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Louis Arlette : Sourire carnivore

le  09/02/2018   chez Le Bruit Blanc/One Hot Minute/Wagram





On avait déjà découvert le « phénomène » Louis Arlette lors de son précédent opus sorti en septembre 2016, un EP contenant 5 titres que l’on retrouve d’ailleurs tous ici dans son 1er album de 12 morceaux. Souvenez-vous, une voix qui sort un peu de l’ordinaire et que l’on n’attend pas surtout dans son style musical, savant mélange de pop, de rock, d’électro, de musique industrielle et de chanson française, un timbre vocal singulier, posé, détaché, charismatique, légèrement fluet voire même de fausset qui dénote avec celui de ses confrères, plutôt marginal et éloigné de l’esprit populaire comme de l’univers sonore actuel ! A ce sujet, certains de ses prédécesseurs avaient eux aussi cette particularité (tel que par exemple Gérard Manset, Christophe et Hervé Cristiani), ce qui ne les a pas empêché de réussir haut la main et... la voix !
C’est justement ce que l’on souhaite à ce musicien éclectique et chanteur inspiré qui sort des sentiers battus (c’est tellement rare ces temps-ci !), ancien ingénieur du son et mixeur (il a travaillé notamment avec le groupe AIR) tout en ayant contribué à jouer comme violoniste avec d’autres artistes (Carla Bruni ; Thom Yorke et Nigel Godrich de Radiohead ; Cat Power ; Feist) et lancer des projets avec entre autres Jean-Paul Goude. Il suffit d’écouter A notre gloire (le 1er single), Le naufrage, A la dérive, Providence ou bien encore pour se rendre compte que l’homme sait y faire pour installer des textes poétiques subtiles ou des métaphores romantiques, des ambiances lumineuses tournoyantes, pour mettre en place des orchestrations inventives chatoyantes et pour façonner des arrangements créatifs nuancés.
Du travail soigné, fin et élégant pour ne pas dire luxueux, certes quelque peu mécanique (La frénésie), mélancolique, sombre, obscur, limite noir (A cœur ouvert) avec plusieurs distorsions en prime (L’avalanche), mais d’une grande douceur (Tristesse limpide), d’un rythme enjôleur (Sourire carnivore), d’un bel envoûtement synthétique, d’une réelle luminosité, d’une vraie profondeur, d’une richesse certaine et d’une intensité évidente. Bref, du grand art comme on aimerait en écouter plus souvent, foi de connaisseur....

C.LB



 
 
 
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