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- prix : Les 10 lauréats du Prix COAL Vivant 2020 (jusqu'au 15 janvier 2021)

le  27/04/2020   au x

Mise en scène de la COAL Vivant avec 10 artistes écrit par ou plutôt proposé par le Prix COAL


10 artistes lauréats pour la biodiversité.

En 2020, le Prix COAL se consacre à l’érosion de la biodiversité. Cette onzième édition s’inscrit dans le programme VIVANT, une Saison culturelle pour la Biodiversité portée par COAL et ses partenaires en préparation du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), reporté du 7 au 15 janvier 2021 (comme initialement prévu du du 11 au 19 juin ), et en perspective de la 15e conférence des parties (COP) à la Convention pour la Diversité Biologique (Chine, date du report non précisée à ce jour).

La sixième extinction de masse qui menace la diversité du vivant touche aussi bien les espèces que les écosystèmes. En France, à l’heure actuelle, 18 % des espèces, soit près d’une espèce sur cinq, sont d’ores et déjà considérées comme éteintes ou menacées. La dernière crise similaire remonte à 65 millions d’années et a signé la disparition des dinosaures. Contrairement aux cinq précédentes, cette sixième extinction du vivant est provoquée par l’impact des activités humaines. Cinq causes majeures ont été identifiées : le changement d’utilisation des espaces naturels, la surexploitation des espèces, la pollution, le changement climatique et les espèces exotiques envahissantes. Une réaction des pouvoirs publics, du secteur privé, des représentants de la société civile et des citoyens est aujourd’hui urgente pour enrayer le déclin de la diversité du vivant.

Stopper la crise mondiale de la pollution plastique, réduire les impacts des activités humaines en mer et sur terre, s’adapter au changement climatique, lutter contre la déforestation importée, préserver les cours d’eau, les mangroves, les prairies et les marais côtiers tropicaux, renforcer les mesures de protection en faveur des grands singes, des mammifères marins ou encore contrer le trafic organisé d’espèces sauvages : l’hétérogénéité et l’imbrication des enjeux de protection de la biodiversité nécessitent une vaste palette d’actions, de la règlementation à la prévention, en passant par l’adaptation et la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature. Des « changements transformateurs » de nos sociétés sont préconisés pour restaurer et préserver la nature.

Face à une situation aussi complexe qu’urgente, le Prix COAL 2020 invite les artistes du monde entier à se mobiliser pour rendre compte d’un monde encore vivant, pour sentir et expérimenter la biodiversité, mais enfin et surtout pour agir et s’impliquer aux côtés des acteurs de la protection de la nature.

Le Prix COAL 2020 a nommé parmi plusieurs centaines de projets issus du monde entier, dix projets d’artistes qui, témoignent, imaginent, expérimentent et œuvrent pour un monde plus respectueux du vivant et de l’équilibre écologique. Par leurs créations, les artistes peuvent inciter les décideurs et les citoyens à prendre la mesure de l’urgence, celle d’un vivant menacé et pourtant riche d’une diversité infinie ; mettre en lumière l’extrême fragilité et l’immense force du vivant ; et contribuer activement à enrayer son extinction massive.

-LES ARTISTES FINALISTES DE LA 11EME EDITION DU PRIX COAL ET LEURS PROJETS SONT :
*Minerva Cuevas (Mexique), Monarch, the butterfly that could tell the history of the world
*Anthony Duchêne (France), J’enherbe le monde
*Paul Duncombe (France), Manicouagan
*Lia Giraud (France), Écoumène
*Louis Guillaume (France), Saisons et espèces, structures du vivant
*Hypercomf (Grèce), Center for studies of Ocean Floor as Ceiling
*Spela Petric (Solvanie), PL’AI
*Victor Remere (France), Les indemnes de l’art
*Éléonore Saintagnan (Belgique), Le projet Moineaux
*Linda Sanchez (France), Colonie

-PRESENTATION DES DIX ARTISTES ET PROJETS NOMMÉS POUR LE PRIX COAL 2020 SUR LE VIVANT :
Il est des artistes explorateurs qui révèlent des écosystèmes atypiques et méconnues, aux confins du vivant, là où la biodiversité demeure. Avec Les indemnes de l’art, Victor Remère arpente des zones ignorées autant qu’interdites : les nombreux terrains militaires français, qui, entretenus et préservés de toute exploitation humaine pendant des décennies, sont devenus de véritables réservoirs de biodiversité remarquable. L’artiste les investit et aide à les penser comme des « zones-laboratoires », au croisement de la recherche scientifique, des pratiques artistiques, et des savoir-faire agricoles et qui pourraient conduire à inventer, adapter et développer de nouvelles stratégies de défense, au service cette fois, de notre précieuse biodiversité.

Paul Duncombe dévoile quant à lui un relief d’origine extra-terrestre : le cratère d’impact de Manicouagan, au Canada, surnommé l’Œil du Québec, formé par chute d’une météorite il y a 214 millions d’années. Accompagné d’une équipe pluridisciplinaire, il dresse un portrait artistique de ce territoire foisonnant, de la reconquête du site par les végétaux, les insectes et autres espèces vivantes, jusqu’aux premières cultures autochtones.

La reconquête par le vivant des lieux désaffectés autrefois colonisés par l’homme fascine Linda Sanchez qui, à travers son projet d’installation Colonie, compose avec la poésie ambigüe des lichens. Cet organisme pionnier, symbiose d’un champignon et d’une algue, poussant sur plus de 6% de la surface terrestre, recouvrira sans doute un jour toutes les ruines de notre société occidentale.

Monarch, the butterfly that could tell the history of the world, projet d’installation vidéo de l’artiste mexicaine Minerva Cuevas, trace le récit d’une autre espèce emblématique : le Monarque, dont la population a chuté jusqu’à 97% en une décennie. Ce papillon voyageur, qui chaque année, en quelques mois migre du Canada au Pérou, raconte dans sa chute l’effondrement en chaîne des écosystèmes du continent américain.

De nombreuses espèces communes sont également menacées : c’est le cas des moineaux, dont la population mondiale a chuté de 95% en trente ans. Avec Le projet Moineaux, Éléonore Saintagnan vise à la fois à explorer les origines historiques et scientifiques de sa disparition, par le cinéma, mais aussi à agir concrètement pour sa préservation à travers la réalisation collective de nichoirs et la mobilisation des jeunes et des artistes en lien avec des associations et des scientifiques.

Ainsi les artistes expérimentent eux aussi des solutions en œuvres et à l’œuvre, de véritables actes de résilience. Avec J’enherbe le monde, Anthony Duchêne collabore quant à lui avec des paysans-vignerons pour la réalisation d’œuvres plastiques et d’installation in situ qui favorisent le développement de la biodiversité, faisant des sols, du paysage végétal et du monde minéral, le terreau fertile de ses œuvres et réciproquement.

Le végétal comme source d’approvisionnement artistique, est le cœur du projet de Louis Guillaume. Saisons et espèces, structures du vivant vise à reconnecter la pratique artistique avec le cycle des saisons en développant des savoir-faire autour de matériaux naturels, propres à chaque période de l’année.

Avec Écoumène, Lia Giraud se sert quant à elle de la technicité inhérente au vivant et particulièrement des facultés purificatrices des micro-algues comme solution concrète à l’assainissement des eaux, mais aussi comme support créatif d’image vivante grâce à l’invention de l’algægraphie, qui permet de faire apparaître des images grâce au processus de la photosynthèse.

Entre exploration, dévoilement et solution, la création artistique investit également le champ de la fiction et de la dystopie, pour mieux avoir prise sur le réel. Pour s’emparer de la problématique des plastiques marins, du débat sur la responsabilité des pollutions des eaux internationales et les nouvelles découvertes sur l’importance de l’écosystème des grands fonds marins et du plancher océanique sur l’équilibre du système planétaire, le Center for studies of Ocean Floor as Ceiling du collectif Hypercomf des artistes grecs Ioannis Koliopoulos et Paola Palavidi, met en scène une visite fictive et immersive du fond océanique. Guidée par un récit imaginaire ils promeuvent des solutions inventives créatives et fonctionnelles pour l’utilisation des matériaux et polluants plastiques issus du nettoyage des plages.

Du fonctionnel au fictionnel, du fictionnel au fonctionnel, ces aller-retours nourrissent l’imaginaire de Spela Petric qui, à travers son projet plante-machine PL’AI, au sein d’une équipe interdisciplinaire de scientifiques, d’artistes, de programmeurs et d’ingénieurs, travaille, non sans humour, à la fabrication d’une machine qui se considèrerait comme une plante. En réponse au mépris du végétal et de ses capacités, PL’AI crée de nouvelles interactions ludiques entre les plantes, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle à l’heure où l’abstraction informatique et la gouvernance algorithmiques sont devenues notre réalité.



 
 
 
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