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Les Lupins
le 02/06/2014
chez
Sherpah Productions
Si le lupin est une belle plante vivace aux grands épis floraux qui offre une floraison particulièrement généreuse et abondante dans les massifs de certains jardins, c’est aussi le nom donné aux « loups-garous » qui paraît-il vivaient il y a longtemps dans le Berry, à l’époque terre des sorciers. Et aujourd’hui, c’est l’appellation (contrôlée) par laquelle s’est tout bonnement désigné un groupe musical français qui se veut – au départ - « anonyme », composé de musiciens ménestrels, à forte tendance rock festif (guitare, basse et batterie adéquates), à bonne humeur communicative, au grand ton gouailleur, le tout sur fond d’atmosphère folklorique et de sonorités un tantinet bretonnes (cornemuse, vielle à roue, flûte, mandoline), dues sans aucun doute à leur héritage celtique. Présenté de la sorte, il ne manquait plus qu’un parrain ou du moins un « légende » pour adouber solennellement cette formation - et leur premier album - en la personne de Dan Ar Braz, auteur, compositeur, interprète, ex-Fairport Convention et ancien guitariste d’Alan Stivell venu poser quelques solos de « guitar-hero » bien de son crû sur 2 titres, l’instrumental Rain the rain et la comptine Des idéaux. Pour le reste, on oscille entre rythme cadencé, aussi relevé qu’enlevé (Au revoir à jamais – pas loin du hard rock -), plutôt sautillant (Chante ! répondit l’écho ; Ne le dis à personne), voire entrainant (Jouons à chat – le 1er single -), pour ne pas dire dansant débridé genre La Mano Negra (En pays du Berry) ou délirant du type punk foutraque (Casimir, tu transpires – à la Elmer Food Beat), et ambiance chaloupée (le léger reggae sur Menus plaisirs) à travers des ballades soient pop passe-partout (Comment ça marche) ou exotiques (Les lupins), soient mélancoliques profondes (Exquises excuses) ou en chœurs (La trajectoire du silence). Bref, les fauves sont lâchés et les références de sortie ! Concernant ce dernier point, il faut préciser que ses 13 chansons plus ou moins alternatives à forte tendance guinguette, qu’elles soient « à texte » ou « à boire », à la fois énergiques, denses et abruptes sans être brutes de forme, fleurent bon le Berrichon, avec ici et là une petite pointe de Pigalle (leur dernier disque, sorti tout récemment, mixe différents instruments originaux entre eux) et surtout un timbre vocal qui nous fait particulièrement penser à celui du regretté Helno, chanteur des Négresses Vertes. En résumé, des racines musicales bien hexagonales dont on a bien du mal à se défaire mais qui vont assurément en faire guincher plus d’un lors de la prochaine tournée « païenne » de ses joyeux drilles....
C.LB
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