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Klô Pelgag : L’étoile thoracique

le  03/02/2017   chez Zamora Label/Coyote Records





On aime bien, pour ne pas dire on adore étiqueter, classer, cataloguer, ranger dans des cases les différents genres musicaux existants, qu’on les connaisse bien ou non, histoire de se rassurer un peu et de ne pas trop se perdre en route à leur écoute. Avec Klô Pelgag (de son vrai nom Chloé Pelletier-Gagnon), une jeune artiste québécoise à la fois auteure, compositrice et interprète, on pourrait vite se sentir « paumé » tant son style évolue à tout bout de champ, pardon, de chant et cela d’un titre à l’autre, voire même au sein du même morceau, change puis revient au gré de son humeur passagère. Sans aucun doute due à sa sensibilité à fleur de peau et aussi de voix, sa passion pour les arrangements quelque peu espiègles limite alambiqués, et son imagination débordante à écrire des chansons pour le moins inclassables, elle sort radicalement du lot, d’un paysage sonore souvent (trop) banalisé et sans toujours beaucoup d’originalité à la clé.
Il va donc falloir vous y faire, vous habituer à entendre autre chose et à lire des textes aussi poétiques qu’iconoclastes (voir ci-dessous), afin que vous puissiez vous faire à l’idée que des musiciens comme Klô Pelgag ont tout à fait leur place aussi bien chez nous qu’ailleurs. D’ailleurs son 2ème album ne déroge pas à la règle d’un univers sonore pop particulièrement foisonnant, pimenté de rythmes doux et exotiques (Au bonheur d’Edelweiss), à la tonalité légèrement samba (Samedi soir à la violence – le 1er single -) et parfois relevé par une orchestration envoûtante, tour à tour percutante (Insomnie), saccadée (Le sexe des étoiles) et imposante en forme de valse (J’arrive en retard), de ballades accrocheuses un brin chaloupées soient planantes (Les instants d’équilibre), soient accompagnées d’une mandoline (Les ferrofluides-fleurs) ou bien par de petites touches pianistiques (Au musée Grévin), soient alors avec des chœurs de « vierges » (Les animaux), ainsi que d’ambiances énigmatiques (le long instrumental Apparition de la Sainte-Etoile thoracique – avec un piano entêtant et des extraits de voix parlées) et mélancoliques, de par l’emploi de violons typés tango argentin (Incendie), d’un orchestre majestueux (Chorégraphie des âmes) ou bien encore d’un piano joué un peu à la manière d’une comptine (Les mains d’Edelweiss).
Comme vous l’avez deviné – et vous le découvrirez peut-être ! -, voilà donc 13 compositions on ne peut plus délirantes et éclectiques, à l’univers sonore aussi « baroque qu’absurde » (exactement à l’image de cette pochette visible ci-dessus !), qui habillent parfaitement le joli timbre vocal de Klô, avec ces gammes partant en goguette dans tous les sens et à travers plusieurs directions, ici haut perché à la façon d’une Kate Bush francophone, là suspendu comme en apesanteur, ailleurs dans une fougue totale. Même si ce n’est pas commercial tel qu’on l’imagine au sens large du terme, cette fresque « Etoilée » est une pépite de toute beauté qu’il faut absolument sortir de son écrin pour mieux en goûter tous ces aspects les plus détonants !
P.S. : Klô Pelgag sera en tournée le 03/02 à Vendenheim (67) au Centre Culturel, le 04/02 à Genève (Suisse) au Chat Noir, le 08/02 à Paris (75) au Café de la Danse, le 09/02 à Chatenay Malabry (92) au Pédiluve, et le 10/02 à Gignac (34) au Sonambule....

C.LB



 
 
 
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