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La tribu de Pierre Perret : Au café du Canal (concert le 10/12 salle Pleyel)

le  20/10/2017   chez éditions Adèle/SPPF





Non content d’être depuis longtemps auteur, compositeur, interprète et musicien reconnus, devenu écrivain par « la force des choses » (à travers la gastronomie) ou bien avec l’âge (autour de la langue française), voici que Pierre Perret délègue aux autres ou, du moins, à plusieurs artistes « français » le soin de revoir sa copie, celle de son très vaste répertoire populaire en 60 ans de compositions, histoire de voir s’ils sont capables de redessiner harmonieusement et à leur façon quelques-unes de ses plus belles mélodies et, par la même occasion, tenter de faire un « bœuf » entre amis, copains et « potes » de tous horizons musicaux, comme cela est normalement prévu le 10 décembre prochain dans la salle Pleyel à Paris.
Sous l’égide ainsi que l’orchestration du groupe Les Ogres de Barback, voilà un album de 15 titres – et non des moindres – que plusieurs personnalités disons « bien de chez nous », dont l’intéressé lui-même, se sont amusées à réarranger et à réinterpréter à leur manière, entre ballades bastringues tour à tour chaloupées et cadencées (Mon p’tit loup - avec la chanteuse brésilienne Flavia Coelho et le groupe Eyo’nlé Brass Band qui fait de la musique béninoise plus du trombone -), style fanfare en goguette parfois (Ma p’tite Julia - avec Pierre Perret himself, l’acteur François Morel qui a un peu le même timbre vocal que le précédent, et l’accordéoniste Lionel Suarez -) ou bien mélancolique profond (La vivouza - avec le chanteur des Têtes Raides, Christian Olivier, et Benoît Morel, ex-chanteur de La Tordue -), guitares acoustiques (Mimi la douce - avec le chanteur de Zebda, Magyd Cherfi à la voix cassée - ; Je suis de Castelsarrasin - avec Olivia Ruiz, Mouss & Hakim, membres du groupe Zebda, et Lo Barrut, 9 énergumènes qui explorent les chants polyphoniques -) ou alors électriques (La petite Kurde - avec le chanteur kabyle Idir - ; Celui d’Alice - avec l’artiste Alexis HK qui possède un timbre à la Brassens -) ou encore chants « acoustiques » (Lily - avec le rappeur Féfé, Eyo’nlé Brass Band, et à nouveau Lionel Suarez), morceaux sautillants voire relevés (Estelle - avec la formation de reggae Tryo -), arrangements primesautiers (Ma nouvelle adresse - avec le chanteur Loïc Lantoine & les 18 musiciens de The Very Big Experimental Toubifri Orchestra -), bucoliques (Au café du canal – avec La Tribu plus flûte et contrebasse valsantes -), ou légèrement rétro (L’oiseau dans l’allée - avec le musicien de l’île de La Réunion Danyèl Waro, la chanteuse franco-américaine Rosemary Standley à la voix « trop » haut perchée, le slameur Jidé Hoareau et le multi-instrumentiste René Lacaille), et même rock (Le zizi - avec Didier Wampas et François Morel -).
Toutes ses nouvelles adaptations sont pour la plupart reprises dans des versions plutôt assez originales, comme notamment le dansant Tonton Cristobal par la formation de reggae Massilia Sound System (avec en prime et en intro, un extrait de la mouture originale chantée par l’auteur), le genre comptine sur le final de Ma nouvelle adresse, et le prenant Fillette, le bonheur c’est toujours pour demain avec le délicat Pierre Perret et les 4 frères et sœurs des Ogres de Barback. Décidément, c’est une compilation/hommage sensible qui sort de l’ordinaire, voire des sentiers battues, et qui redonne tous ses « lettres de noblesse » élégantes aux textes naïfs et pleins de candeur, ainsi qu’aux paroles de « gaudriole » de notre poète, humaniste et malicieux Pierrot nationale....

C.LB



 
 
 
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