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Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox : The essentials

le  24/11/2017   chez Concord Music Group/Universal Music





Assez difficile de reconnaître derrière la vingtaine de titres à tendance plutôt assez jazzy proposés ici par Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox, imposant collectif de musiciens en perpétuelle évolution, des tubes et autres chansons plus ou moins connues de chanteurs et groupes (encore) actuels, reprises pour la plupart à la sauce « vintage » de cette formation assez inspirée (c’est sa marque de fabrique d’ailleurs !), entre style ragtime et cabaret bastringue des années folles (les 20/30), comédie musicale des années 50, soul des années 60 et R&B des années 70. Bref, toutes les époques y passent sous la houlette du pianiste et arrangeur Scott Bradley sans qu’il soit toujours facile, voire évident de mettre un nom d’artistes sur tel ou tel morceau !
A travers les 19 compositions revues et corrigées présentées dans cet album-compilation, c’est un peu – à quelques rares exceptions près - l’Amérique que l’on revisite cette fois à travers presque un siècle d’histoire musicale, façon un peu Nouvelle Orléans avec trompette bouchée de circonstance et banjo en prime (Seven nation army des White Stripes ; No diggity de Dr. Dre Blackstreet ; All about that bass de Meghan Trainor ; Je m’en vais de Vianney ; Get lucky de Daft Punk), pas loin du « doo-wop » chaloupé des fiveties genre les spectacles très « swing » de Sylvie Vartan ou de bien d’autres artistes de sa trempe (Hey ya ! de Outkast ; We can’t stop de Miley Cyrus ; Comme un manouche sans guitare de et par Thomas Dutronc qui a vraiment la voix de son père ; Thrift shop de Ryan Lewis ; Royals de Lorde ; Oops ! I did it again de Britney Spears ; Here de Alessia Cara), genre funky aussi prenant qu’entraînant (Maps de Maroon 5 ; Halo de Beyoncé ; Take me to church de Hozier) avec saxophone en goguette (Sorry de Justin Bieber), typé mélancolique ; nonchalant et langoureux (Elle m’a aimé de Kenji Girac ; Creep de Radiohead), allant même jusqu’à l’exotisme festif à la manière d’une rumba dansante (Lean on de Major Lazer et DJ Snake).
Mais là ne réside pas l’unique réussite de cette vaste entreprise en forme d’« hommage », il y a aussi l’interprétation de chacun des morceaux et le résultat ne se fait pas attendre longtemps : chaque voix « d’or » (celles de jeunes interprètes pas encore célèbres mais qui gagnent à le devenir, notamment Haley Reinhart au timbre cassé sur 2 ballades, Sara Niemietz, Shoshana Bean, Ariana Savatas, Kate Davis, Robyn Adele Anderson, Morgan James et Lavance Colley) est un envoûtement, un ravissement, une performance, une perfection, bref, une pure merveille et une véritable découverte, tour à tour glamour et imposant, doublée et à plusieurs genre chorale (on pense aux Suprêmes !), et parfois malheureusement trop soulignée et trop prononcée (celle du chanteur franco-portugais Lisandro sur Elle m’a aimé). Quoi qu’il en soit, la réputation de ce groupe nostalgique n’est plus à faire et il vous sera facile de vous en rendre compte par vous-même lorsque vous irez les voir en tournée française en décembre, entre autres à l'Olympia à Paris les 9 et 10, ainsi que le 8 à Lille, le 12 à Clermont-Ferrand, le 13 à Montpellier, le 14 à Bordeaux, le 16 à Tours, le 17 à Nantes, le 18 à Reims, et le 19 à Nancy....

C.LB



 
 
 
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