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- prix : Bally Artist Award 2023 : Pedro Wirz

le  03/06/2023   au MASI, dans une des salles du Palazzo Reali à Venise

Mise en scène de Pedro Wirz avec 13 sculptures (des bustes) écrit par ou plutôt créé par Pedro Wirz




Le Bally Artist Award récompense depuis 2008 une ou un artiste suisse, ou résident en Suisse, particulièrement engagée dans le domaine de la recherche, du savoir-faire et de l’environnement.

En 2023, le prix connait une nouvelle étape, grâce à une collaboration renouvelée et intensifiée avec le MASI - Museo della Svizzera italiana. Désormais le lauréat du Bally Artist Award voit son œuvre acquise et intégrée dans les collections du MASI et bénéficiera d’une exposition personnelle de deux mois au musée l’année de la remise du prix.

Pour le prix 2023, la Bally Foundation et le MASI ont fait appel à sept nominateurs et nominatrices de renommée internationale pour sélectionner les artistes participants : Yasmin Afschar (historienne de l’art et commissaire d’expositions de la Aargauer Kunsthaus), Simon Castet (directeur des initiatives stratégiques, LUMA, Arles), Julien Fronsacq (conservateur en chef, MAMCO, Genève), Dominique Koch (artiste lauréate du Bally Artist Award en 2022), Sibilla Panzeri (responsable de projets chez Pro Helvetia), Sandra Patron (directrice du CAPC, Bordeaux) et Catherine Wood (directrice des programmes, Tate Modern, Londres).

Les artistes, ainsi pré-sélectionnées, ont par la suite présenté chacun et chacune un projet qui a été examiné par un jury composé de Nicolas Girotto et Vittoria Matarrese président et directrice de Bally Foundation, de Tobia Bezzola directeur du MASI, d’Elena Filipovic, directrice et curatrice de la Kunsthalle de Bâle et de Diana Segantini, spécialiste du monde arabe, directrice de la Segantini Unlimited et commissaire d’exposition indépendante.

La qualité, la pertinence et la diversité des projets présentés par Alfatih, Alexandra Bachzetsis, Dorota Gawęda & Eglė Kulbokaitė, Jasmine Gregory, Dunja Herzog, Lou Masduraud et Pedro Wirz ont enthousiasmé le jury tout en rendant, de fait, le choix complexe.

Grâce à un projet qui remet en question les prérogatives de classe, le pouvoir hiérarchique et les positions archétypales et immuables dans la société, c’est l’installation Immunité diplomatique (titre provisoire) de Pedro Wirz, artiste brésilien né en 1981 et résidant à Zurich, qui a remporté le Bally Artist Award 2023.

L’exposition au MASI, qui ouvrira le 3 juin dans une des salles du Palazzo Reali, sera composée de 13 sculptures installées face à 3 reliefs muraux. Les 13 bustes font référence à des positions de leadership (un roi, un président, un pape, un rabbin, etc.), chacun reflétant une hiérarchie particulière du pouvoir qu’elle soit d’origine économique, religieuse, politique ou socioculturelle. Ces bustes sont faits d’un assemblage de matériaux variés glanés par Pedro Wirz dans son atelier, dans l’esprit du Merzbau (1933) de l’artiste constructiviste Kurt Schwitters. Par cette improvisation créative, Pedro Wirz imite l’effet d’accumulation continuel du capitalisme. Il se réfère aussi, à travers une esthétique précaire, aux symboles de pouvoir tombés en ruine.

Les reliefs muraux, en forme de boîte, prolongent une série commencée en 2019 qui, métaphoriquement et abstraitement, évoquent des écrans de télévision ou des smartphones. Ils représentent des paysages envahis par l’homme de différentes manières, écosystèmes homogénéisés par l’intervention technologique. La configuration des 13 bustes dans l’espace provient des recherches effectuées par l’artiste au travers d’éminents rassemblements tels que le G7, le Club de Rome ou encore la Cène dans le récit biblique. Leur installation permet juste assez de place aux visiteurs pour circuler, les bustes devenant presque des obstacles à contourner soigneusement. L’œuvre questionne ainsi la dichotomie entre compétition et coopération, et met en question la signification d’une « société plus durable », le plus souvent considérée sous l’angle économique.

« Pour entrer dans une existence plus durable, nous devons nous confronter à la réalité et aux difficultés de la cohabitation. Nous devons aller bien au-delà de notre propre vie, de nos souhaits et de notre vanité, et même au-delà de l’héritage d’un nom de famille, ou de principes encouragés par des chefs religieux ou des figures mythologiques. Nous devons penser non pas en tant qu’individus mais en tant qu’espèces, c’est-à-dire en tant qu’habitants de la terre, terriens, frères et soeurs destinés à coexister simultanément et dans le respect », explique l’artiste.



 
 
 
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