Klein : Sonder

le  10/12/2021   chez Cristal Records





On peut très bien apprécier le jazz tout en y apportant d’autres styles musicaux, histoire d’enrichir une palette déjà fort large dans son répertoire existant. C’est justement ce que Klein (Jérôme de son prénom), multi-instrumentiste (piano, claviers, batterie et chant), et ses musiciens - Niels Engel (batterie), Pol Belardi (vibraphone, basse et claviers) et Charles Stoltz (programmation et sound design) – ont essayé d’entreprendre sur leur 1er album (après un EP sorti en 2018) et le résultat est plutôt encourageant voire même promettant.
Seulement 9 titres en forme de longues ballades quasiment toutes instrumentales (excepté 2 morceaux) mais néanmoins un grand éventail ou, si vous préférez, un champ de possibilités non-négligeable qui va du jazz dit traditionnel, au piano classique léger sans apport ni rajout (Sonder) au pop-rock enlevé, tendance U.S. et ses grands espaces (Catharsis), en passant par de l’électro planant (Poem), des rythmes à la fois virevoltants, saccadés et cadencés (Catalyst), profonds et nuancés (Introversion), du vibraphone délicat (Solace), des vocalises – celles de Klein – particulièrement discrètes comme en retrait (Episode – le 1er extrait -) ou bien alors un peu plus en avant dans l’esprit du groupe de rock américain Steely Dan (Creator), ainsi que des ambiances nonchalantes par petites touches étincelantes (Down).
Il y a ici de quoi ouvrir toute une gamme évolutive de sonorités originales, aussi diverses que variées, autour de mélanges croisés et d’arrangements contrastés, que peu de formations sont capable de maîtriser. Le quartet Klein réussit le pari de garder le genre impro jazzique libre tout en y incorporant un climat spécifique, beau et envoûtant, propre à chaque autre type musical employé, le tout baigné dans une atmosphère allant souvent crescendo, entre le doux et l’aérien, le sensible et l’ondulant, l’épuré et le tournoyant, le mélancolique et le vaporeux. Une très bonne surprise qu’on attend sur scène française de pied ferme, eux qui ont plus l’occasion de jouer soit en Belgique soit au Luxembourg, le pays natal de Jérôme.

C.LB