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Hannah

le  24/01/2018  

De Andrea Pallaoro avec Charlotte Rampling, André Wilms, Stéphanie van Vyve, Simon Bisschop, Jean-Michel Balthazar et Fatou Traore


Hannah dresse le portrait intime d'une femme dont la vie bascule lorsqu'elle doit survivre, entre réalité et déni, à l'arrestation de son mari.

Pour cette prestation, elle a remporté la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la dernière Mostra de Venise : elle, c’est Charlotte Rampling, omniprésente à l’écran pendant 1h35 d’autant que ce film étant entièrement centré sur elle, cette dernière est sur tous les plans de ce drame étouffant sans exception, arborant les cheveux courts, les paupières lourdes, le rictus triste, la bouche boudeuse et tombante à souhait. De plus, la lassitude se lit sur son visage, l’ennui aussi, l’air plutôt résignée, ne parlant pas ou si peu, éloquente plus par ses silences que par ses paroles furtives, ne se manifestant réellement qu’à travers des cours d’expression orale et corporelle ou, du moins, un peu plus expressive lors de ces rares séances en groupe.
Ainsi dressé, le portrait n’est vraiment pas très flatteur et le tableau dépeint, franchement pas attirant ni joyeux et encore moins folichon pour 2 sous ! C’est que le personnage, que Charlotte Rampling incarne de manière performante, semble avoir quelques problèmes « familiaux »à régler, des conflits du genre casseroles ou plutôt boulets, qu’elle traîne irrémédiablement derrière elle (depuis quand ? on ne sait pas !), que ce soit son mari lui aussi peu loquace à qui elle vient rendre visite de temps à autre en prison (pourquoi ? on n’en saura rien !), un fils qui pour ainsi dire la chasse de chez lui n’étant pas considéré comme la bienvenue (pourquoi ? on n’en saura pas plus !), et des voisins qui lui causent pas mal de soucis (et pourquoi pas ? comme chez tout le monde d’ailleurs !). Là-dessus, il faut rajouter aucune musique et des séquences longues (sur son quotidien répétitif) en images quasiment fixes (lorsqu’elle est chez elle ou bien assisse dans le métro et le bus).
On ne peut pas dire qu’avec ce 2ème long-métrage, le réalisateur italien Andrea Pallaoro (son 1er, Medeas, avait pourtant déjà remporté le Best Innovative Budget Award à la Mostra de Venise de 2013, comme quoi !) se soit surpassé dans les abstinences, les errements, les déplacements et les tourments intérieurs de cette épouse dévouée doublée d’une grand-mère au grand cœur, qui vit dans la servitude, le déni, le chagrin et le renfermement sur soi, totalement paralysé par son manque de confiance en elle .N’empêche que la « performance » de son « unique » actrice principale ressemble bigrement aux rôles qu’elle a joué récemment, notamment dans 45 ans d’Andrew Haigh et A l’heure des souvenirs de Ritesh Batra....

C.LB



 
 
 
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