres, Bâle, La Haye, Vienne, Munich, et New York par la réputée Castelli Gallery. Son activité sera en effet rythmée par de nombreuses expositions personnelles et collectives qui se succéderont année après année partout dans l’Hexagone – de Paris à Toulouse, en passant par Antibes, Chalon-sur-Saône, Nice… De nombreux musées et institutions possèdent des œuvres des Jean-Charles Blais dont la Pinakothek der Moderne de Munich, le Museum of Modern Art de New York, le musée national d’Art moderne – Centre Pompidou, le MAMAC de Nice, le musée Picasso d’Antibes.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique