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Mélie Fraisse : 1er EP

le  07/07/2017   chez Autoproduit





C’est fou comme les « enfants » indirects de Björk – en l’occurrence ici, la française Mélie Fraisse - ont été influencés par sa musique, au point d’essayer de reproduire le même genre de tonalités atmosphériques dans leurs albums, à grands coups d’effets aussi lumineux qu’étincellants, de gimmicks entêtants, d’ondulations rythmées, de distorsions tournoyantes, bref, d’expérimentations minimalistes diverses et variées, enrobant leurs compositions synthétiques toutes nimbées aussi bien d’electro organique que de pop et même de sonorités ethniques !
Certes, cette nouvelle production, sous la forme d’un 1er EP 6 titres majoritairement chantés en anglais, n’est pas autant travaillée ou, du moins, aussi fouillée (malgré la présence de Frédéric Soulard : Maestro ; Tigersushi) que celle de leur illustre et brillante prédécesseur islandaise mais sa version « so french » ne manque pas d’un certain attrait, voire d’une curiosité non-négligeable. En effet, l’auteure, compositrice, musicienne et interprète, de sa voix fragile, cajoleuse, éthérée, haut perchée, presque juvénile, s’octroie le privilège de débroussailler quelque peu les ambiances sonores habituelles, dites formatées, pour s’aventurer dans une recherche inspirée plutôt prononcée (D) – moins présente qu’une Kate Bush mais tout aussi attrayante -, passant de la ballade (A walk – le 1er single -) à des timbres vocaux croisés (Hémisphère), de la comptine épurée (Candy – avec violon -) à la ritournelle délicate (Tu veux) ou alors à l’ancienne (The decay – classique pas loin du baroque -).
Ce n’est pas pour rien si cet ex-1er prix de violon, et de surcroît ingénieur du son (diplômée du CNSM de Paris), s’est lancée dans cette aventure musicale séduisante et cérébrale, à la fois mélodique et dense, esthétique et tarabiscotée, elle qui a été influencée par tant d’artistes venus d’horizons différents (Bach ; Prokofiev ; Pink Floyd ; The Doors ; Kraftwerk ; Metronomy ; Beth Gibbons). Bref, une artisan du traitement vibratoire, une chasseuse de signaux électriques, une défricheuse de sons actuelles en pleine effervescence créative, qui pourrait bien en étonner, voire en envoûter plus d’un(e) dans les temps à venir...

C.LB



 
 
 
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