- livre : Bob Dylan et le rôdeur de minuit de Michel Embareck aux éditions de l’Archipel

le  07/02/2018  



Une amitié sous le signe du rock !

Dès la sortie de son premier album en 1962, et alors que sa maison de disques veut le virer, Bob Dylan a obtenu un soutien de taille, celui du chanteur Johnny Cash alors au fait de sa carrière. Immédiatement, les deux hommes se lient d'une vive amitié et entament une correspondance, l’aîné voyant en son cadet un héritier de la tradition de la musique populaire américaine, le digne continuateur d’une folk music en péril.
En marge d’une décennie tragique – celle de la guerre du Vietnam, des assassinats de JFK et Martin Luther King -, ces lettres suivent la vie chaotique de 2 monstres sacrés de la culture populaire, reflétant leurs coups de génie...et leurs coups de blues. En effet ici, de 1963 à 2016 – année du prix Nobel de littérature attribué à Dylan –, les faits réels alimentent la fiction ; le lecteur croise Martin Luther King, Popcorn Sutter, prince des trafiquants d'alcool clandestin, un Richard Nixon fêlé, Joan Baez, les Beatles, Kris Kristofferson, Alice Cooper, entre New York, Nashville, Newport, Saïgon et Paris.
En effet, on suit à travers 250 pages les compères chez les « moonshiners », ces traficants d’alcool clandestin. Et l’on croise une Marilyn Monroe défoncée à la benzédrine, un Richard Nixon gravement offensé,un Alice Cooper superbe et généreux, un Ktis Kristofferson en homme de ménage dans les studios Columbia. Le tout rythmé par les commentaires d’un vieil animateur radio, « le Rôdeur de minuit », qui se trouvait en 1965 à Newport lorsque Dylan fit scandale en grattant une guitare électrique, et en janvier 1968 à la prison de Folsom lors du mythique concert de Johnny Cash.
En filigrane, Michel Embarek et son double (le rôdeur de minuit) revisitent avec verve l’histoire américaine, de la lutte sanglante pour les droits civiques jusqu’à l’élection d’Obama.

-L’auteur : Journaliste au magazine Best de 1974 à 1983, Michel Embareck, né en 1952 dans le Jura, a écumé les scènes rock des années 1970 et 1980, collaborant à Rolling Stone et Libération. Il est l’auteur de quelques vingt romans dont, aux éditions de l’Archipel, Cloaca Maxima, Avis d’obsèques, Personne ne court plus vite qu’une balle (2015) et Jim Morrison et le diable boiteux (2016, Prix Coup de foudre des Vendanges Littéraires de Rivesaltes). Ont paru chez Archipoche : La mort fait mal (2013 – prix Marcel Grancher) et Le rosaire de la douleur (205).