Bernie Bonvoisin : Organic

le  22/02/2010   chez XIII bis Records/Sony





Alors que vient de sortir récemment, en novembre 2009, un DVD de Trust en live, dernier concert du groupe pour leur 30 ans de carrière enregistré à l’Olympia le 4 décembre 2007, voilà que le chanteur et leader de cette célèbre formation de hard rock français (définitivement ?) séparée, Bernie Bonvoisin, nous propose un nouvel album solo ! Coïncidence des plannings ou non, il revient néanmoins sur le devant de la scène avec un disque de 15 chansons écrites par ses soins et composées par Izo, le guitariste et bassiste Ismaila Diop qui a officié notamment au sein de Trust mais aussi avec Oxmo Puccino, Saïan Supa Crew et 113, et qui a réalisé entre autre des albums des Rita Mitsouko et d’Olivia Ruiz.
On connaissait sa puissance vocale, son phrasé hargneux et sa rage textuelle (sans langue de bois !) lors de ses fameuses interprétations (souvenez-vous de l’incontournable hymne Antisocial !), mais on est surprit de ne pas retrouver ici toute l’ampleur ni toute l’énergie vocales d’antan. Certes, son timbre grave est toujours reconnaissable mais la voix est plus posée, assez calme, un peu traînante, d’ailleurs plus parlée que chantée parfois (La tienne avant la mienne). Un choix sans doute délibéré de sa part, après des années d’éructations, vociférations et autres revendications en tout genre, mais qui en étonnera plus d’un, du moins les émules et fans de la première heure !
En effet, au lieu d’avoir à faire à des morceaux rock bien balancés et assez soutenus comme jadis, nous sommes plutôt en présence de ballades douces (Etre et avoir, assez poétique), mélancoliques (Résigné) et épurées (Horizontalité de chair ; Goût de sang), plus ou moins cadencées (I am what I aime ; Vol de misère), légèrement appuyées (Que tout est éternel, au rythme bien lourd), voire saccadés (Mr. L’Prince, à l’approche onirique ; Chacun sa haine, en duo avec le rappeur Casey et aux guitares tournoyantes ; Le contraire de ce que je m’imagine), genre pop sautillante (Les uns les autres, au débit rapide et à la voix quelque peu trafiquée) et même style country/folk (le planant Spiritualité ; le nonchalant Gazoline avec une guitare Slide ; le speed Parnurge).
Bref, on est loin des titres percutants, teigneux et engagés, tels que Marche ou crève, L’élite ou bien encore Le mitard ! C’est comme si nos 2 compères (cités ci-dessus) avaient cherché à mettre en musique agréable, guitare acoustique ou électrique selon le cas mais bien en avant, des mots détonants toujours plus ou moins vindicatifs. Si vous voulez vous en rendre compte par vous-même, ne ratez pas la grande tournée de Bernie Bonvoisin à travers toute la France dès le mois de mars, qui passera par Paris les 9 et 10 avril à l’Européen…..

C.LB