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- livre : L'argent dans l'art de Jean-Michel Bouhours aux éditions In Fine

le  12/04/2023   au x éditions In Fine

Mise en scène de Jean-Michel Bouhours, commissaire de l'expo avec 170 pages illustrées écrit par Jean-Michel Bouhours


Une exploration des relations entre l’art et l’argent à travers une sélection de près de 200 œuvres de l’Antiquité à l’époque contemporaine.

*Exposition L'argent dans l'art à la Monnaie de Paris (du 30/03 au 24/09)


Depuis le XVe siècle, où les représentations de monnaies métalliques et de scènes de transactions dans la peinture se multiplient, jusqu’au XXe siècle, où une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l’argent apparait, en passant par le XIXe siècle, qui voit son économie de l’art bouleversée par la naissance de l’impressionnisme et le rôle prépondérant du marchand d’art Paul Durand-Ruel, l’imaginaire produit par les artistes à propos de l’argent est riche et permanent.

Un des lieux communs sur l'aventure de l'art moderne dans la seconde moitié du XIXe siècle consiste à dire que la rupture esthétique d'avec l'Académie a eu pour conséquence de paupériser les artistes ; Van Gogh étant en quelque sorte le héraut de cette lutte pour une autonomie absolue de l'artiste, en rupture vis-à-vis du goût dominant des commanditaires potentiels. De manière générale, les Impressionnistes ont ébranlé les liens entre la valeur travail, la valeur d'usage et la valeur d'échange.

Il s'opère à ce moment-là une dérégulation de la mainmise de l'Etat (après celle du clergé) sur l'art au travers de l'Académie, et l'art devient divergent. La valeur des oeuvres ne sera plus fixée selon les critères académiques, mais au travers du jugement critique. Au XXe siècle, l'artiste ne se contente plus de représenter les thèmes traditionnels liés à l'argent (lieux de commerce et d'échanges, les codes sociétaux liés à l'argent, ou des thèmes dérivés comme le jeu) ; il va engager une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l'argent, dès lors que ceux-ci sont immanents à l'oeuvre d'art.

Deux figures tutélaires Marcel Duchamp d'une part, et Salvador Dalí d'autre part, incarnent deux postures en miroir sur le thème de l'argent. Marcel Duchamp crée en 1913 son premier ready made, Roue de bicyclette, l'acte fondateur d'un art de nature conceptuelle. Le geste fait apparaître une valorisation indépendante de la réalité matérielle (ou immatérielle) de l'objet d'art.

« La relation entre l’art et l’argent ne saurait se réduire à des considérations économiques entre valeurs et échanges. Le capitalisme a certes fait de l’œuvre d’art une marchandise comme une autre ; pour autant, l’art impose une valeur idéelle, irrationnelle, flottante voire gazeuse, du zéro à l’infini (ou presque), car il touche à l’inquantifiable : le désir, le plaisir, le rêve, la pulsion, et exacerbe ce que Karl Marx appelait : « l’énigme de la valeur » - Jean-Michel Bouhours

-L'auteur : Sous la direction de Jean-Michel Bouhours, ancien conservateur en chef du Centre Pompidou et directeur du Nouveau Musée national de Monaco (2003-2008), historien d’art – Avec les collaborations de Jean-Joseph Goux, Marc-Alain Ouaknin, Sophie Cras, Patrick de Haas, Dominique Antérion, Thibault Cardon, Gwenaëlle Colas, Donatienne Dujardin, François Letaillieur, Ghislain Mollet-Vieville et Margaux Palud.



 
 
 
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