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Si on recommençait

le  10/10/2014   au Comédie des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne 75008 Paris (du mardi au samedi à 20h30 et dimanche à 16h)

Mise en scène de Steve Suissa avec Michel Sardou, Félix Beaupérin, Dounia Coesens, Florence Coste, Katia Miran et Anna Gaylor écrit par Eric-Emmanuel Schmitt




Le duo, formé par l’auteur (et directeur) Eric-Emmanuel Schmitt et le metteur en scène Steve Suissa, semble fonctionner à plein régime ces temps-ci ! Non seulement, ils tiennent actuellement l’affiche – comme le théâtre Rive-Gauche d’ailleurs – avec Le joueur d’échecs et Georges & Georges, outre précédemment Les Guitrys, La trahison d’Einstein et Miss Carpenter déjà présentés – mais en plus, ils « squattent » d’autres lieux comme en ce moment la Comédie des Champs-Elysées.
Bien leur en a pris puisqu’ils nous offrent une excellente pièce, toute en sensibilité, charme, nuance, profondeur et originalité, interprété par une troupe formidable à plus d’un titre. Si l’on excepte Michel Sardou, aussi magistral qu’imposant, qui se retrouve, par un phénomène étrange, propulsé dans son passé plusieurs décennies en arrière, revivant l’un des journées cruciales de son enfance dans la maison de sa grand-mère (jouée par Anna Gaylor, encore pétillante et espiègle du haut de ses 82 ans, à la place de Françoise Bertin, quant à elle souffrante et trop fatiguée pour reprendre le rôle à son âge, c’est-à-dire 89 ans), les autres ne sont pas en reste non plus, loin de là, portés par de jeunes comédien(ne)s aussi doués que convaincants, surtout le talentueux Félix Beaupérin qui a la lourde tache d’endosser le personnage de Michel à l’âge de 20 ans.
Par le jeu subtil du temps qui leur joue ici un tour à tous les 2, prisonnier à cette époque révolue mais déjà vécue par l’un (« pourquoi je suis tombé sur ce moment-là ? »), et obligé de cohabiter pour l’autre avec le premier, notamment lui-même mais en plus vieux (« alors, je serais comme çà ! »), nous assistons aux intentions, soient sages soient bonnes, à prendre pour l’un – comme pour l’autre d’ailleurs ! -, ainsi qu’aux choix à faire qui auront donc forcément une incidence directe sur leur avenir à tous les 2. Un « retour vers le futur » qui ne fera pas sans répercussion sur leur destinée, d’autant que si l’un revit sa jeunesse, il n’intervient ni n’encourage en rien (ou si peu, histoire de tirer au clair certaines choses précises), sur les pensées, répliques, initiatives, décisions et résolutions de l’autre à saisir souvent dans l’urgence. Mais, au fond, cette rencontre a-t’elle un sens ?
On se plait à suivre les tourments occasionnés comme les spéculations, prévisions et autres solutions engendrées par le héros jeune face à lui-même 40 ans plus tard, en se demandant si nous aimerions, nous aussi, retourner en arrière pour éviter certaines erreurs et remettre quelques « pendules » en place - c’est le cas de le dire ici ! – ou, si vous préférez, à l’heure. Une idée certes inspirée qui fait son petit bonhomme de chemin mais qui néanmoins n’explique pas qu’un des personnages puisse passer de vie à trépas avant de ressusciter par quel miracle narratif, propre au bon plaisir de l’écrivain, toujours prompt à nous interroger, du moins à nous larguer quelque peu au passage...

C.LB



 
 
 
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