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Pierrick Pédron : Unknown

le  15/09/2017   chez Fo Féo Productions/Caroline





Quel instrument, le saxophone ? On peut lui faire faire presque tout ce que l’on veut, jouer tous les rythmes existants et cela dans à peu près tous les styles musicaux connus sans que ce soit fade ou forcé, ou que ça donne l’impression d’être exagéré, souligné ou étriqué ! C’est ce que nous prouve encore une fois le musicien Pierrick Pédron, l’un des meilleurs saxophonistes alto du jazz français doublé d’un compositeur original, toujours à la recherche de tonalités sonores particulières ou, si vous préférez, qui sortent un tant soit peu de l’ordinaire, allant de la pop au funk, du rock au psyché, de standards de Broadway ou de fanfares d’harmonie à l’orientalisme et même jusqu’au gothique !
C’est le cas avec son 9ème album, accompagné d’un quartet acoustique et composé de 10 titres qui oscillent ici plus entre free jazz et post-bop qu’électrique, allant de la ballade cadencée presque dansante (Val André – une reprise issue de son opus Omry sorti en 2009 - ; With the 2B’s – sax et piano en folie -), voire en goguette qui part dans tous les sens à la limite de la rupture (Unknown ; Mister Miller ; Trolls) à une ambiance plus feutrée, plus délicate, plus douce aussi et même plus posée genre cabaret (Mum’s eyes ; A broken reed ; Enjoy the silence – reprise originale d’un tube de Depeche Mode datant de 1990, suivie du même morceau dans une version plus longue en fin de disque - ; Petit Jean – avec une contrebasse bien présente, celle de Thomas Bramerie -).
Le ton est donné pour l’occasion, fort contrasté, espiègle et flamboyant par certains moments, plus calme et sensible par d’autres, mais toujours dans un jeu parfaitement maîtrisé (sous l’égide du pianiste et directeur artistique Laurent de Wilde), avec un touché souvent endiablé et une dextérité d’exécution pour le moins vertigineuse, alternant le sax et/ou le piano (grâce au jeune Carl-Henri Morisset de 25 ans d’origine haïtienne) bien en avant pour mieux laisser place à des solos passionnants et de toute beauté. Bref, une approche plutôt stimulante du jazz moderne qui devrait ravir à coup sûr autant les inconditionnels que les amateurs, réunis sans doute prochainement au Duc des Lombards lors de ses 3 dates de concert parisien (les 23, 24 et 25 octobre)...

C.LB



 
 
 
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