Tarsius : Avancer

le  29/03/2019   chez Fo Feo Productions/Caroline International/Universal





Ce qui frappe de prime abord, c’est que Tarsius, groupe parisien créé en 2012, ne (ré)sonne pas vraiment comme une de ces formations de blues/rock traditionnel hexagonal, plus proche d’un Bashung ou d’un Noir Désir dans sa façon de faire jouer les rythmes entre eux, les paroles poétiques d’une certaine profondeur et l’interprétation grâce à la belle voix aussi veloutée qu’envoûtante et inspirée du chanteur et guitariste Yannick Walet. Ce dernier n’a pas son pareil pour brouiller les pistes en passant d’une ambiance à une autre sans la moindre hésitation ni la plus petite gène à l’écoute de ce 1er album, si ce n’est peut-être un fort accent français lorsqu’il s’agit de chanter en anglais (notamment sur Take the first train) !
Les 12 titres qui composent ce disque passent allégrement de tonalités un peu façon africaine (Avancer contre le vent – le 1er single - ; Afrobayou – atmosphère virevoltante et chœurs en prime -) à des sonorités chaloupées et sautillantes voire saccadées limite syncopées typiques de l’Europe de l’Est genre Balkans (Le vaudou love), ne lésinant sur une section de cuivres se balançant du plus bel effet (Take the first train), se déhanchant de manière suggestive, pardon, festive (Use it move it do it), à la manière des seventies époque les Doors (Dancing in the graveyard – avec son orgue vintage -), virant vers un jazz mid-tempo entraînant (Le rouge au front ; Achète du sexe – plus parlé que chanté comme sur l’hypnotique Disco 2059 -), parfois légèrement bastringue et foutraque (Fais comme les bonobos) pour se poser tout en douceur nonchalante (Je ne veux rien d’autre que toi) ou, du moins ; trainante (Fuel the rocket).
Il y a un peu de tout ici et foisonnant par-dessus le marché, c’est d’ailleurs ce qui le démarque du reste ! On pourrait aussi bien y danser style funky dessus qu’à se concentrer sur des textes emprunts d’émotions et de réflexions, c’est justement ce qui fait sa force et son originalité ! On ne va surtout pas se gêner ni se priver d’en dire du bien, d’autant qu’il est rare de voir apparaître et d’entendre dans le paysage musical actuel des musiciens qui ont le sens de la mélodie et qui savent utiliser leur talent à faire autre chose que de la banalité ambiante. Raison de plus pour ne pas rater votre prochain rendez-vous avec eux, en concert le 25 avril au studio de l’Ermitage à Paris...

C.LB