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BT93 : BT93

le  19/06/2020   chez Dragon Accel/LandR





BT93 ou comment critiquer ouvertement, mais sous le couvert de chansons pop et new-waveuse plus ou moins contestataires, le capitalisme ambiant et le monde du travail qui résidaient à la fin des années 80 et début des années 90 – et qui résident toujours et encore aujourd’hui ! Ce drôle de nom est celui d’un artiste français, auteur, compositeur et interprète à ces heures perdues pendant sa jeunesse, ayant rêvé ou plutôt eu des velléités – et quelques espoirs aussi – de voir certaines de ses œuvres être éditées par une maison de disques à l’époque. Faute d’avoir été reconnu comme tel en son temps, voici que certaines de ses compositions sortent maintenant comme par miracle. Bref, la valeur n’attend point le nombre des années !
Il est sûr et même évident qu’à l’écoute de cet ovni discographique, il s’en dégagera un parfum d’antan, une tonalité passéiste, une sonorité vintage, en résumé, comme un goût de resucé telle une réédition de morceaux ayant pris un certain coup de vieux avec l’âge. Mais c’est sans compter sur la persévérance de quelques initiés – en l’occurrence ici Frédéric Lo – qui a permis de retrouver voire de dénicher 11 titres à peu près « potables » afin d’en faire un album digne de ce nom. Si les synthés – et boîtes à rythmes - sont légions, tour à tour hypnotiques (Bronx generation – le 2ème single -) et entêtants (Les nuits d’un ex-winner part 1 & 2 – par petites touches aussi délicates qu’étincelantes -), nonchalants (L’énarque) et mid-tempo (La hiérarchie chie), mélancoliques (Chasseur de tête) et dansants (Pas ce soir mais peut-être demain - sur un tempo à la façon d’Eli & Jacno dans Toi mon toit -), ondulants (On n’est pas sérieux avec les filles) et mielleux (RV avec les ressources inhumaines), clopin-clopant (RER pour la défonce) et à la cadence quelque peu effréné sur les bords (Références – le 1er single -), avec parfois une pincée de rock/électro (l’instrumental Say what you said), la voix quant à elle se fait soit grave et douce, soit plus parlée que chantée, soit alors carrément suave et romantique dans un style de crooner, le trémolo vocal en prime.
Il va de soit que ce petit bijou d’un autre temps ravira autant les jeunes que les anciens, en quête d’émotions « fortes » - disons naïves pour être plus juste - à la sauce « Bontempi » mais néanmoins remixées et remastérisées aux modulations actuelles (implication de musiciens additionnels tels que Marcello Giuliani à la basse slap et Patrick Goraguer à l’orgue Hammond et aux percus). Avec un discours intéressant qui n’a presque pas pris une ride, on se laisse aller à imaginer un monde meilleur en s’étourdissant la tête – et le corps – de sensations vibrantes d’au moins 30 ans d’âge...

C.LB



 
 
 
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