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- expo : CharlElie Couture – Passages - au Musée Paul Valery à Sète : interview (jusqu’au 28 avril)

le  16/02/2019   au Musée Paul Valéry, 148 rue François Desnoyer - 34200 Sète (le musée est ouvert du 1er novembre au 31 mars : tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h, et à partir du 1er avril jusqu’au 31 octobre : tous les jours de 9h30 à 19h)

Mise en scène de Maïthé Vallès-Bled, directrice du Musée, conservateur en chef du Patrimoine et commissaire de l’exposition avec des photographies et des tableaux écrit par ou plutôt créé par CharlElie Couture


Le Musée Paul Valéry consacre du 1er février au 28 avril 2019 une exposition de printemps à CharlElie Couture.


Photographe et peintre, autant que compositeur et poète, CharlElie Couture est un artiste pluridisciplinaire, inscrit dans le courant « multiste », dont il est un des fondateurs / théoriciens.
« Ma vie déborde et j’ai toujours essayé d’outrepasser la « nécessité », écrit CharlElie dans son dernier recueil, La Mécanique du ciel, 50 poèmes inchantables*.
D’une rive à une autre, d’un état à un autre, d’une forme à une autre, son travail de plasticien s’affranchit des codes et refuse tout ce qui pourrait le figer : l’art est passage.
Intitulée CharlElie Couture-Passages, l’exposition présente 27 oeuvres (peintures et photographies) qui portent la marque de l’univers urbain de New York, où l’artiste s’est installé en 2003, après le décès de son père, et a vécu jusqu’en 2017. Profondément affecté, il était désireux de donner à son oeuvre de plasticien menée depuis les années 1970 une nouvelle impulsion. Avec New York, qui refermait alors les plaies du 11-Septembre, l’artiste a ressenti une profonde adéquation, une correspondance intime. En écho même à sa démarche de reconstruction personnelle, New York tentait en effet de redevenir la « ville debout ». Entre les gratte-ciel traités en nuances de noir et de gris, les pathways, passages piétons, zèbrent de leurs larges bandes blanches le noir opaque du bitume : ces lignes, « ontelles été tracées pour nous contraindre ? Sont-ce des conseils ou des ordres ? », s’interroge « le peintre qui chante ».

Pour CharlElie Couture, l’oeuvre naît en effet dans l’urgence d’un état poétique, produit d’une conjonction de hasards, hors de toute préméditation. Elle met en résonance le dedans et le dehors. Entre les pôles du In / Out et de l’Inside / Outside, la sensibilité emprunte tous les modes d’expression possibles pour mettre en forme le sentiment et lui donner ainsi une extériorité. Comment s’étonner alors que les supports, toile, carton, papier, vinyle ou même rideau de douche détourné, soient aussi divers que les techniques employées, photographie, acrylique, huile et collage ?
CharlElie Couture s’inscrit dans la lignée de ces artistes inclassables et singuliers, dont la recherche d’un art total est non seulement le produit d’une interrogation sur la nature même de l’art, mais aussi une invitation adressée à tous.
CharlElie Couture est né le 26 février 1956 à Nancy. Il vit et travaille à Paris et à New York.
Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, il poursuit une recherche autour de « l’Art Total » cherchant des connexions entre les différentes formes d’expression que sont l’écriture, l’image et la musique. Son oeuvre est un voyage conceptuel autour de la question de l’existence, ou « comment se définir entre le conscient identifié et l’émotionnel inconscient ».
* La Mécanique du ciel, 50 poèmes inchantables (Éd. Le Castor astral) en librairie le
15.02.2019.

« Mes tableaux racontent les systèmes que les hommes ont créés pour eux-mêmes.
Suivre sa ligne c’est obéir à sa foi. Rester fidèle à ses convictions et tenter d’atteindre la lumière qui transparaît entre les verticalités des gratte-ciel et buildings de toutes sortes. C’est peut-être à cela que ressemble ma mission sur terre. Le temps de mon passage… » - CharlElie Couture

-L’exposition : CharlElie Couture – Passages
Les 27 oeuvres présentées au Musée Paul Valéry ont été réalisées entre 2008 et 2017 à New-York. Rappelons que CharlElie Couture s’y est installé en 2003 et y a vécu jusqu’en 2017. New York est une source de création pour l’artiste. Cette ville où les lignes inouïes des gratte-ciel, les perspectives vertigineuses des avenues, le ballet incessant des voitures, les gens pressés sur les trottoirs, inspirent le compositeur de la célèbre chanson « Comme un avion sans aile ».
« (…) peindre est un geste énergique. Un geste primordial. Encore répété. Comme celui de l’archer japonais ; comme un kata, le geste discipline comme un art martial, ou le trait d’un calligraphe. La peinture est la conséquence d’une impulsion. Elle se met à exister dans la soudaineté, à la suite d’une implosion. » - E. Poindron

Les peintures et les photographies montrées ont pour supports des rideaux de douche, de la toile, du carton… On y voit des silhouettes d’immeubles, des visages… Souvent de grands formats, elles portent la marque de l’univers urbain de « la grosse pomme ».
Entre les gratte-ciels traités en nuances de noir et de gris, les passages piétons, zèbrent de leurs larges bandes blanches le noir opaque du bitume : « ces lignes, ont-elles été tracées pour nous contraindre ? Sont-ce des conseils ou des ordres ? », s’interroge CharlElie.

« Les couleurs préférées du peintre sont le noir et le blanc, comme l’espace de la nuit et la vérité du jour. Et le gris, comme le compromis de l’ombre. Et puis dans la palette du peintre, il existe l’orange fluorescent. C’est la couleur du travail. Une couleur sonore. Celle que l’on voit sur les chantiers, celle de l’action et du signalement, qui prévient que quelque chose se passe. Une couleur urbaine, celle du travail ou de la construction. S’il y a travail, c’est qu’il y a action : quelqu’un répare, améliore, modernise, adapte ou installe quelque chose. C’est donc que rien n’est fini. » - E. Poindron

-Interview de CharElie Couture à Sète :
Peintre, photographe, plasticien (diplômé de l’école des Beaux Arts à Nancy en 1978), poète, écrivain (plusieurs livres à son actif dont le dernier, La mécanique du ciel – 50 poèmes inchantables), compositeur et interprète (son 23ème album Même pas sommeil est sorti le 25 janvier dernier : à ce sujet, il donnera un concert au Trianon à Paris le 12/04), cela fait beaucoup de casquettes pour un seul homme, adepte du courant multiste (l’écriture, l’image et la musique) ! Ce qui n’empêche nullement CharlElie Couture de nous proposer actuellement une exposition intitulée Passages d’une trentaine d’œuvres issus de l’univers urbain – entre photo acrylique, huile, collage sur toile et rideau de douche - plutôt assez récentes (entre 2008 et 2017) au musée Paul Valery à Sète.
« C’est ma 1ère exposition importante depuis mon retour en France en 2017 après avoir passé 15 ans à New York. Parmi les 27 tableaux exposés, il y a en 5 ou 6 de mes toutes dernières années. Je l’ai appelé Passages comme une transmission légitime, comme un moyen d’aller d’une berge à l’autre de l’Atlantique, d’autant que j’ai mené en parallèle des vies artistiques différentes que ce soit en France ou aux Etats-Unis, même si je ne me suis jamais inscris dans le paysage médiatique américain.
Cette exposition possède un vrai sens de la mise en scène, dans laquelle j’évoque une relation entre le monde extérieur (les flux en mouvements autour d’immeubles et surtout des bandes droites peintes sur la chaussée) et celui intérieur (portraits et masques qui racontent des choses que l’on ressent), le tout à travers un mode d’expression que peut être aussi bien l’écriture que la photo, les surfaces souples que le plastique. Pour moi, la fluorescence est la couleur du travail, notamment sous la forme de réalisations dites de Street Art. La ville de New York m’a beaucoup inspiré, autant d’ailleurs que les créations d’Andy Warhol, d’Arnold Schönberg et toutes celles venues du Pop Art.
Etre un artiste, ce n’est uniquement être un inventeur ou savoir créer, c’est aussi avoir une allure, une révélation. Etre un artiste, c’est trouver une forme à un sentiment surréaliste humain. Ce sentiment peut-être le même chez beaucoup d’entre nous, c’est juste la forme qui change. Des œuvres dites « faciles » peuvent être fortes et inversement : il n’y a pas de relation entre le pourquoi et le comment, c’est seulement ce qu’elle provoque chez nous qui est important voire même essentiel".



 
 
 
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