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The Volunteered Slaves : Ripcord

le  14/04/2017   chez Cristal Records/PIAS





Qu’est-ce qui justifie que l’on sorte un nouveau disque tout type musical confondu ? La volonté de vouloir montrer qu’il est possible d’approcher plusieurs genres sans se fourvoyer dans un dédale d’exercices de style qui se voudraient pompeux, ou alors le simple fait de prouver qu’on est bel et bien capable d’appréhender un projet sans manque d’inspiration, ni faute de goût et encore moins de moyens pour y aboutir ! C’est ce qu’a entrepris le collectif de musiciens The Volunteered Slaves (« les esclaves volontaires » en hommage à un thème du multi-instrumentiste Roland Kirk), groupe modulable à souhait composé autant de musiciens de jazz motivés et plutôt créatifs (mené par le saxophoniste Olivier Temime) que de chanteuses – et chanteur – aussi impliquées qu’exaltées, bourrées de talents et d’émotions, comme d’invités fort intuitifs et surtout enthousiastes à l’idée de participer à cet opus groovy en mode swing, plus ou moins revisité ici et là à la sauce pop, rock, funk, musique du monde et même électro.
Loin d’être un album-concept, à part l’idée de cette voix off masculine parlante et slammante (celle d’Allonymous) qui vient se poser sur la plupart des morceaux, sorte de fil conducteur narratif qui pourrait nous y faire penser, cette galette est un melting pot de rythmes entrelacés qui passent de la douceur ambiante (The gambler) au hip-hop virevoltant (Watersplash), du planant chaloupé interprété en créole (Osun) au chant rappé sur fond de Rock the casbah des Clash (Kahina – le 1er single -), du moog percutant (Video killed the radio star – reprise des Buggles dans une version revue et corrigée aussi vibrante qu’originale -) à la cadence endiablée (Jonathan’s back – avec des chœurs puissants et des sonorités de jeux vidéo -), des vocalises syncopées à la Al Jarreau (Blue fox) aux percussions africaines (God only knows – reprise des Beach Boys assez particulière -), de l’épuré lent en japonais (DOM – avec le timbre enfantin de Kiala Ogawa -) aux ondes analogiques aériennes (Us & them – reprise des Pink Floyd avec la même présence vocale que précédemment mais qui, pas assez marquée par manque de nuance, n’arrive pas à s’imposer -), sans oublier 2 instrumentaux (Bara et Morskipas) qui rassemblent la plupart des instruments joués, guitare, saxophone, piano et orgue Hammond bien en avant.
Cet ensemble psychédélique faussement foutraque, plein d’influences particulièrement métissées, est assez prenant, avec tout de même quelques singularités « culturelles » qui n’échapperont sûrement pas aux fans d’expérimentations spatiales ou jazziques. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce 4ème album accroche à la fois l’ouïe et l’esprit, et ce combo ne devrait certainement pas démériter lors de leurs prochains passages en concert, notamment celui du 11 mai au Café de la Danse à Paris....

C.LB



 
 
 
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