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- festival : 11ème édition du Festival de l'Histoire de l'Art à Fontainebleau (jusqu'au 5 juin)

le  03/06/2022   au château et dans la ville de Fontainebleau

Mise en scène de Marie-Christine Labourdette, présidente du château de Fontainebleau avec 200 évènements et des chercheurs, conservateurs, artistes, éditeurs, étudiants... écrit par Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art


Plus de 200 Évènements et près de 300 Invités dont Adel Abdessemed, Pedro Cabrita Reis, Michel Pastoureau, Eduardo Souto de Moura, Barthelemy Toguo, Teresa Villaverde et encore beaucoup d’autres vous attendent les 3, 4 et 5 juin !

La 11e édition du Festival de l’histoire de l’art à Fontainebleau aura lieu les vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 juin 2022 avec le Portugal comme pays invité. Le thème fédérateur choisi cette année est l’animal. Chercheurs, conservateurs, artistes, professionnels du monde de l’art, éditeurs, étudiants, venant de France, du Portugal et d’ailleurs, seront au rendez-vous avec le public pour partager leurs savoirs sur les arts, retracer l’histoire des images et des objets et en révéler les significations, transmettre leur passion et leur métier.

Comme chaque année depuis 2011, le Festival propose conférences, tables rondes, dialogues et débats, séances autour de l’actualité du patrimoine, projections de films au sein de la Section cinéma, ateliers, animations et visites, le concours « Ma thèse en 180 secondes » et le Salon du livre et de la revue d’art.

La programmation se veut accessible et exigeante à la fois, destinée au grand public, en offrant des présentations sous des formats variés tout en favorisant des parcours thématiques. Le Festival s’adresse également aux professionnels de l’histoire de l’art et des métiers de l’art au travers des rencontres professionnelles ainsi qu’aux enseignants du secondaire par l’intermédiaire de l’Université de Printemps.

-L’ANIMAL, THÈME ANNUEL :
« Chaque fois qu’on regarde un animal avec attention, on a le sentiment qu’un homme y est caché et qu’il se paie notre tête » - Elias Canetti, Le territoire de l’homme, réflexions 1942-1972, 1978.

Le présent appel à communication pour le thème de l’animal est destiné à des chercheurs, français et étrangers, de préférence francophones, d’un niveau post-doctorat ou équivalent (universitaires, conservateurs du patrimoine, restaurateurs, critiques d’art, chercheurs indépendants, commissaires indépendants, artistes…).

Retracer la genèse de la présence animale dans l’art implique, toujours, de s’aventurer sur les sentiers incertains des origines de l’art. Si ce moment originel est sans nul doute bien plus complexe que l’on ne l’avait imaginé jusque-là, il reste que les grands témoignages de l’art préhistorique en France – la grotte de Lascaux ou la grotte Chauvet pour citer les plus connus ou encore le site même de la forêt de Fontainebleau – et à l’étranger – le site de la vallée de Côa au Portugal ou la grotte de Bulu Sipong 4 en Indonésie – attestent de la plus haute ancienneté du sujet ou motif animal dans l’histoire de l’art.

L’animal est un élément consubstantiel à l’art. Sa présence est à la fois continue et multiple, à l’image de la place fondamentale qu’il occupe dans l’imaginaire culturel des civilisations passées et actuelles. Les grands systèmes de croyance – religions et mythologies – en sont les premiers pourvoyeurs, peuplant d’animaux les plus divers, tout à la fois redoutés et vénérés, l’univers symbolique des femmes et des hommes. Songeons au zodiaque astrologique – littéralement « cercle des petits animaux » – hérité des anciennes civilisations mésopotamiennes, à l’idole du Veau d’or dans les trois monothéismes qui n’est pas sans rappeler celle du taureau Apis dans l’immense répertoire de divinités animales mis au point par l’Egypte ancienne. La liste pourrait être prolongée à l’infini selon que l’on s’oriente en direction de la civilisation germanique, de l’hindouisme, du taoïsme, des civilisations précolombiennes, mais aussi d’Afrique et d’Océanie. Autant de systèmes de croyances qui n’ont eu de cesse de nourrir l’imaginaire des artistes.

Admiré, adoré, idolâtré voire déifié ; craint, pisté, traqué, chassé, sacrifié, consommé ; domestiqué, élevé, dressé ; observé, étudié, classé, catalogué, collectionné et représenté ; aimé, libéré, protégé. L’Animal – et sa figuration artistique – est l’objet de statuts variés, souvent contradictoires et paradoxaux, parce que loin d’être le reflet du vécu des « bêtes ». L’histoire animale telle qu’on la conçoit est principalement une histoire façonnée par l’humanité, avant tout fidèle à ses pensées, ses opinions, ses aspirations, sa vision de l’ordre et du règne de la nature. En somme, partout où l’animal loge, évolue, se montre autant qu’il se cache, l’humain – l’artiste – n’est jamais loin, prêt à en analyser les faits, gestes et habitudes, moins pour comprendre la spécificité du règne animal qu’à la manière d’un exercice de projection sur sa propre nature, son devenir et sa place au cœur du monde.

L’histoire artistique des animaux apparaît donc comme une histoire essentiellement façonnée par l’humanité, où le devenir des bêtes sert avant tout à chanter les louanges du génie humain. Néanmoins, l’époque contemporaine, sous l’impulsion notamment des animal studies qui ont pris leur essor à partir des années 1970, invite à repenser, par nombre d’aspects – l’éthologie notamment – et selon des approches interdisciplinaires dont l’histoire de l’art est partie prenante, la question de la place et de la condition animales dans la grande histoire du monde.

Les processus d’anthropomorphisation de l’animal et d’animalisation de l’être humain permettaient jadis d’ériger une frontière claire et rassurante entre les règnes ; une frontière que les artistes de la scène contemporaine ne cessent aujourd’hui d’interroger et de mettre à mal pour mieux comprendre le vivant et retrouver la singularité du règne animal. La situation d’extrême urgence dans laquelle se trouve aujourd’hui l’ensemble de la biosphère, les graves menaces d’extinction qui pèsent sur quantités d’espèces, les conséquences dramatiques des pratiques de l’élevage intensif et de la maltraitance, à la lumière d’une conscience toujours plus aigüe de l’intelligence, de la sensibilité et du bien-être animal, invitent à comprendre, à prendre position, à passer à l’action.

Ce tournant historique n’est pas sans incidence pour les artistes dont les créations, lorsqu’elles prennent l’animal comme sujet ou objet, posent plus que jamais la question de la réception des œuvres, de leur légitimité, de leur nécessité et de leur efficacité. Avec ce changement de paradigme dont les contours restent encore à définir, l’histoire de l’art est appelée à jouer un rôle majeur en démontrant toute l’étendue des réflexions et la variété des outils qu’elle peut mettre en œuvre pour la compréhension historique des représentations passées et contemporaines de l’animal.

-ORIENTATIONS :
Plutôt que de déployer une approche illustrative ou strictement iconographique de la thématique animale dans l’art, les propositions de communication pour le Festival développeront des approches et des réflexions sur les relations du règne animal avec le règne humain, selon des approches méthodologiques et théoriques diverses, à une échelle géographique plus ou moins large.

Les interventions viendront s’inscrire dans plusieurs grands thèmes fédérateurs, susceptibles de rendre compte de la multiplicité des spécificités historiques, des usages et des fonctions, des contextes et des modalités d’approche relatives au thème de l’animal dans les arts visuels.

*ANIMALITÉ :
Affects et sentiments ; violence et brutalité ; sexualité et comportement débridé ; état sauvage ; l’animal et la bête ; le corps animal ; le devenir-animal et la ré-humanisation par l’animal ; thérianthropie et zooanthropie ; portraits de l’animal.

*DISCOURS :
Ethique animale ; droit animalier ; humanisme animal ; éthologie ; bien-être et liberté animales ; la langue et le langage des animaux ; liberté animale.

*ESPACES :
Territoires sauvages ; zones de conflits et de cohabitation ; mouvements et migrations ; mondes marin et aquatique, terrestre et aérien ; la faune ; espaces de captivité (réserves et zoos, aquariums, fermes) ; domesticité.

*ESPÈCES :
Hiérarchie des espèces ; théories de l’évolution ; naturalisme et histoire naturelle ; collectionnisme, conservation et exposition ; inventaire ; classification et étude ; nuisibles, parasites et « petites bêtes » ; bêtes ou animaux ; archéozoologie.

*MATIÈRES :
Bestiaire et nature morte ; taxidermie ; matières animales (ivoire, cuir, plumes, dents, poils laine soie, fourrures et peaux, plumes) ; la parure.

*MIROIR :
L’animal comme double, miroir, reflet et exemplum de l’humanité ; caricatures et satires ; les mondes de la fable, d’Esope à La Fontaine ; l’animal-artiste.

*PRATIQUES :
La chasse ; les rites et jeux impliquant des animaux ; les expérimentations sur l’animal.

*SYMBOLE :
La figure de l’animal dans les religions et les systèmes mythologiques ; les monstres, chimères, hybrides et créatures fantastiques ; héraldique et emblématique ; symbolique et symbolisme de l’animal (psychanalyse, etc.) ; l’animal dans l’astrologie, l’alchimie et la médecine.

-Lancement du Grand Prix :
Afin de faire valoir la pertinence de l'art comme objet chargé des grands enjeux de notre temps, le festival de l'histoire de l'art lance un Grand prix.

Ce prix récompensera une personne ou plusieurs qui auront imaginé puis créé en France un événement majeur ou une action enthousiasmante, un objet merveilleux, qu’il s’agisse d’une exposition au musée, en fondation, en galerie, en chambre, un livre, un article primordial, une collection, un manifeste, une enquête, un film, une émission, un site, une restauration...
Si la liste est à la Prévert, c'est que notre monde de l'art est infiniment varié, composé de nombreux corps de métiers, de talents et de compétences remarquables.

Pour la première fois et grâce au généreux soutien de la maison Cartier, le prix doté 10 000 euros sera remis lors de la 11e édition du festival le 4 juin prochain, par un jury composé de personnalités du monde de l’art, de nature et de génération différentes.

*Jury :
Marianne Alphant, romancière (P.O.L)
Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l'art
Daphné Bétard, journaliste
Antoine Frérot, collectionneur
Neil McGregor, ancien directeur de la National Gallery et du British Museum
Nathalie Obadia, galeriste
Barthélémy Toguo, artiste

Événement annuel qui réunit sur trois jours l’ensemble de la communauté et le grand public le premier week-end du mois de juin au château et dans la ville de Fontainebleau, le festival est un moment fort où les historiens de l’art dans leur très grande diversité viennent débattre ou présenter des sujets en lien avec un thème ou un pays.

-Remise du prix Vitale et Arnold Blokh à Georges Roque pour son ouvrage La cochenille, de la teinture à la peinture (Gallimard) : le 04/06 à 14h30 salle des colonnes au Château de Fontainebleau.

*À propos du prix :
L'INHA s'associe avec la Fondation Jean Blot pour organiser et remettre le prix Vitale et Arnold Blokh. Ce prix récompense l'auteur/l'autrice d'un ouvrage sur l'art occidental entre le XVIIe et le XXe siècle. Il concerne les ouvrages publiés en français dans l'année précédant la remise du prix. Le choix se fait sur proposition des membres du comité scientifique de ce prix. Le jury se tient en mai et le prix est remis au festival de l'histoire de l'art.
Ce prix a été décerné à Pierre Wat, pour son ouvrage Pérégrination, Paysages entre nature et histoire, publié aux éditions Hazan en 2017, ainsi qu'à Charlotte Guichard pour La Griffe du peintre : la valeur de l’art (1730-1820) paru aux éditions Seuil en 2018.

*À propos d'Alexandre Blokh :
Écrivain français d’origine russe disparu en décembre 2019, Alexandre Blokh dit aussi Jean Blot était une grande figure intellectuelle engagée en faveur de la défense de la liberté d’expression, valeur qui fonde le Pen Club et qu'il a défendue en tant que responsable de l'association pendant de nombreuses années. Il s’est tourné vers la Fondation de France pour créer sous son égide la Fondation Jean Blot, portant son nom de résistant et sous lequel il signe également ses œuvres. En créant cette fondation, il a souhaité mettre en lumière les œuvres d’autres auteurs, récompensant celles qui portaient les valeurs humanistes qui lui tenaient à cœur. Sa passion et son intérêt pour l’histoire de l’art est un trait peut-être moins connu de sa personnalité. Sensible aux travaux de son oncle, historien de l'art, il a souhaité perpétuer sa mémoire en créant le prix Vitale et Arnold Blokh visant a récompenser un ouvrage sur l'art occidental de 1600 à 1950.

-Remise de la bourse Beauford Delaney, du prix L'Art & l'Essai et du prix Olga Fradiss : le 4 juin 2022 à 14h dans la Chapelle Basse Saint Saturnin au Château de Fontainebleau

*Les lauréats :
La bourse Beauford Delaney 2022, qui récompense une recherche originale sur l’art africain-américain, est attribuée cette année à Paul-Aimé William pour sa recherche sur l’art contemporain en Guyane (1969-2020) : esthétique, communauté, mondialité.

Le prix de thèse L’Art et l’Essai, destiné à soutenir les travaux de recherche en histoire de l’art, sera décerné à Juliette Bessette pour sa thèse : L’avenir du futur. John McHale et l’art de la prospective (1950-1978).

Le prix Olga Fradiss, attribué pour le meilleur livre sur l’histoire de l’art écrit par un jeune auteur au cours de l’année écoulée sera remis à Marine Kisiel pour son ouvrage La peinture impressionniste et la décoration (éd. Le Passage).

À propos de la bourse et des prix

*La bourse Beauford Delaney :
À l’initiative des services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis et avec le soutien de la Ford Foundation (États-Unis), la FACE Foundation met en œuvre un programme visant à encourager la circulation des artistes afro-américains en France et favoriser la présentation de leur travail auprès du public français. Avec l'INHA ils ont décidé de s’associer en vue d’attribuer à partir de 2021 une bourse de recherche dans le domaine de l’art afro-américain. Nommée d’après le peintre Beauford Delaney (1901-1979), cette bourse est destinée aux chercheurs en histoire de l’art, français ou étrangers actifs en France, souhaitant mener aux États-Unis une recherche originale sur l’art afro-américain. Les projets de recherche peuvent porter sur les artistes afro-américains sans restriction de période (XIXe-XXIe siècle) et ne doivent pas exclure de les envisager dans le contexte de pratiques artistiques et culturelles mondiales, avec un regard sur les circulations, transferts et zones de contact transnationaux. La bourse est de 20 000$ à utiliser au cours des 12 mois suivant l’annonce de la sélection.

*Le prix L'Art & l'Essai :
Depuis 2004, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) décernent le prix de thèse « L’Art et l’Essai ». Destiné à soutenir les travaux de recherche en histoire de l’art, il permet la publication de deux thèses par an aux éditions de l’INHA et du CTHS. Toute thèse en histoire de l’art, de l’Antiquité classique au XXIe siècle, soutenue l’année précédant le prix en France et en français, peut être présentée.

*Le prix Olga Fradiss :
Créée en 1993, et abritée par la Fondation de France, la Fondation Lucie et Olga Fradiss décerne chaque année plusieurs prix, dans les domaines de la recherche médicale et de l’histoire de l’art. Le Prix Olga Fradiss a pour vocation de récompenser un jeune auteur, pour le meilleur livre français sur l’histoire de l’art, toutes disciplines et époques confondues, publié au cours de l’année écoulée.
Ce prix annuel est d’un montant de 7 500 euros.



 
 
 
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