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Blade runner 2049 (sur Ciné + Premier)

le  04/03/2023  

De Denis Villeneuve avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto, Ana de Amas, Sylvia Hoeks, Robin Wright et Dave Bautista


En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies...

A la grande question, faut-il toucher (ou non) à un film culte, essayer « coûte que coûte » (dans tous les sens du terme d’ailleurs !) d’en faire un remake ou de lui inventer une suite ? Une interrogation qui soulève bien des problèmes de « déontologie » : doit-on envisager de « manipuler » d’une manière ou d’une autre des chefs-d’œuvre du 7ème art au nom du business, du marketing et de l’argent roi ? - ; d’estimer « normal » de reprendre ce qui a été réussi au-delà des espérances pour le simple fait de faire « plaisir » - et potentiellement faire découvrir - à une nouvelle génération qui malgré tout n’ira certainement pas voir l’original – pensez-donc, une vieillerie sortie en 1982 ! -, à moins que ce ne soit qu’un manque d’inspiration de la part des scénaristes qui ces temps-ci ressassent à longueur de temps des sujets déjà maintes fois abordés au cinéma ? -. Bref, l’un des films des plus marquants dit aussi cultes de Ridley Scott vient d’être revisité par l’un des réalisateurs montants et les plus prometteurs d’Hollywood en la personne de Denis Villeneuve (Incendies ; Prisoners ; Enemy ; Sicario ; Premier contact).
A notre grande surprise, ce dernier n’a pas véritablement changé ni beaucoup chamboulé ce que l’on connaî(ssai)t déjà du 1er long métrage de science-fiction, c’est-à-dire que l’on retrouve les mêmes liens ambiants et le même univers riche autant visuel (l’incroyable atmosphère froide, pluvieuse et un peu glauque ; les fabuleux décors géants de mégapoles à la japonaise dans une nuit presque constante et un épais brouillard bien persistant, avec des néons colorés, des faisceaux lumineux géants, des images virtuelles projetées et des voitures volantes pleines d’idées techniques originales), que sonore (une BO envoûtante composée ici par Hans Zimmer, très proche de celle du mythique Vangelis). Côté personnages d’époque qui ont marqué les esprits, seul Harrison Ford rempile une fois encore, au même titre qu’il l’avait déjà fait dans le dernier Star Wars - épisode VII : le réveil de la force, puisque Sean Young, la belle androïde du 1, n’apparaît ici que de façon « dupliquée ».
Pour ce qui est du reste du casting, Ryan Gosling a l’air assez mélancolique et énigmatique pour ressembler à un blade runner « à part », aussi distant que peu loquace et plus ou moins « réplicant » ; Jared Leto est toujours aussi effrayant quelque soit le rôle qu’il interprète ; Ana de Amas (War dogs ; Hands of stone ; Overdrive) est crédible en « petite amie » virtuelle ; Sylvia Hoeks (The best offer ; Renegades) s’impose en modèle « émérite » et « âme damnée » toute dévouée à son boss ; et Robin Wright incarne une chef quelque peu désabusée qui tente tant bien que mal de maintenir l’ordre « obéissant ». Quant à l’histoire, elle tient plutôt assez bien ses promesses malgré une lenteur extrême (le film dure 2h30 tout de même !), des scènes comme en suspension (les dialogues sont entrecoupés de très longs silences ; des séquences « émotions »), et un manque d’intrigues surtout lorsque s’annonce enfin l’énigme finale qui suintait déjà depuis un bon bout de temps dans ce thriller futuriste.
En résumé, Denis Villeneuve n’a vraiment rien inventé 35 ans après le 1er Blade Runner, à part quelques rares petites visions ici et là, mais il a néanmoins su parfaitement redonner un certain style, un faste nostalgique à cette production d’antan, unique et (jamais) inégalée, sans (trop) la dénaturer, s’amusant même à légèrement inoculer sa marque de fabrique (notamment, le gros plan d’un œil humain en intro)...

C.LB



 
 
 
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