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- expo : Boris Labbé - L'infini turbulent" (expo monographique, cinéma d'animation, dessins, arts numériques) à Aix-en-Provence (jusqu'au 6 mars 2022)

le  10/11/2021   au Musée des Tapisseries, à l'Espace culturel départemental et à l'Église de la Madeleine à Aix-en-Provence

Mise en scène de Matthieu Vabre, commissaire de l'expo avec du cinéma d'animation, des dessins, des arts numériques... écrit par et créé par Boris Labbé


L’INFINI TURBULENT DE BORIS LABBÉ : Une exposition monographique, du cinéma d'animation aux arts numériques du 10 novembre au 6 mars* au Musée des Tapisseries - Espace culturel départemental - Église de la Madeleine à Aix-en-Provence

L’infini turbulent, titre emprunté à Michaux mais ô combien évocateur pour éprouver le travail de Boris Labbé, rassemble un peu plus de dix ans de pratique et d’expérimentations audiovisuelles de l’artiste.

Combinant l’utilisation des techniques numériques de l’image en mouvement et celles particulières au cinéma d’animation, les films et installations présentées forment un langage original et bouillonnant ; un univers en (re)construction perpétuelle portant en lui-même l’éventualité d’une possible disparition.

Cette monographie permet aussi au public de découvrir le travail réalisé par Boris Labbé pour la dernière création du Ballet Preljocaj, Le Lac des Cygnes. Spécialement pour cette exposition, l’artiste a adapté les différents tableaux créés pour le Lac dans une nouvelle mise en espace de la Galerie Gothique du Musée des Tapisseries et y ajoutera une création musicale du compositeur Mattéo Marson.

Une exposition monographique imaginée par CHRONIQUES, à l’espace culturel départemental - 21, bis Mirabeau et au Musée des Tapisseries, coproduite avec le Département des Bouches-du-Rhône et avec le soutien de la Ville d’Aix-en-Provence.

-L'ESPACE CULTUREL DEPARTEMENTAL - 21, bis Mirabeau (10 NOV. 21 — 20 FÉV. 22) :
Boris Labbé propose un parcours qui présente deux de ses premières oeuvres d’animation, Il(s) tourne(nt) en rond (2010) et Kyrielle (2011).
Ces oeuvres de “jeunesse” révèlent les thématiques et obsessions de l’auteur, développées par la suite : le goût pour la peinture des primitifs flamands mais également une filiation à peine dissimulée avec des classiques du cinéma d’animation expérimental, l’envahissement de l’espace par les personnages, la métamorphose, une narration en boucle.

* IL(S) TOURNE(NT) EN ROND est une relecture contemporaine de Kermesse avec Théâtre et Procession de Pieter Bruegel le Jeune (v.1620). Après avoir effacé tous les protagonistes du tableau, le vidéaste a conservé l’arrière-plan pour y incruster sa propre image multipliée en des dizaines d’exemplaires, montée en boucle… jusqu’au malaise.

*KYRIELLE : L’installation vidéo Kyrielle a été réalisée avec 285 dessins à l’aquarelle retravaillés sur ordinateur. Face à un écran blanc, le spectateur est amené à découvrir un monde onirique constitué de personnages colorés qui s’animent au contact les uns des autres, un palindrome jouant à la fois sur la construction et la destruction, l’apparition et la disparition de l’espace et des personnages.

*FUSAIN : La série de fusains et d’eaux fortes (réalisée en 2015) témoigne d’un retour au dessin, dans une approche plus classique

*LA CHUTE : Cette recherche, graphique et thématique, aboutira sur le film La Chute (2018). Le court-métrage est semblable à une tempête intérieure qui allie les grands mythes fondateurs de la civilisation occidentale avec l’angoisse contemporaine de la chute ou de la disparition.
Le parcours d’exposition L’infini turbulent symbolise en quelque sorte l’idéal de l’artiste, où les oeuvres déploient des cosmogonies à l’infini à partir de ses “visions intérieures”.

-MUSÉE DES TAPISSERIES (3 DÉC. 21 — 6 MARS 22) :
Le travail de Boris Labbé se place volontiers sous le signe de l’hybridation, combinant l’utilisation des techniques numériques de l’image en mouvement et celles particulières au cinéma d’animation. Cette approche, entre tradition et innovation, forme un langage original et bouillonnant, enclin à l’improvisation et au calcul de probabilités, questionnant la problématique de la représentation, le rapport de la peinture au cinéma, de la musique à la danse, du corps à l’animal, au végétal, au minéral.

Dans la galerie gothique, Boris Labbé propose une recréation du travail de scénographie réalisé pour le chorégraphe Angelin Preljocaj en 2020 : Le Lac des Cygnes. L’installation vidéo, réagencée, retravaillée, re-sonorisée, ne garde du titre original que la première partie : Le Lac. Les vidéos montrent les éléments primordiaux (l’eau, la fumée, les nuages, les oiseaux, la forêt, l’architecture, une usine...) qui sont en tension permanente les uns par rapport aux autres. Les paysages, souvent d’une grande noirceur, sont à la fois hyperréalistes et hyper-artificiels.
Ils nous confrontent à la virtualité du monde, que l’on sent proche du basculement et qui, peut-être, n’est plus qu’une simulation ou une construction folle.

Au premier étage des travaux plus anciens sont présentés. Tout d’abord Orogenesis (2016), avec lequel on fera un lien naturel avec l’installation Le Lac. La vidéo explore les phénomènes de mouvement de terrain et donne à voir comme une hypothèse de la formation des montagnes. Rhizome (2015), inspiré du concept de Deleuze et de Gattari, montre un organisme qui ne trouve jamais sa forme finale mais qui cherche toujours à se renouveler : beau parallèle avec la théorie de l’évolution et la magnifique force de la vie. Enfin Sirki (2019), très proche de Rhizome dans son esthétique, est une danse de formes joyeuses directement issues des motifs des kimono Aïnous, ce peuple indigène du Nord du Japon et d’une partie de l’actuelle Russie, que Boris Labbé a pu rencontrer lors d’une résidence de création à Hokkaido en 2018.

-L’ÉGLISE DE LA MADELEINE (27 NOV. 21 — 24 DÉC. 21) :
S’inscrivant dans le parcours artistique RÉVÉLATIONS organisé par l’association HEXALAB à travers la ville d’Aix-en-Provence, le mapping projeté sur la façade rénovée de l’Eglise de la Madeleine conviera trois artistes.

Tout d’abord le collectif NohLab pour une création audiovisuelle inédite qui devait initialement être diffusée lors de la dernière Biennale des Imaginaires Numériques. Une expérience audiovisuelle inspirée de la théorie des jeux combinatoires inventée par le mathématicien John Horton Conway.
Un spectacle visuel étonnant, qui nous emmène de l’infiniment petit à l’infini grand, aux frontières de l’espace et du temps.

Boris Labbé prendra le contrôle du mapping le 3 décembre, jour du vernissage de son exposition monographique.
À noter qu’il animera le 1er décembre une masterclass autour du cinéma expérimental à l’occasion du 39e Festival Tous Courts, festival international de courts métrages d’Aix-en-Provence (30.11.21 – 04.12.21).
Il sera aussi membre du jury de la 7e Compétition Internationale de courts métrages expérimentaux.

Enfin, ces passionnants voyages visuels se prolongeront jusqu’au 24 décembre avec le projet produit en 2015 par le très créatif et regretté Gobi Studio.
Le public pourra également visiter l’ensemble du parcours RÉVÉLATIONS, au niveau de la Halle aux Grains à côté de l’Hôtel de Ville, sur la façade de l’Eglise Saint-Jean-de-Malte et au niveau des Allées Provençales avec une installation LED monumentale.

--Boris Labbé :
Né en 1987 à Lannemezan (Hautes Pyrénées), Boris Labbé étudie d’abord à l’école des Beaux-arts de Tarbes (ESACT) puis à l’école d’animation d’Angoulême.
Cette double formation est très visible dans son travail qui mêle à la fois dessin traditionnel et cinéma d’animation.
Depuis presque dix ans, il réalise des vidéos dans lesquelles il anime des dessins, le plus souvent à l’encre et à l’aquarelle, qu’il retravaille ensuite sur ordinateur. Ses court-métrages ou installations vidéos présentent des univers fantasmatiques très référencés qui sont empreints d’une culture artistique occidentale classique (liée autant à l’histoire de l’art qu’à la littérature).

Déjà présent lors de l’édition 2020 de CHRONIQUES, Biennale des Imaginaires Numériques avec son film La Chute (sélectionné lors de la Séance spéciale à la 57e Semaine de la Critique du festival de Cannes 2018), Boris Labbé est sans conteste un artiste majeur de la nouvelle scène artistique européenne.



 
 
 
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