Francesco Tristano : Piano circle songs

le  08/09/2017   chez Sony Classical





Comme son titre l’indique explicitement, vous allez avoir à faire à du piano, juste du piano, rien que du piano, enfin presque ! En effet, le compositeur et pianiste Francesco Tristano, de surcroît chef d’un orchestre de chambre, nous propose un album de 15 morceaux joués simplement en solo – et en duo à 4 reprises avec le producteur et pianiste Chilly Gonzales - avec ce bel instrument de la manière la plus classique qui soit, mais avec toutefois quelques petites touches synthétiques ici et là, afin d’apporter un peu de modernité à l’ensemble.
Et qu’importe si l’électro s’invite à cette « partie » pianistique de haute volée (entre autres sur l’entêtant Merl et le répétitif La franciscane), c’est pour mieux faire ressortir toutes ces ambiances mélodieuses souvent de toute beauté (Circle song II), tour à tour douces et fragiles, frêles et délicates, éthérées comme évaporées et virevoltantes (Monologue for two), limite espiègles par moment (Nuria’s lament), sombres et étincelantes, profondes et tournoyantes, bref, d’une grande variété autant de styles que de rythmes. Ces variantes, on les retrouve sur les harmonieux Circle song I & III, le souligné This too shall go (légèrement cadencé), le posé Grey light, les effleurés Never et Third haiku (à peine touché avec, par intermittence, des silences entre plusieurs notes), le valsant Triangle song (un peu façon ritournelle), le grave Pastoral (pas loin d’une marche), et le rétro Tryst (très jazz U.S.).
Si on pense inévitablement aux ballades de Satie, de par les atmosphères dégagées, ainsi que par une forme de spleen ambiant sur certaines compositions (notamment sur All I have), c’est pour mieux s’imaginer être par exemple soit plongé dans une quelconque exposition soit en train de chevaucher plusieurs variantes sonores qui nous emmèneraient on ne sait où. Voilà donc un album aussi personnel qu’intime qui vous réconciliera avec le genre pian(issim)o....

C.LB