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H.Bassam : Places/traces

le  27/05/2013   chez Madame Lune/L'Autre Distribution





Une voix parfois haut perchée comme celle d’une femme (Daguerre; Les bignones), parfois très légèrement chevrotante (Birmingham Alabama) mais d’une certaine gravité ambiante (Océan) et qui semble pourtant avoir bel et bien vécu ; 3 accords plutôt basiques qui reviennent inlassablement d’une manière soit délicatement épurée (Sweet privilege) soit mélancoliquement sombre (Exile song), le tout sur fond de rythmes un peu cadencés (So close away, façon reggae), d’intonations souvent inspirées (Places/traces) et d’arrangements plus ou moins ampoulés par moment (Brooklin’). Voilà donc le premier et néanmoins dernier album de feu-H.Bassam, alias Hervé Dalmais, père des chanteurs Camille et Simon Dalmais, et disparu l’année dernière à l’âge de 60 ans.
Il n’y a certes pas d’âge pour écrire une douzaine de chansons entre ballades bluezy et pop nonchalante, ni pour en interpréter certaines en français et en anglais, moitié parlé moitié chanté, et encore moins pour les graver sur un disque, mais encore fallait-il avoir de bonnes, voire de sérieuses raisons de vouloir le faire, passé un certain « délai », et surtout le temps de bien les travailler en studio pour les sortir dans les meilleures conditions qui soient ! Malheureusement, faute de moyens comme de présence, celui-ci a été terminé par ses enfants, tous les 2 musiciens, qui y apportent chacun leur style sans dénaturer l’ensemble de l’œuvre posthume en hommage à leur regretté papa.
C’est doux, aussi gracieux que langoureux (Lovers night), avec ici et là une guitare, un piano ou des violons disséminés avec parcimonie, dans un anglais souvent approximatif (How come ? ; Moon rain) et dans un ton mid-tempo jamais trop chargé. La plupart des compositions ressemblent plus ou moins à des chansons à texte qui sonnent quelque peu rétro (Océan), limite faites de bric et de broc (Places/traces). Qu’importe, on est attiré par cet artiste d’antan au timbre certes vagabond mais quelque peu fatigué qui s’est éteint sans pouvoir entendre ses compositions exotiques finalisées par ses enfants, pleins d’attention vis-à-vis de leur père et d’émotions inspirées d’un grand respect à sa mémoire.

*Concert en son hommage avec ses musiciens, Camille, Simon Dalmais et Scott Bricklin le 6 février à 21h30 au théâtre de Belleville.

C.LB



 
 
 
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