en 
 
 
cinema
Théâtre nouveautés festival   > actu <

 
 

- expo : Exposition Otto Freundlich – la révélation de l’abstraction au Musée de Montmartre à Paris (jusq’au 6 septembre)

le  28/02/2020   au musée Montmartre – jardins Renoir, 12 rue Cortot 75018 Paris (ouvert tous les jours de 10h à 18h d’octobre à mars de 10h à 19h d’avril à septembre)

Mise en scène de Saskia Ooms et Christophe Duvivier (directeur des musées de Pontoise), commissaires de l'exposition avec 80 oeuvres (sculptures, peintures, vitraux, mosaïques, oeuvres graphiques) écrit par ou plutôt proposé par Fanny de Lépinau, directrice du musée de Montmartre


L'exposition réunit près de 80 œuvres -sculptures, peintures, vitraux, mosaïques, œuvres graphiques-. S’ajoutent à cet ensemble unique documents, écrits et lettres d’artistes amis … témoignages capitaux du quotidien de Freundlich. Cette exposition est la première dans un musée parisien depuis 1969.

Le Musée de Montmartre consacre une importante exposition à l’un des premiers grands créateurs de l’art non-figuratif, le peintre et sculpteur allemand Otto Freundlich (1878-1943). Celui qui, engagé dans le combat politique et la lutte pour un art nouveau, a vu en 1937 sa sculpture Grande tête (1912) figurer en couverture du catalogue de l’exposition itinérante « Entartete Kunst » et son œuvre en partie détruit, fut l’un des pionniers de l’abstraction.
Organisée en partenariat avec le musée de Pontoise, dépositaire depuis 1968 du fonds d’atelier de l’artiste, et la Basilique du Sacré-Cœur où seront présentés deux de ses vitraux, l’exposition réunit près de 80 œuvres -sculptures, peintures, vitraux, mosaïques, œuvres graphiques-. S’ajoutent à cet ensemble unique documents, écrits et lettres d’artistes amis … témoignages capitaux du quotidien de Freundlich. Cette exposition est la première dans un musée parisien depuis 1969. Elle est aussi l’occasion de publier un catalogue approfondissant nos connaissances sur Otto Freundlich avec des essais d'éminents conservateurs, historiens de l'art et spécialistes de l’époque.

Otto Freundlich est né en 1878 à Stolp /Słupsk (territoire prussien de son vivant, aujourd’hui situé en Pologne) dans une famille allemande d’origine juive convertie au protestantisme. Rejetant le conformisme de son milieu, il entame des études d’histoire de l’art et de philosophie, et rencontre à Munich en 1904 Vassily Kandinsky et Paul Klee. Montmartre, où se retrouve dans un esprit indépendant l’avant-garde, répond à sa curiosité. Il séjourne au Bateau-Lavoir de mars à juillet 1908, y échange avec Picasso, Braque, Apollinaire, Delaunay… et revient en 1911 s’installer dans un atelier de la rue des Abbesses. Peu après, il crée Composition, sa première œuvre abstraite. Aussi courte soit son époque montmartroise, elle sera cruciale pour l’évolution de son travail. Animé d’un profond humanisme, il recherche dans sa peinture la spiritualité à travers la fusion de la couleur et de la forme en créant à l’aide de lignes, de demi-ogives, et des couleurs vives une sorte de cyclone qui donnerait naissance à un monde meilleur.

La première guerre mondiale le surprend alors qu’il participe à la restauration des vitraux de la cathédrale de Chartres, expérience incontournable pour son développement artistique vers l’abstraction. Entre l’Allemagne et Paris, il contribue à divers mouvements d’avant-garde : il est membre du Novembergruppe et prend part à la fondation du mouvement dada à Berlin. Il se fixe définitivement à Paris en 1925 (Rue Belloni et rue Bonaparte). Il rejoint les groupes « Cercle et Carré » (1930) et « Abstraction-Création » (1931). En 1939, est invité à l’exposition Réalités Nouvelles organisée par Robert et Sonia Delaunay à la galerie Charpentier à Paris (76 rue du Faubourg-Saint-Honoré). En mars 1940, il participe au Salon des Indépendants avec une mosaïque. Préoccupé par le devenir de son œuvre, il refait de mémoire les toiles que les nazis ont détruites, comme Composition avec trois personnages (1911-1941), Homme devant une fontaine (1911-1942), toutes deux présentes dans l’exposition. Arrêté le 23 février 1943, déporté le 4 mars, il est immédiatement tué au camp d’extermination de Sodibor (Pologne).

- Quelques informations sur le parcours de l’exposition :
Construite selon un parcours chronologique et narratif en huit sections, l’exposition débute par l’année 1911 et montre comment des œuvres telles que Composition avec figure, 1911, Composition 1911, voient passer Freundlich de la figuration vers l’abstraction. Si dans la peinture Fragments de figures à l’ensemble des plans, 1927, il existe déjà un espace chromatique rythmé et dynamique, ce sont trois compositions, réalisées entre 1930 et 1933, qui marquent la maturité de l’artiste. A l’exception d’une reconnaissance certaine de la part du cercle des artistes d’avant-garde en France, Freundlich, alors dans une situation très précaire, ne bénéficie d’aucun achat et ne peut pas plus espérer réaliser de ventes en Allemagne, et pour cause… Il réalise en 1935 le triptyque L’Hommage aux peuples de couleur, résolument engagé contre le racisme et la xénophobie, une gouache préparatoire pour le triptyque mosaïque monumental, qui sera créé en 1938. La même année, pour son 60ème anniversaire, la galerie Jeanne Bucher-Myrbor lui organise une exposition et, en parallèle, de nombreux artistes signent un vibrant appel pour le soutenir, parmi lesquels : Braque, Cassou, Derain, R. et S. Delaunay, Léger, Kandinsky, Picasso. Grâce à leur soutien, la gouache rentre dans les collections de l’ancien Musée du Luxembourg, aujourd’hui Musée national d’Art Moderne. Cet épisode important bénéficie d’une large place dans le parcours, où est présentée la mosaïque. La suite de l’exposition montre la genèse de L’Hommage aux peuples de couleur par quatre croquis de figures humaines fortement simplifiées et qui sont progressivement remplacées par des flèches pour devenir des demi-ogives, forme centrale dans l’œuvre de l’artiste.

Avant de présenter les derniers travaux d’Otto Freundlich dont Rosace II 1941 et Composition inachevée, gouache sur carton datée de 1943, une salle entière est consacrée à la folie destructrice du régime nazi. Sont aussi révélées la liste des œuvres disparues ou détruites, des lettres de Max Jacob et Peggy Guggenheim adressées à l’artiste, des lettres d’Otto Freundlich à Othon Friesz, Pablo Picasso, Gaston Chaissac, Robert Delaunay, celle adressée à Braque dans laquelle il demande de l’aide pour acquérir la nationalité française ; une dernière, émouvante, qu’il écrit le 28 novembre 1939 à sa compagne Jeanne Kosnick-Kloss.

Le bronze Ascension, 1929, considéré comme le sommet de l’évolution expressionniste non figurative des années 20 de l’artiste, sera installé dans les jardins du musée. Deux vitraux réalisés en 1919 et en 1924 sont présentés dans l’exposition, et deux autres conçus par Freundlich en 1938 et 1941 mais réalisés par son atelier de façon posthume en 1955, seront également montrés dans une des chapelles de la Basilique du Sacré-Cœur durant toute la durée de l’exposition.



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique