en 
 
 
cinema

 
 

Kiss and cry (jusqu’au 31 décembre)

le  07/12/2018   au théâtre La Scala-Paris, 13 boulevard de Strasbourg 75010 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 15h)

Mise en scène de Jaco Van Dormael avec Michèle Anne de Mey et Grégory Grosjean écrit par Michèle Anne de Mey et Jaco Van Dormael




Disons-le sans détours, Kiss and Cry est un enchantement, au sens littéral comme au sens figuré !
Certes le spectateur est un peu dérouté à son arrivée par le bazar apparent et la frénésie qui règne sur le plateau de la Scala, scène transformée en plateau de tournage de film, mais une fois les lumières éteintes, il est rapidement happé par la magie du spectacle, à l’exemple de l’auteur de ces lignes, resté bouche bée 5 bonnes minutes, émerveillé comme un enfant.
Que voit-il justement ce spectateur ? Et bien, il a le choix : soit il garde l’œil rivé à l’écran sur lequel est projeté le film en train de se faire, soit il admire le ballet des techniciens et danseurs affairés sur le décor. C’est d’ailleurs bien d’un ballet dont il s’agit : celui de danseurs, du moins de leurs doigts qui, mis en scène sur des maquettes filmés en direct par les caméras de Jaco Van Dormael le réalisateur, prennent la forme de corps. Mais il y a un autre ballet, celui des techniciens et cadreurs qui préparent la scène ou s’occupent des effets spéciaux, garantie 0% numérique…
L’illusion est parfaite, tout comme sont parfaites les nombreuses maquettes sur lesquelles les mini-danseurs se produisent. Et le regard balaye sans cesse entre écran et scène, comme pour s’assurer que tout cela est bien réel, que l’immense désert que l’on voit à l’écran n’est en fait qu’un peu de poudre sur une table, que ces doigts qui dansent sont bien reliés à un corps. Désert donc, paysage de neige, intérieur bourgeois, lit, cavernes souterraines, les décors défilent comme les amours dont il est question ici. Le récit passe un peu au second plan, derrière la poésie suscitée par la parfaite combinaison entre la nanodanse (la danse des doigts), la musique, et les décors. Mais la voix du réalisateur qui est aussi le narrateur contribue à la douceur qui émane de la mélopée du texte.
Pour résumer le propos, disons que Kiss and Cry pose la question simple et en même temps abyssale : « Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire ? ». Et si Jaco Van Dormael (le metteur en scène) et Michèle Anne De Mey (la chorégraphe danseuse et à l’origine de ce superbe spectacle) définissent Kiss and Cry comme un « conte miniature » : les émotions qu’ils arrivent à susciter sont elles loin d’être des émotions « miniatures »....

E.D



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique