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Saràb : Arwàh hurra

le  12/11/2021   chez L’Autre Distribution





Il suffit d’enlever juste le S du nom du groupe pour avoir une petite idée du style musical proposé : certes de la musique venant du Moyen-Orient d’autant que cette formation est d’origine franco-syrienne, mais pas que, puisque le principe de Saràb est aussi de faire fusionner jazz moderne et rock ensemble. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le mélange réussit à merveille, autour d’un joli condensé de chants traditionnels envoûtants et de rythmes actuels tour à tour lents et percutants, de fureur verbale, de chants évaporés et de narration posée, de guitares acérés (celle de Baptiste Ferrandis) et de trombone en goguette.
12 mélopées (plus une cachée, du genre marche hypnotique) qui montrent toute l’étendue des talents de chacun.e, que ce soit notamment Yally shaghalt al bàl (le 1er single, reprise du répertoire de l’égyptienne Oum Kalthoum, avec un break en français, traduction du titre : celui qui occupe mes pensées), Lilith’s samaii (un instru cadencé où les vocalises délicatement ensorcelantes de Climène Zarkan accompagnent les musiciens avant de partir dans un délire digne de la célèbre chanteuse allemande Nina Hagen), Yà snin hubbi (ballade déstructurée au solo jazzique plutôt énergique), Nahnu haraq (ambiance chavirante et voix engagée et rythmique de l'auteur et écrivain de science-fiction Alain Damasio), Inhiàr (aux tonalités tour à tour rapides et bigarrées), Tikhûnûh (out en harmonie et en crescendo), ou bien encore Arwàh hurra (nom de l’opus – âmes libres - où se mêle voix de Climène et du trombone Robinson Khoury dans des gammes plus recherchées).
Pour leur second album, il semble que les 6 musiciens aient mis les bouchées doubles, de par la richesse apportée aux nuances sonores comme aux arrangements élaborés, et de par la maîtrise aussi bien des morceaux composés que des textes interprétés. Leur exploration de musiques « typiques », à la fois européennes et du monde, est un bel exemple de mixité qui allie la somptuosité lyrique de l’interprétation arabisante et la force subtile des différences genres musicaux abordés. Les regrettés Ofra Haza, israélienne, et Rachid Taha, français, avaient déjà en leur temps fait éclater ses frontières musicales métissées et ainsi ouverts la voie à cette fusion groovy : force est de constater qu’ils ont fait des petits sous le nom du sextet Saràb (traduction : Mirage). Raison de plus pour aller les découvrir en concert à Paris au Pan Piper le 15/11 prochain…

C.LB



 
 
 
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