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Ryuichi Sakamoto : Async - Remodels

le  23/02/2018   chez Milan Music/Universal Music





On peut dire, pardon, écrire sans hésiter que Ryuichi Sakamoto est toujours le plus grand compositeur japonais, autant de BO (on lui doit notamment celles de Furyo, Le dernier empereur – Oscar de la meilleure musique de film en 1987 -, Un thé au Sahara, Talons aiguilles, Little buddha, Snake eyes, Femme fatale, Tabou, Soie et récemment, The revenant en 2015), que de compositions diverses et variées, aussi bien au sein du groupe Yellow Magic Orchestra dont il fut le fondateur dans les années 80, qu’en solo avec une bonne trentaine d’albums à son compteur et plusieurs collaborations avec entre autres d’illustres artistes étrangers venus d’univers assez différents du sien tels que par exemple David Sylvian, Iggy Pop, Bill Laswell, Tony Williams, Robert Wyatt, Bootsy Collins, Youssou N’Dour, Thomas Dolby ou bien encore le violoncelliste brésilien Jaques Morelenbaum.
Fort de ce palmarès pour le moins prestigieux, il pouvait pour une fois aisément se reposer et laisser faire quelques grandes pointures du monde électronique d’aujourd’hui – lui, l’éminent spécialiste et l’ardent défenseur de la musique pop synthétique ! – réorchestrer à leur manière la musique de son tout dernier opus à succès, Async, sorti l’année dernière. 11 titres revus et corrigés toujours façon électro, et remixés chacun pour l’occasion dans un registre expérimental bien à part : il y a là 2 versions différentes d’Andata (la 1ère d’Oneohtrix Point Never – compositeur de la BO de Good time - au piano mélancolique avec des fulgurances particulièrement étincelantes, et l’autre d’Electric Youth – duo canadien de synthé/pop - sur une mélodie d’abord planante puis cadencée, assez rythmée pour danser), Disintegration (d’Alva Noto – compositeur allemand électro avec lequel Sakamoto a déjà travaillé 3 fois auparavant – ponctué d’effets sombres limite angoissants), Async (d’Arca – réalisateur artistique vénézuélien de musique électronique et producteur des 2 derniers disques de Björk – avec un chant aérien féminin et une voix parlée japonaise), 2 versions également de Fullmoon (la 1ère dans le même esprit que le 1er Andata et la seconde de SURVIVE - groupe synthé/wave texan créateur de la BO de Stranger Things - avec une voix parlée), 2 versions aussi de Solari (la 1ère de Christian Fennesz – guitariste autrichien issu de la scène techno viennoise – dans une majestueuse ambiance à la Vangelis époque de la BO de 1492, Christophe Colomb et la 2ème de Johann Johannsson – musicien et compositeur islandais avec déjà 8 galettes au compteur ! – plus douce comme évaporée), ainsi que 2 versions originales de Zure (la 1ère d’Yves Tumor – multi-instrumentiste américain – entrecoupé de samplers et de percussions légères, et la 2ème de Cornelius – musicien et producteur expérimental japonais – avec des petites touches hypnotiques), et Life life (d’Andy Stott – producteur anglais de techno et d’UK bass – aux sonorités lourdes, répétitives et martelées en fond).
On pourrait aisément appeler cela un digne hommage, rendu à l’un des plus grands innovateurs et révolutionnaires de la musique dite « synth pop » depuis maintenant presque 5 décennies, que ce serait tout à fait mérité et d’ailleurs complètement légitime, vue l’importance du personnage, de son influence et de son aura dans le monde entier. Raison de plus pour ne pas passer à côté de cette fascinante compilation de reprises « électro(choc) », concoctées par quelques nouveaux « génie » de la scène expérimentale internationale !
*P.S. : Ryuichi Sakamoto sera prochainement en concert en France au Centre Pompidou de Metz les 03 et 04/03, à la Maison de la Culture du Japon à Paris les 07 et 08/03, et au Lieu Unique à Nantes les 10 et 11/03...

C.LB



 
 
 
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