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Barbara Carlotti : Magnétique

le  30/03/2018   chez Elektra/Warner





Dès le départ, ce qui s’impose et frappe rapidement notre esprit, ce sont le phrasé aussi singulier qu’enjôleur et la belle tonalité envoûtante de la voix grave de Barbara Carlotti, un mélange de douceur, de délicatesse, de sensualité et de puissance qui vous prend et ne nous lâche plus jusqu’au dernier morceau. C’est d’ailleurs assez marquant pour que ce beau grain vocal soit mentionné d’autant qu’il se détache harmonieusement à travers les 12 titres du nouvel album de cette auteure, compositrice et interprète française pluridisciplinaire qui semble aimer par-dessus tout autant les mots et ce qu’ils évoquent à l’oreille, que l’orchestration spécialement soignée et les arrangements originaux mûrement travaillés en studio, et cela s’en ressent à travers tout le disque !
Pour son 5ème opus, elle n’a pas fait les choses qu’à moitié, s’entourant de musiciens à la hauteur et de techniciens performants, tout en cherchant les sonorités particulièrement nuancées qui pourraient donner un « supplément d’âme » à ses chansons fortement inspirées de ses rêves...et aussi de quelques-uns de ses cauchemars ! Il y a là un melting-pot d’univers sonores qui se juxtaposent les uns aux autres avec ici et là quelques références à la clé, entre pop légère (Voir les étoiles tomber – avec une trompette à la Beatles façon All you need is love -) et syncopée (Phénomène composite), un peu rétro genre années 80 soit à la Etienne Daho (Tout ce que tu touches – en duo avec Bertrand Burgalat -) soit plutôt chantée d’une manière feutrée limite coquine (Paradise beach – avec un sax en prime -), ballade aussi tournoyante qu’emportée (Radio mentale sentimentale), marche mécanique et cadencée (Mensonge – aux guitares scintillantes -) voire aérienne (Vampyr), électro minimaliste (Plaisir ou agonie – avec des effets de scratch et autres bidouillages sur fond de guitare à la Cure façon Lullaby et In between days), mélancolie violoneuse vibrante (Bonheurs hybrides – à la guitare acoustique épurée -) et rythmique poétique entêtante (Magnétique – comme son nom l’indique, plus parlé que chanté et avec un final instrumental très jazzy -).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette galette est plutôt éclectique autour d’ambiances vraiment prenantes, certes souvent changeantes mais jamais redondantes, ondulantes par çi, nonchalantes par là, rythmique entêtante d’un côté et chœurs évanescents de l’autre. Bref, un exercice de style onirique réussi ou, si vous préférez, du grand art comme on n’entend pas si souvent que cela....sauf si vous allez vous aventurer dans le coin des Etoiles lors de son concert parisien le 5 avril prochain...

C.LB



 
 
 
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