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Oh Lucy !

Sortie  le  31/01/2018  

De Atsuko Hirayanagi avec Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Kaho Minami, Koji Yakusho et Shioli Kutsuna


Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers.
Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur !
Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien.
La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?


Drôle de comédie dramatique que cette production américano-japonaise touchante qui associe Josh Harnett (La chute du faucon noir ; Crazy in love ; Sin city ; Le dahlia noir), originaire du Minnesota, à plusieurs actrices – et acteurs – issues du pays du Soleil Levant ! Aussi bizarre que cela puisse le paraître, le mélange de 2 cultures à la base très différente mais loin d’une possible confrontation entre elles pour les besoins du film, se marie plutôt bien ici où la mixité est parfaitement assimilée d’un côté comme de l’autre des protagonistes, chacun parlant les 2 langues presque couramment, du moins, avec plus ou moins de réussite.
Tourné en partie à Tokyo et à San Diego aux U.S.A., ce film original mérite amplement qu’on s’y attarde un peu ! Sans tomber dans les clichés habituels du type les « bridés » sont tous des « yakuza » en puissance, au visage impénétrable, au regard impassible, à l’esprit traditionnel et à l’âme masquée, ce 1er long métrage d’Atsuko Hirayanagi s’amuse à jouer les contrastes avec parcimonie, autour de la carte du déracinement et de la recherche d’identité, de l’éveil et de la quête de soi, le tout sur fond d’un léger dépaysement dans un périple entre les 2 pays façon petit road-movie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si le personnage principal, une femme aussi déphasée qu’instable interprétée par Shinobu Terajima (vue notamment dans Tokyo tower, Riding alone – pour un fils, Le soldat Dieu, et 25 novembre 1970 - le jour où Mishima choisit son destin), adopte le mode « anglais/américain » prôné par son professeur de langues aux méthodes plutôt farfelues lors de ses cours.
En effet, il est question autant de sentiments que d’allures grotesques (les élèves doivent porter une perruque), de câlins chaleureux que de fâcherie (les 2 sœurs en goguette se disputent régulièrement, parfois à la limite de l’hystérie), d’agissements incongrus (un suicide d’entrée de jeu) que de coups de tête irraisonnés (le tatouage). En résumé, on navigue avec allégresse, spontanéité, étonnement et curiosité, entre incursion colorée en pays étranger et remise en cause de l’être humain, surtout si ce dernier, pardon, cette dernière réagit plus à l’instinct presque inconsidéré qu’à la réflexion mûrement réfléchie...

C.LB



 
 
 
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