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Heartstone

le  27/12/2017  

De Gudmundur Arnar Gudmundsson avec Baldur Einarsson, Blær Hinriksson, Sveinn Ólafur Gunnarsson, Nanna Kristin Magnùsdottir, Diljà Valsdottir et Katia Njàlsdottir


Un village isolé de pêcheurs en Islande. Deux adolescents, Thor et Christian, vivent un été mouvementé. Tandis que l’un tente de conquérir le cœur d’une fille, l’autre se découvre éprouver des sentiments pour son meilleur ami. À la fin de l’été, lorsque la nature sauvage reprend ses droits sur l’île, il est temps de quitter le terrain de jeu et de devenir adulte…

Ne dit-on pas que l’un des plus beaux passages pour un être humain est celui qu’il franchit au moment de l’enfance jusqu’à l’adolescence, là où les premières émotions, les premiers sentiments et également les premiers émois pointent le bout de leur nez, débarquant plus ou moins brusquement chez les uns ou les autres, parfois le plus simplement du monde, parfois en se bousculant quelque peu au passage ? C’est le cas cette fois chez ces jeunes - et plus particulièrement chez 2 d’entre eux - qui se cherchent, se posant des questions lors de leur puberté et se découvrant en plein éveil de leur sexualité naissante, tentant des petites expériences sans aucune « gravité » jusqu’à se trouver rapidement pour certains et moins facilement pour d’autres. Entre l’amitié et l’amour, il y a souvent qu’un pas à franchir que ces filles et garçons aussi timides qu’assurés et aussi curieux que réservés vont devoir à la fois affronter et apprivoiser, autant l’appréhender que le réfréner lors de jeux de leur âge, de gamineries, de taquineries, d’espiègleries et autres enfantillages.
Et il faut toute la pudeur, la délicatesse et la sobriété d’un réalisateur inspiré – en l’occurrence ici, l’islandais Gudmundur Arnar Gudmundsson (c’est son 1er long-métrage) – pour réussir à nous le dépeindre tout en douceur, en sensibilité (et en longueur aussi !), sans nous offrir le moindre cliché traditionnel ni le plus petit effet artificiel et encore moins de porter un jugement particulier à leurs agissements ; tout comme d’ailleurs les prestations certes froides mais saisissantes, bien loin des stéréotypes habituels, de ces acteurs - côté enfants (Baldur Einarsson ; Blær Hinriksson) et côté parents (Sveinn Ólafur Gunnarsson, vu entre autres dans Jar city et Béliers ; Nanna Kristin Magnùsdottir, aperçue notamment dans Mariage à l’islandaise, Paris of the north, et Sparrows) - des plus attachants et des plus émouvants qui soient. Ils ont beau pêcher des poissons qu’ils laissent pourrir, casser des pare-brises d’épaves de voitures dans une décharge à ciel ouvert, aller à la piscine, jouer à « chat-bisou », se bagarrer ou bien « voler » des chevaux, ils sont d’un naturel flagrant, d’une fraîcheur émouvante et d’une véracité à toute épreuve.
Néanmoins, on sent assez rapidement planer une tension voire peser un drame sous-jacent qui va se concrétiser par la suite avec l’inévitable geste, marquant inévitablement et d’une manière assez intense la fin d’une période, celle de l’insouciance, de l’innocence et même de l’inconscience chez ces petits pleins de gravité qui copient leurs aînés - mère ou/et père - sans vraiment bien comprendre cet univers qui n’est pas encore le leur mais qu’ils vont certainement vivre très prochainement. En revanche, pour ce qui est de leur style d’éducation comme de leur environnement proche dans lequel ils évoluent, ils sont totalement libres de leurs faits et gestes comme d’aller et venir où bon leur semble dans ces paysages islandais grandioses, majestueux, presque sauvages limite désertiques pour ne pas dire parfois vierges, où seule la nature reprend ses droits face aux problèmes dit « existentiels » que traversent ici et là ces humains plutôt nonchalants et souvent désorientés face à des décisions à prendre......

C.LB



 
 
 
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